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Citations sur Les ciels furieux (28)

l y a alors un grand bruit du côté de la porte, un grand froid, plusieurs vitres tombent comme la glace qui finit par céder à la lisière du toit, mais pas vraiment pareil. Des hommes, on ne sait pas qui ni combien de temps ils semblent pressés envahissent la pièce tels des chevaux furieux.
À leurs pieds ils apportent la boue que fait la neige fondue, triste et molle sur le bois du plancher. Ils renversent tout, la machine à coudre, la marmite, les plats, la théière, la bonne lampe qui brûlait sans jamais fumer. Ils cassent, ils arrachent ce qui tenait à cœur dans un fracas épouvantable. Ils sont l’orage annoncé.
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Elle a cinq ans lorsque son père lui fabrique un tabouret à sa taille. Assise ou perchée dessus, les pieds écartés et le corps grandit d’impatience, elle fait les lits, elle fait la poussière, elle frotte le chaudron ou Zelda tout à l’heure cuira le bouillon gras du poulet.
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Au moment précis où, enfin, Henny s’apprête à s’enfuir ou dehors dans la neige, c’est le plus grand, le plus maigre des hommes entrés dans la maison qui arrache le dernier bébé du sein de Pessia et le soulève au dessus de lui. Lel cri qui monte avec l’enfant emplit l’air de faisceaux, de fumées, de roches explosives.
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Elle n’a pas l’habitude de rester sans bouger, et attendre lui pèse. La nuit, si Zelda dort c’est qu’Henni est de garde pour les bébés. Il faudrait pourtant dormir elle aussi, sa sœur l’a dit et elle a raison. Aucun des bébés n’est là. Ne pense pas. Dors. Elle est fatiguée, plus fatiguée que d’habitude, engourdie, hébétée. C’est le froid, et c’est la briqueterie.
Pourtant, elle reste les yeux ouverts le plus gros su temps, elle avale sa salive, sa morve liquide et salée, elle scrute l’obscurité silencieuse, chantonnant au-dedans. Une écharde bas dans le doigt qui est celui qui s’appelle Henni. Elle parle tout bas aux autres doigts, elle les embrasse, les entrecroise, elle les serre fort entre eux pour qu’ils n’aient plus de noms ou qu’ils n’en aient qu’un seul.
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Soupirs et râles sont le langage des mères, a vite compris Henni. Les mères sont tristes et lourdes, glacées. Leurs yeux chavirent s’ils sont ouverts et peuvent même, on l’a vu, se mettre à déborder à l’évocation de sujets qu’on a oubliés car ils sont interdits. Les bébés sortent d’elles par magie et c’est à la fois une joie et un malheur. C’est Lev, le grand frère, qui l’a dit avec sa drôle de grimace. Un grand malheur.
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Mais chaque jour on grandit.
Tiens plutôt le chiffon dans ta main comme ça, dit la sœur qui sait faire car elle a huit ans. Zelda n’a pas besoin d’avoir un tabouret, elle a la taille pour tout. N’appuie pas trop et commence par le haut, ajoute-t-elle en lui attrapant le bras pour montrer. Tu vois. Pas la peine de passer deux fois. La saleté est comme nous, elle tombe.
Zelda est celle qui sait car la grand-mère morte l’année précédente lui a tout appris. Zelda est aussi celle qui sourit. Elle ne tombe jamais. Ne moque pas, ne gronde pas davantage que le père, et console. Elle est Zelda, savante, admirable, à nulle autre pareil.
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Incipit :
Au moment précis où, enfin, Henni s’apprête à s’enfuir au-dehors dans la neige, c’est le plus grand, le plus maigre des hommes entrés dans la maison qui arrache le dernier bébé du sein de Pessia et le soulève au-dessus de lui. Le cri qui monte avec l’enfant emplit l’air de faisceaux, de fumées, de roches explosives.
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Avrom, elle a dit son nom à l'intérieur du vent. les syllabes sortent entre ses dents et s'envolent scintillantes, elle se demande si elles trouveront où s'accrocher les syllabes, si pour se reposer elles pourront s'allonger sur des branches de sapin ou près d'une cheminée. Elle est fière de connaitre ce mot, syllabe, que le père lui a appriset expliqué l'autre soir. Les petits noms du bébé, que personne ne connait ou n'entend à part lui, à part elle, sont faits d'une pluie de syllabes aussi différentes que des fleurs au milieu d'une prairie.
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