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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
À Marseille, un groupuscule de justiciers nostalgiques de la guillotine décapite des meurtriers sortis de prison. Chargée de l'enquête, la commissaire Aïcha Sadia voit la possibilité d'avancer enfin avec l'arrivée dans son bureau d'Abdel Charif. Accusé du meurtre de sa patronne, il a toujours crié son innocence et vient d'être gracié. Et, surtout, il vient d'échapper à un enlèvement organisé par les émules de Charles Bronson. Quand en plus, il lui annonce que, si elle l'aide à prouver son innocence, il lui fournira des informations sur la disparition de Sébastien, son collègue et compagnon, Aïcha est prête à tout mettre en oeuvre, quitte à dévier du droit chemin, pour parvenir à ses fins.

Parjures est un roman étonnant sous son aspect banal. Certes on l'a lu mille fois, cette histoire de justiciers, d'innocent en quête de réhabilitation et de flic rongé par la disparition de sa femme ou de son homme qui l'amène à flirter avec la ligne jaune. Même l'histoire d'Abdel, on la connaît… pas besoin de chercher midi à quatorze heures pour y reconnaître l'affaire Omar Raddad. Et toute l'habileté de Gilles Vincent tient ici dans sa capacité à se jouer du schéma habituel et des convictions du lecteur pour l'amener à chaque fois sur une voie différente de celle qui semble avoir été tracée. Les justiciers sont identifiés d'entrée de jeu et bien vite mis hors-jeu et c'est la relation ambigüe entre Aïcha et Abdel qui prend le dessus, entre la flic qui veut croire en la possibilité de retrouver son compagnon et celui qui semble à chaque fois la mener dans une impasse tout en multipliant malgré tout les preuves de son innocence.
L'intrigue est retorse et les personnages dotés d'une épaisseur et d'une complexité qui font souvent défaut au romans de ce genre. En fin de compte, si l'on excepte cette tendance – très française au demeurant – à donner dans les dialogues un peu trop emphatiques et parfois agaçants (« Toi et moi, on est comme deux chiens cabossés par la vie, tu le sais bien… Alors pour moi, cette nuit, c'était juste pour ne pas mourir. Comme si nos désespoirs s'étaient accrochés l'un à l'autre pour quelques heures »), Gilles Vincent nous propose donc un roman de bonne facture, bien mené et qui sait jouer avec les codes du genre (y compris les raccourcis assez peu crédibles mais qu'il parvient malgré tout à faire passer) et se jouer d'eux lorsqu'il le faut. Un livre qui ne révolutionnera pas le roman noir mais qui se révèle être un très honorable divertissement.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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En partenariat avec LES AGENTS LITTERAIRES j'ai reçu le thriller d'un auteur que je ne connaissais pas,Gilles Vincent .

Parjures est le 4ème roman qui a pour personnage récurrent Sébastien Touraine. Quoique là , pas tout à fait.

Commençons par le commencement. Aïcha Sadia, commissaire de police est tirée de son rêve de petite fille prénommée Lou.Un deuxième cadavre,à 1 mois d'intervalle vient d'être découvert, identique dans la manière d'être passé de vie à trépas: "chevilles et et poignets entravés par de la corde.La chemise beige, taillée au niveau du col,le corps affalé sur le ciment, au pied du billot,et cette flaque sombre, ce sang à peine séché. Et dans une caisse en bois, tombée dans du papier journal, la tête tranchée à la base du cou. Posé près du cadavre, un petit verre à l'odeur d'eau- de -vie (ironie..) de pomme,et sur le sol,un mégot, ce dernier bout de cigarette aspirée dans la terreur."

Les deux hommes ainsi découverts sont deux repris de justice, libérés de prison après avoir purgé leur peine pour avoir tué .Qui a voulu se substituer à la justice et rétablir la peine capitale?

Le lecteur est tout de suite mis au parfum puisque nous connaissons les noms de ces justiciers et surtout leur profession: Bâtonnier, juge d'instruction,avocat général et commissaire de police. du beau monde.

Abdel Charif, soupçonné et condamné pour torture et meurtre de sa patronne sort au bout de 4 ans d'emprisonnement , finalement gracié de façon partielle car de nouveaux éléments sont apparus et tendraient à disculper le jeune Algérien.

A peine dehors il est enlevé par ceux là même qui ont commis les précédents assassinats dans une parodie de peine de mort.Mais là, ils se heurtent à un homme décidé à défendre sa vie coûte que coûte et qui parvient, à force de coup de tête ou de morsure ,à prendre la fuite. Abdel se rend au commissariat, demandant à parler à Aïcha Sadia dont il a entendu parler lors d'une précédente enquête .

Il a une proposition à lui faire: Elle rouvre l'enquête afin de le disculper totalement et lui permettre de repartir en Algérie avec sa femme Lalia,et pour ça trouver le véritable assassin de sa patronne, et lui apporte des éléments qui pourraient lui faire retrouver l'homme de sa vie, disparu,noyé? dont on n'a retrouvé que les vêtements sur la plage, Sébastien Touraine.

Tout s'accélère.Grâce à Abdel, les auteurs des peines capitales remises au goût du jour sont démasqués rapidement sauf un, le conducteur du véhicule dans lequel on avait tenté d'embarquer Abdel.

Aïcha, persuadée au départ de la culpabilité de Charif, au vu des nouveaux éléments, commence à entrevoir son innocence. Fidèle à sa parole, le jeune homme lui donne alors des indications permettant à l'espoir de renaitre...



J'avoue avoir grommelé. Connaissant les auteurs des assassinats des ex taulards, nul doute que l'interêt du livre ne se trouvait pas là.(Cela dit...pour des hommes de loi, dont un policier, mettre des menottes dont on peut savoir à qui elles appartiennent grâce à leur numéro n'est pas très malin)

Les résolutions d'enquêtes s'enchainent à la vitesse du TGV Paris/ Marseille (Tout se passe dans la cité phocéenne) dont celle concernant la disparition de Sébastien Touraine.

Alors à quoi tient cet intérêt? Au style, aux tournures de phrase élégantes auxquelles nous ne sommes pas forcément habitués dans le genre? A la manière dont nous découvrons Marseille et ses alentours,ses paysages, à une ambiance particulière?

Au sujet soulevé et qui continue à diviser: l'abolition de la peine de mort? Au témoignage plus ou moins fiable des témoins qui peut faire basculer la vie d'un homme?L'affaire d'Abdel Charif m'a rappelé , à certains détails, celle d'Omar Raddad (Si vous n'avez pas vu le film, je vous le conseille vivement).

Au coup de théâtre quasiment en fin de livre alors que nous croyons que tout est fini?

Je vais sans doute lire les autres romans, "Djebel", "Sad Sunday" et "Peine maximum" afin de me faire une idée plus précise mais j'ai le sentiment de me poser trop de questions pour avoir un avis positif et sans hésitation sur la qualité réelle de ce roman.
Lien : http://lemelimelodepyrostha...
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A l'heure où la mode est au thriller à tout crin, accommodé à toutes les sauces au point d'en devenir indigeste, Gilles Vincent, lui, nous fait la démonstration qu'avec une histoire simple ,parfaitement maîtrisée, et des personnages dotés d'une réelle épaisseur psychologique , il est possible d'écrire un roman abouti, qui délivre un profond et vrai plaisir de lecture à celui qui a la chance d'en parcourir les pages.

« Parjures » fait partie de ces romans qui vous prennent par la main dès le premier chapitre et ne vous laissent pas repartir, qui vous ballotent au grès de rebondissements savamment orchestrés par un scénario sans faille, et vous emmènent à la rencontre de personnages que vous aurez bien du mal à quitter une fois le roman achevé.

Comment par exemple, ne pas tomber sous le charme de cette jeune commissaire de police, Aïcha Sadia, une femme au nom gorgé du soleil méditerranéen et au caractère forgé dans le roc. Une dure à cuire, qui mène ses hommes avec poigne et qui n'est pas la dernière à prendre des risques dans une opération de police.

Pourtant derrière ce visage ferme et déterminé, Aïcha porte en elle une absence qui la ronge, qui remplit sa vie d'une nostalgie corrosive. Celle de son compagnon Sébastien, disparu en mer depuis plusieurs semaines, on ne sait trop comment, ni pourquoi .Aïcha n'a retrouvé sur la plage que les vêtements soigneusement pliés de Sébastien. Mais la mer ne lui a jamais rendu ce qu'elle lui a volé.

Et il faudra bien un moment d'absence, d'abandon passager dans les bras d'un de ses collègues pour qu'explose toute sa féminité et réaliser que son coeur bat encore.

C'est bien là l'intelligence de Gilles Vincent que de nous faire pénétrer dans l'intimité de ses personnages, de porter sur eux une lumière différente selon les moments, qui met à jour leurs faiblesses, leurs forces, et leurs histoires personnelles, donnant ainsi au roman tout son relief et sa profondeur.

Mais les personnages ne se suffiraient pas à eux même pour faire de ce livre un très bon roman, s'ils n'étaient pas inscrits dans un scénario particulièrement efficace. En la matière l'auteur joue avec brio avec son lecteur.

Marseille, des taulards fraîchement libérés de prison sont retrouvés décapités dans des entrepôts abandonnés, quelques jours à peine après leur sortie. Pour Aïcha et son équipe il est clair qu'un groupuscule d'extrémistes a décidé de délivrer une autre justice, expéditive et sans appel.

C'est ce sort funeste qui attendait Abdel Charif. Condamné pour meurtre mais ayant toujours clamé son innocence celui-ci a bénéficié d'une grâce et quitte enfin ces murs qui l'ont retenu pendant quatre ans. Libre, il va retrouver sa femme Laila chez son beau-frère Mouss, loin du tumulte journalistique provoqué par sa libération.

Mais à peine sort-il prendre l'air pour imprégner ses poumons de sa ville et de son quartier retrouvés, que celui-ci échappe de justesse aux hommes qui lui tendent une embuscade et tentent de l'embarquer de force dans une fourgonnette.

Conscient du danger qui le menace, ms ne sachant pas d'où il vient, Abdel décide de se rendre au commissariat, pour demander à rencontrer Aïcha Sadia dont il a entendu parler.

Dans son bureau, celui-ci va lui faire une bien étrange proposition : Elle le protège et l'aide à prouver son innocence dans l'affaire qui l'a envoyée derrière les barreaux, et en échange il l'a conduira à Sébastien, son compagnon disparu.

Là où le lecteur pensait avoir à faire à une version revisitée de « la nuit des juges », (un film où des notables de New York s'arrogeaient le droit de vie et de mort sur des coupables en puissance dans un tribunal de l'ombre, en donnant une autre lecture de la justice des hommes.) , celui va rapidement réaliser que Gilles Vincent à d'autres intentions.

Reprenant à zéro l'enquête qui a fait d'Abdel un coupable, tout en essayant d'obtenir de lui un maximum d'informations pour remonter la piste de Sébastien, Aïcha se lance à corps perdu dans la quête de son amour disparu.

L'histoire va se resserrer progressivement autour d'elle et d'Abdel, et devenir plus personnelle. Au fil des pages l'auteur diffusera avec malice une tension qui se fera de plus en plus forte à mesure que l'on s'approchera de la vérité. le lecteur ira de surprise en surprise sans que l'histoire ne perde un seul instant de sa cohérence et de sa crédibilité.

Gilles Vincent aime à brouiller les pistes, à surprendre son lecteur. Mais Au-delà de sa capacité à donner du rythme à son roman, il parvient à merveille à retranscrire les sentiments et les états d'âmes de ses personnages. le lecteur n'en n'éprouve que plus d'empathie pour eux, et vit avec intensité leur aventure.

« Parjures » ne se lit pas, il se savoure comme un bon pastis sous le soleil de Marseille ! Pas le livre qui chamboulera le genre, juste un très bon bouquin qui vous offrira un bon moment d'évasion ! Et c'est déjà pas si mal !

Quant à moi, je guetterai à l'avenir les nouvelles aventures d'Aïcha Saida, car je crois bien, qu'au fil des pages, je suis secrètement tombé amoureux de ce personnage !
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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