Des quatre ports que le Mexique possède sur l’océan Pacifique, San-Blas, Zacatula, Tehuantepec et Acapulco, ce dernier est celui qui offre le plus de ressources aux navires. La ville est mal construite et malsaine, il est vrai, mais la rade est sûre et pourrait aisément contenir cent vaisseaux. De hautes falaises abritent les bâtiments de toutes parts, et forment un bassin si paisible, qu’un étranger, arrivant par terre, croirait voir un lac enfermé dans un circuit de montagnes. Acapulco, à cette époque, était protégé par trois bastions qui le flanquaient sur la droite,
tandis que le goulet était défendu par une batterie de sept pièces de canon, pouvant, au besoin, sous un angle droit, croiser ses feux avec ceux du fort Santo-Diego. Celui-ci, pourvu de trente pièces d’artillerie, commandait la rade entière, et eût coulé immanquablement tout navire qui aurait tenté de forcer l’entrée du port
Il y a de l'or là-dessous, et, parce-que nous marchons dessus, lieutenant, ça ne veut pas dire que nous le méprisons !
Les deux voyageurs étaient parvenus à une petite éminence, largement ombragée de palmiers à éventail, de nopals et de sauges mexicaines. À leurs pieds s’étalait une vaste plaine cultivée, et toute la luxuriante végétation des terres chaudes s’offrait à leurs yeux. Sur la gauche, une forêt d’acajous coupait le paysage. D’élégants poivriers balançaient leurs branches flexibles aux souffles brûlants de l’océan Pacifique. Des champs de cannes à sucre hérissaient la campagne. De magnifiques récoltes de coton agitaient sans bruit leurs panaches de soie grise. Çà et là poussaient le convolvulus ou jalap médicinal, et le piment coloré, avec les indigotiers, les cacaotiers, les bois de campêche et de gaïac. Tous les produits variés de la flore tropicale, dahlias, mentzelias, hélicantus, irisaient de leurs couleurs ce merveilleux terrain, qui est le plus fertile de l’Intendance mexicaine.
"José...j'ai peur !...
-Peur de l'orage ?
-Je ne crains pas la tempête du ciel , José , mais j'ai peur de l'orage qui se déchaîne en moi !...
-ah ! Vous pensez encore à Don Orteva !...Allons ,lieutenant , vous me faites rire !" répondit José , qui ne riait pas , car Martinez avait les yeux hagards , en le regardants.
Voyez plutôt tous ces croisements que j’ai soigneusement étudiés, avec l’intention de contracter un jour quelque mariage avantageux ! On y trouve le mestisa, né d’un Espagnol et d’une Indienne ; le castisa, né d’une femme métis et d’un Espagnol ; le mulâtre, né d’une Espagnole et d’un nègre ; le monisque, né d’une mulâtresse et d’un Espagnol ; l’albino, né d’une monisque et d’un Espagnol, le tornatras, né d’un albino et d’une Espagnole ; le tintinclaire, né d’un tornatras et d’une Espagnole ; le lovo, né d’une Indienne et d’un nègre ; le caribujo, né d’une Indienne et d’un lovo ; le barsino, né d’un coyote et d’une mulâtresse ; le grifo, né d’une négresse et d’un lovo ; l’albarazado, né d’un coyote et d’une Indienne ; le chanisa, né d’une métis et d’un Indien ; le mechino, né d’une lova et d’un coyote !
Demain, nous vous abandonnerons tous les deux sur une côte déserte ; puis, nous ferons route vers les ports du Mexique, et ces navires seront vendus au gouvernement républicain.
- Traître !