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Citations sur Histoire du viol (22)

Audibert, chirurgien, conduit la victime à l'Hôtel-Dieu avant de diriger les parents devant un commissaire de police en les accompagnant. Il le fait un jour de 1765 après l'examen de Jeanne Doré, une enfant de 3 ans violée et fouettée par un "gagne deniers" dans une cour du quartier.
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Un tambour de Chatellerault, accusé en 1827 "d'attentat à la pudeur commis avec violence sur plusieurs enfants", est acquitté parce que ses actes ont été déclarés effectués "sans violence". La cour d'assises de Vienne a nommé l'attentat, les jurés l'ont reconnu, leur réponse négative sur sa violence, en revanche, a innocenté l'agresseur.


NDL : pauvres gamin(e)s !
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En 1781, Joseph Landrié, compagnon coiffeur, a volé une paysanne ; il est "rompu vif".
En 1762, Bernier, soldat, a violé une autre paysanne ; il est acquitté.
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Le "rapt de violence" [ viol avec violence et non séduction ] est fait contre la volonté de la personne ravie. Il est fait aussi, et sans doute plus encore, contre la volonté des personnes dont la femme dépend [ père ; tuteur ; mari ] ; ......
La femme est comparée aux terres, pays et places.
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La sodomie est bien d'abord un défi à Dieu, "lèse majesté divine", disent même certains textes.
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Les viols de l'ex-Yougoslavie posent le problème historique d'un déferlement de la violence extrême dans un monde où se sont multipliés les signe d'une atténuation des violences. Désastre d'autant plus "stupéfiant" que ce "comble de la cruauté absolue" a été programmé : "Le fondement d'une telle furie haineuse a été analysé." Rien de directement sexuel ni même de directement pulsionnel dans ces viols qui, en visant les femmes adverses, visent le groupe et le sang. La haine a été construite, patiemment élaborée par une propagande définissant d'abord l'adversaire comme tel, l'accusant d'avoir commis les premiers crimes pour mieux l'avilir et le déshumaniser. D'où cette présence d'une "paranoïa collective qui débouche sur une inversion des valeurs et un effondrement moral généralisé", ces viols faits pour atteindre très spécifiquement l'identité d'un groupe, "l'arbre de la filiation" comme le dit Véronique Nahoum-Grappe. Signes qu'une communauté peut encore basculer dans l'horreur, le sadisme bestial prospérer "chez certains individus dans des situations de violence générale."
La dénonciation immédiate, plus détaillée que jamais, la rupture historique qu'elle illustre sont alors de si peu de poids si elles demeurent impuissantes face à l'atrocité comme ce fut le cas pour la tragédie yougoslave. Le déchainement possible de haines collectives jusqu'à l'usage politique de la cruauté n'est à coup sur pas aujourd'hui endigué.
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La violence sexuelle fonde une violence plus large, imposant une des configurations originaires du viol, celle que le mot rapt exprimait dans sa complexité, la possession d'un corps devenu celle d'un être [...]
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Chacun peut éprouver l'irrésistible nécessité de commettre quelque acte "bizarre", il peut reconnaitre le poids de forces intérieures, celles qui l'emportent malgré sa lucidité : ces impulsions irrésistibles largement partagées, même si toutes, à l'évidence, ne conduisent pas à l'acte criminel. La "grande découverte", identifiée par Agnès Pierron dans "les peurs de la Belle Époque", est bien que "les monstres ne sont pas en dehors de nous mais en nous." Expérience totalement inédite, faite d'une perte "du privilège de la conscience" dont Marcel Gauchet a suivi l'histoire au XIXe siècle, cette lente reconnaissance d'implacables contraintes intimes, la caractéristique toute particulière des sociétés démocratiques : "L'homme délié de l’assujettissement au collectif est l'homme qui va devoir se découvrir intérieurement asservi." Davantage d'autonomie sans doute, davantage d'initiative, mais une perception plus aiguë des aléas intérieurs : cette reconnaissance d'impulsions incontrôlables que le recensement de perversions sexuelles révèle à la fin du XIXe siècle. Il fallait une plus grande liberté envers la communauté, une plus grande appartenance à soi pour que s'imposent aussi fortement tensions intérieures et contraintes intimes. Il fallait un moindre poids du collectif et de ses contraintes indiscutées pour qu'attention à soi et attention au criminel puissent parallèlement se transformer.
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Une autre pratique tend à amalgamer les violences sous l'Ancien Régime en entretenant leur relative impunité: la recherche d'accommodements, la volonté d'éviter le recours à une justice trop lointaine ou inquiétante en multipliant les procédés infrajuridiques. (...) L'entente préalable est d'ailleurs presque toujours tentée, surtout lorsque la victime est socialement inférieure.
(...)
Le viol est d'abord une transgression toute morale dans le droit classique, associée aux crimes contre les moeurs, fornication, adultère, sodomie, bestialité et non aux crimes de sang. (...) Ce qui focalise le regard sur la luxure et le péché, aggravant sournoisement la compromission de la victime, un état d'indignité que la sentence pénale ne parvient pas à effacer. (...) Tout concourt à focaliser le regard sur la luxure plus que sur la violence.
(...)
Les sentences ne mentionnent jamais explicitement la violence. Elles la reconnaissent et l'ignorent à la fois. (...) Le privilège donné au thème de la faute morale souligne l'effet de masquage sur la violence., transformant l'atteinte physique et la blessure intime en thème secondaire, sinon anodin.

(A la fin du XVIIIe siècle) renouvellement d'une procédure depuis toujours familière, celui des arrangements entre accusé et victime: la démarche devient nettement plus proche de la justice qu'elle ne l(était auparavant. Le contrat est suffisamment public, par exemple, pour être certifié devant notaire, suffisamment officialisé aussi, pour être quelquefois communiqué au juge.. Les acteurs se donnent des règles, les dommages sont collectivement appréciés.
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« Quand une femme dit "non", il faut qu’on le comprenne une fois pour toutes, c’est "non", ce n’est pas "oui" »
Gisèle Halimi, Le Procès d’Aix, p323
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