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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Partant du paradoxe souligné par Diderot dès le XVIIIe siècle, selon lequel en satisfaisant nos désirs sans souci pour les autres on trouve, certes, du bonheur à court terme, mais en construisant un monde social peu propice au bonheur à long terme, Aude Vidal critique une partie des idées écolo-alternatives, notamment celles relevant du développement personnel, qu'elle qualifie d'« égologiques », les accusant de renforcer les individualismes et de rejoindre ainsi la doctrine libérale en contribuant à la dureté du monde, contre laquelle elles prétendent pourtant lutter.
(...)
Sa description des joyeuses « alternatives » comme d'un « bonheur de pourceaux élevés en plein air et au grain bio, tout occupé.es de leur épanouissement personnel pendant que, plus loin, la guerre fait rage » en irritera plus d'un. Mais n'est-il pas nécessaire de remettre sans cesse en cause nos confortables certitudes ?

Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Lire c'est parfois avoir des regrets. Ici, et dans mon cas, c'est celui de ne pas avoir lu ce livre plus tôt alors qu'il m'attend depuis deux ans sur une étagère !
C'est formidable, bien écrit, piquant au possible, référencé. C'est un tour de force.

4 euros seulement, pour se délecter, notamment, d'une ribambelle de tacles aux billevesées du développement personnel et de la "course au bonheur", mais aussi au sujet de la percée de celles-ci dans le domaine de l'écologie. Que c'est doux !

Les chimères d'histoire de colibris ou la dégueulasse idée que nous sommes responsables de nos conditions - le néolibéralisme applaudit et trinque à notre développement personnel - et donc de nos malheurs n'est certainement pas une issue aux problèmes structurels auxquels nous faisons face.
Aude Vidal taille en pièce les mirages, écrans de fumées et autres diversions dépolitisantes qui pullulent et gangrènent les milieux alter-écolos.
Attention est aussi prêtée aux alternatives qui peuvent vite se retrouver phagocytées par des populations aisées y voyant du divertissement ou une manière de se brosser l'ego quand dans le même temps il s'agit pour d'autres de tout simplement subvenir à des besoins essentiels.

Le titre est incroyablement bien trouvé. La plume est vive, battante et sans concessions. Sans galvauder le sens, voilà une lecture inspirante intellectuellement et qui fait du bien, non pas béatement mais par la lucidité qui émerge une fois crevés les abcès.
À lire, à faire lire.
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Je dois la découverte d'Aude Vidal et de son livre " Écologie. Écologie, individualisme et course au bonheur " à Nicolas Casaux et je l'en remercie!

C'est un petit livre d'à peine une centaine de pages, qui de par le débat qu'il propose à tout des plus grands essais sur le sujet!

A l'heure où l'écologie est devenue un sujet central dans nos sociétés, avec des enjeux de taille, il a toujours été pour moi questionnant que le cadre de fonctionnement qui a mené à cet état de fait n'ait jamais été questionné... Pire les réponses apportées par ce même cadre pour y remédier sont saluées sans aucune critique sur leurs réels apports!

Avec Aude Vidal, c'est la première fois que je vois le cadre remis en question et sur base de cette analyse les réponses aux enjeux écologiques remis en perspectives... Une remise en perspective cruciale et plus que nécessaire quand on voit combien certaines réponses en réalité nourrissent le toxique du cadre, voir même le renforce, au lieu d'apporter de réelles solutions aux enjeux écologiques!

Comment une société où règne la tyrannie du Je dans ses diverses dimensions, peut-elle se réinscrire dans la biodiversité?

Ne signe-t-on pas au contraire dans toutes les politiques et décisions prises pour l'Ecologie le renforcement de la logique libérale dominante et mondialisée, avec le triomphe de l'individualisme?

Je dois avouer que là où il y a peu je n'aurais pas remis certaines choses en question alors que déjà sensibilisée à certaines questions et déjà loin dans ma réflexion, le pas de côté que cet essai nous force à faire m'a complètement bousculé dans mes idées et croyances... Ce fut salutaire! Je peux même avouer qu'il y a un avant et un après... Par contre, il m'a confirmé que l'Ecologie est bien plus qu'une question de nature... et que de réels actes vertueux pour la biodiversité commencent par la récréation du bon équilibre entre le Je et le Nous, ce qui suppose de redéfinir un Je équilibré et un Nous équilibré. de là en découleront des actes qui redéfiniront notre rapport au monde... Sans cela, nous ne serons que dans une chaîne d'actes isolés aussi fragiles qu'inefficaces sauf pour continuer à nourrir le toxique qui nous a mené à cet état de fait!
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De ce genre de livres.
Rien qu'à la moitié, j'avais déjà corné une page sur deux voire toutes les pages, avais souligné au bic et dessiné des croix, j'avais annoté.
Je suis révoltée.
Ce livre pose exactement les mots et un argumentaire étayé sur tout ce que je pense de ce grand enfumage du colibri et de la participation de tout à chacun pour un meilleur écologique de notre Terre.
Si l'implication citoyenne est nécessaire, la part et l'exemple politique est vitale. Tant que l'État utilisera la joyeuse et enthousiaste "part du colibri" à travers la culpabilisation du citoyen, il se dédouanera de ne rien faire, pire, d'autoriser l'inverse sous prétexte de libéralisme et d'économie.
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📖 "Egologie. Écologie, individualisme et course au bonheur" de Aude Vidal chez le monde à l'envers.
À 4€, foncez l'acheter. Il est très bien écrit, très clair, loin de l'indigestion de certains essais. L'autrice a extrêmement bien sourcé son travail et il met le doigt là où la lumière devrait être faite dans les médias, même les plus contestataires.
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Excellent petit livre (qui, c'est toujours appréciable, aborde un prix en adéquation avec sa taille) qui permet d'explorer les tensions entre engagement écologiste individuel et collectif, en relation avec l'idéologie libérale et le capitalisme. Il s'agit surtout d'une critique de la mouvance "Colibri" (se changer soi-même pour changer le monde et "sauver la planète"), qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui semble bien nécessaire dans une époque où on semble penser que les seules façons de lutter contre la dégradation totale de notre environnement (sans parler des inégalités croissantes) est le zéro-déchet et la pleine conscience...

Déplorant régulièrement l'absence de notion de rapports de domination (classe, genre, etc.) dans les luttes "bobo-bio" individualistes, cet essai m'a fait un bien fou. J'ai passé ma lecture à hocher la tête et prendre des notes. Maintenant, il manque peut-être un chapitre permettant de raccrocher une personne qui s'engage de manière uniquement individuelle, sans penser à mal (c'est parfois mieux que rien), et se retrouvera sans doute bien démunie après cette paire de claques de l'autrice : d'accord, mais alors, que faire ? Mais au moins restera désormais en tête l'attention à ne pas renforcer des rapports de domination dans ses "écogestes", de ne pas faire peser sur les individus la responsabilité individuelle des inégalités qu'ils subissent, et de repolitiser l'écologie. Et ça, c'est déjà pas mal.
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Il faut saluer ce petit essai critique d'Aude Vidal. Pour fréquenter le milieu alternatif/écolo depuis de nombreuses années, je partage largement son constat et j'aurais même pu ajouter quelques chapitres. Petits gestes de colibris, voulant éteindre le feu, mais sans vraiment se mouiller. Développement personnel prisé pour les nouveaux bourgeois gentilshommes, plus intéressés par leur nombril que par le sort du monde. DIYS des cols blancs faisant mumuse, tout en prônant une autonomie mal comprise. Revenu de base, comme nouvelle tentative de s'évader de la nécessaire participation au monde tel qu'il est et oublier son caractère aliénant… Nombreuses alternatives sont pointées du doigt par l'auteure pour montrer leur caractère foncièrement individualiste et hédoniste. le plus important est d'avoir l'impression d'être du bon côté, de se donner bonne conscience. Peu importe si dans les faits, nous apportons ainsi un nouveau souffle au système auquel nous prétendons élaborer des voies de sortie. C'est ne pas vouloir voir sa capacité à tout digérer. Au final, nous cherchons en fait ainsi à acquérir un certain confort moral et intellectuel et peu importe si cela se fait via quelques belles illusions. La lutte politique est méprisée, parfois sous prétexte de non-violence, puisqu'elle exige de se confronter à l'altérité et à des forces dominantes, situation forcément inconfortable, voire dangereuse. Restons entre happy few, bien inspirés. Il serait facile ici de désigner les « bobos », insulte devenu peut-être plus utilisée par les militants de gauche que par ceux de droite, mais pour désigner ceux considérés comme pas assez authentiques dans leur démarche. Tout à chacun pourra ainsi être le « bobo » d'un autre, pour l'instant suivant être taxé d'ayatollah ou de maximaliste, parce que trop exigeant sur un autre sujet… le refus de tout conflit que cela soit vers l'extérieur ou à l'intérieur des collectifs est aussi symptomatique de cette volonté prédominante d'éviter toute situation d'inconfort. Peut-être est-il temps de quitter notre séance de sophrologie collective pour revenir à la dure réalité de l'existence ? « Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire. Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire. » (Mickey 3d)
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