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Citations sur L'Énéide (136)

«  L’amour triomphe de tout;
Cédons aussi à l’amour » .
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La voilà, celle qu'a vaincue la décrépitude, qu'une vieillesse hors d'état de voir la réalité abuse d'épouvantes sans fondement au milieu de rois en guerre. Regarde ça : j'arrive du séjour des Sœurs sinistres, la guerre et la mort sont dans ma main.
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Alors, selon le rite, ils égorgent les bêtes consacrées en faisant jaillir leur sang dans la flamme ; ils arrachent, tandis qu’ils palpitent encore, leurs viscères, et entassent sur les autels des plats chargés de viande.
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Maintenant, Turnus triomphe avec ces dépouilles et se réjouit de les avoir prises. Esprit humain ignorant de l’avenir et du sort futur, ignorant de la mesure, quand le succès l’exalte ! Un temps viendra pour Turnus, où il souhaitera de racheter très cher la vie de Pallas et haïra ces dépouilles et ce jour.
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À quoi ne forces-tu pas le cœur de l'homme, maudite soif de l'or !
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Voilà qu'elle s'adresse à Énée et dissipe ses inquiétudes en ces termes ' "Pourquoi te complaire autant, mon époux chéri, à une douleur aussi absurde ? Ces choses n'arrivent pas sans la volonté des dieux. (...) Maintenant, adieu ! Conserve ton amour à notre commun fils." Ayant dit ces mots, elle me laissa seul malgré mes larmes et tout ce que j'avais encore à lui dire, elle se retira dans l'air impalpable. J'ai tenté à trois reprises de lui mettre les bras autour du cou et trois fois, saisie en vain, l'image m'échappa, égale au vent léger, pareille au songe fugitif.
Ce fut la fin. La nuit étant consommée, je vais revoir mes compagnons. Là j'ai l'heureuse surprise de découvrir qu'un nombre considérable de nouveaux venus a afflué vers nous, des matrones, des hommes, une population rassemblée pour l'exil, une foule misérable. Ils sont venus de toutes parts avec le courage et les ressources qu'il fallait pour prendre la mer et aller coloniser le pays que je voudrais, quel qu'il fût. Déjà l'étoile du matin s'élevait au dessus de l'Ida et ramenait le jour. Les Danaens [les Grecs] tenaient bloquées les portes de la ville [Troie], aucun recours n'était à espérer. J'ai cédé la place et, mon père sur les épaules, je m'en suis allé sur la montagne.

[Fin du Chant II]
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Mais voici qu’aux Latins déjà recrus survient encore une infortune, un deuil qui ébranle profondément toute la ville. Dès que la reine, de sa terrasse, voit l’ennemi qui survient, les remparts assaillis, des torches voler sur les toits et nulle part de ligne rutule pour faire face, pas d’armée de Turnus, l’infortunée s’imagine que le jeune combattant a succombé dans un affrontement. Soudain la douleur lui trouble l’esprit, elle crie qu’elle est la cause, la responsable, la source de ces maux ; folle de chagrin, elle multiplie les propos insensés, ses mains déchirent, pour mourir, son manteau de pourpre et elle attache à une poutre du plafond le nœud coulant d’une mort ignominieuse. Quand les femmes latines ont appris la perte de l’infortunée, sa fille Lavinia, la première, ravage de ses mains sa brillante chevelure, ses joues roses ; puis, autour d’elle, toutes les autres en foule deviennent comme folles, la demeure retentit largement de leurs lamentations. De là, la sinistre nouvelle se répand dans toute la ville. On perd l’esprit, Latinus apparaît sous des vêtements en lambeaux, sidéré qu’il est par le destin de sa femme et la ruine de la ville, souillant ses cheveux blancs qu’il couvre d’une immonde poussière.

CHANT XII - traduction Paul Veyne / Éditions Les Belles Lettres - Albin Michel
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Toutefois, tant que les premières atteintes de l’infection, la mouillure de ce poison, n’affectent que les sens de la reine, n’enveloppent de feu que ses moelles, tant que son cœur ne s’est pas mis à flamber à pleine poitrine, son langage est resté doux, elle a parlé comme font les mères, en versant bien des larmes sur sa fille et sur le mariage phrygien : « Est-ce donc à des sans-patrie que Lavinia sera donnée en mariage, à des Troyens, ô toi son père, et n’as-tu aucune pitié de ta fille et de toi-même ? Aucune pitié de sa mère, qu’au premier bon vent un aventurier sans foi ni loi va laisser là pour gagner le large, en enlevant la fille ? N’est-ce pas ainsi que le berger phrygien s’est introduit dans Lacédémone et a transporté Hélène, la fille de Léda, à la ville troyenne ? Et ta loyauté si vénérée, ta bonté envers les tiens, digne des anciens temps, ta dextre donnée tant de fois à Turnus, notre parent ? S’il faut chercher pour les Latins un gendre issu d’une nation étrangère, si c’est résolu, si les ordres de ton père Faunus pèsent sur toi, alors je crois, moi, qu’est étrangère toute terre indépendante, échappant à notre sceptre, et c’est cela que les dieux ont voulu dire. Quant à Turnus, si l’on remontait à l’origine première de sa maison, ses ancêtres, c’est Inachus, c’est Acrisius, c’est Mycènes même !

CHANT VII - traduction Paul Veyne / Éditions Les Belles Lettres - Albin Michel
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[Recours de la Furie Allecto par Junon pour susciter la guerre entre les Troyens et les Latins – Livre VII vers 338-368 , 369-398]
Sur-le-champ, Allecto, tout infectée du venin des Gorgones, s’en va droit au Latium, pour commencer, dans la haute demeure du maître des Laurentes et elle s’est assise sur le seuil silencieux d’Amata : l’arrivée des Troyens, l’hyménée de Turnus brûlaient son âme de toutes les inquiétudes et colères de la femme. La déesse lui jette un serpent pris à ses cheveux sombres ; sous la robe elle le fait profondément pénétrer jusqu’auprès du cœur, afin que rendue furieuse par la terrible bête elle mette le désordre dans toute la maison. Entre les vêtements et la lisse poitrine, il s’est glissé ; sans se rendre sensible il fait onduler ses replis, il reste inconnu de celle qu’il affole, lui insufflant son âme vipérine ; il devient à son cou somptueuse torsade d’or, le serpent ; puis ruban d’une longue bandelette, il s’enlace dans ses cheveux, il coule insaisissable au long de ses membres. Et tant que les premières atteintes de l’humide venin ébranlent seulement ses sens, insinuent un feu dans ses os, tant que sa raison ne s’est pas mise à flamber dans toute sa poitrine, elle a parlé en s’attendrissant, comme font les mères, en versant beaucoup de larmes sur l’hymen de sa fille et du Phrygien : « Est-ce donc à des sans-patrie que nous allons donner Lavinia en mariage, à des Troyens, ô père, et n’as-tu pas pitié de ta fille et de toi ? Ni de sa mère, qu’au premier souffle de l’Aquilon le pirate sans foi va laisser là pour gagner le large, en enlevant une enfant ? Mais n’est-ce pas ainsi que le berger phrygien pénètre dans Lacédémone et entraîna vers les villes des Troyens Hélène fille de Léda ? Et la foi que tu as engagée, et ton antique bonté pour les tiens, et ta main donnée tant de fois à Turnus notre parent ? Si l’on cherche pour les Latins un gendre issu d’une nation étrangère, si le parti en est bien pris, Si Faunus ton père t’impose cette loi, je tiens pour étranger tout pays qui, hors de nos frontières, échappe à notre sceptre, et que c’est là le dire des dieux. Turnus, d’ailleurs, si l’on doit remonter aux premières origines d’une maison, descend d’Inachus, d’Acrisius, du cœur même de Mycènes. »
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Lavinia a accueilli les paroles de sa mère avec des larmes, ses joues brûlantes en sont baignées, une vive rougeur l’a enflammée et a parcouru son visage brûlant. Comme quand on altère de pourpre sanglante l’ivoire indien ou comme quand rougissent des lis blancs, mêlés à une profusion de roses, ainsi se colorait le visage de la vierge. Turnus attache sur elle ses regards et l’amour le bouleverse. Son ardeur à combattre s’en accroît et il répond brièvement à Amata : « De grâce, ne me reconduis pas avec des larmes et un pareil présage, ô mère, alors que je vais discuter les enjeux d’un dur combat. Et d’ailleurs Turnus n’est pas libre de retarder la mort. Va, Idmon, porter de ma part au tyran phrygien ce message qui n’est point pour lui plaire : demain, sitôt que rougira dans le ciel l’Aurore montée sur son char vermeil, qu’il ne pousse pas les Troyens contre les Rutules, que les armes des Troyens et celles des Rutules restent en repos : mettons fin à la guerre avec notre propre sang ; c’est sur ce terrain-là qu’il faut obtenir la main de Lavinia. »

CHANT XII - traduction Paul Veyne / Éditions Les Belles Lettres - Albin Michel
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