Alors qu’ils s’apprêtaient à partir, un ouvrier se trouva en travers de leur chemin, incapable de la quitter des yeux. Qui était-elle ? Remarquait-il quelque chose en elle ?
Ils fréquentaient peu les gens alentour.
Il fallait attendre l’automne, c’était à ce moment-là qu’ils auraient la réponse. Et, emplis d’inquiétude, il fallait penser à l’été.
Quand ce sera l’automne, ta mère mettra au monde un enfant.
Puis vient l’hiver.
Un temps incroyablement doux s’était installé pour longtemps, à tel point que la neige avait fondu en de nombreux endroits. …
Les ouvriers piochaient et creusaient, leurs pelles brillant comme de l’argent.
Quelque part, à quelques mois de distance, la grande heure de mère était déjà fixée.
Je veux partir en voyage ! annonça mère [...] J’ai envie de voir des choses.
Il lui arriva de rester assise à contempler l’horizon sans raison apparente, ou de tenir sa tête légèrement inclinée et d’écouter avec une attention soutenue, une tension même, des bruits que personne d’autre qu’elle ne saisissait.
« Elle était un arbre, alourdi par son propre fruit, et aspirant ce que fournissaient le ciel et la terre. » (p. 85)