Une vague de banditisme sans précédent secoue Paris depuis 1948. La police assiste, impuissante, à des séries de
règlements de comptes. Le gang des Tractions Avant a été arrêté au prix de plusieurs années de traque, de sang et de sueur. Celui des Apaches continue de semer la terreur dans les quartiers de la capitale.
Dans l’obligation de se coordonner et de revoir ses méthodes, mais sans aucun moyen financier pour y parvenir. Impossible de lutter à armes égales dans ces conditions avec des bandits de plus en plus organisés.
Les deux inspecteurs ont beaucoup de mal à rester de marbre devant un tel acharnement. Les époux Chapuis ont enduré un épouvantable calvaire.
– Je l’ai appelée “Naissance”. C’est une femme qui vient de mettre au monde un enfant. Et cet enfant est montré à son père. J’ai voulu démontrer dans ce tableau que ce sont les femmes qui ont le pouvoir, le pouvoir de donner la vie. Les hommes éprouvent quant à eux juste de la frustration.
– Très progressiste comme discours. J’ai hâte de la
voir.
« Je reviens demain avec mon tableau. Je vous remercie. Vous êtes un homme bon.
– Vous avez du talent. Et ce n’est pas comme si j’avais le choix, ajoute-t-il en esquissant un sourire. Je m’appelle Émile. Et vous ?
– Marc. Je m’appelle Marc. Marc Chagall. »
« Je suis désolé, lance-t-il avec un accent slave à couper au couteau ne laissant planer aucun doute sur ses origines. Je n’ai pas de quoi vous payer. Mais je peux vous donner quelques-uns de mes dessins si vous le sou-haitez. Je viens de Biélorussie. Je vis à la Ruche, juste à côté d’ici. »
J’ai voulu démontrer dans ce tableau que ce sont les femmes qui ont le pouvoir, le pouvoir de donner la vie. Les hommes éprouvent quant à eux juste de la frustration.
Paris, quartier du Montparnasse, 1911.
Émile Chapuis, tout jeune propriétaire d’un restaurant situé rue de Dantzig, s’affaire derrière son comptoir. Quelques verres à laver, des tables à
débarrasser. La journée a été longue… Il est 21 heures et la fermeture est proche.