On ne profite jamais assez des bonnes choses de la vie C’est en vieillissant qu’on s’en aperçoit.
A notre époque, il n’y a pas de place pour les vrais artistes... ou bien alors il faut avoir le courage des martyrs, et cela me fait complètement défaut.
Elle tenait son cœur pressé entre ses mains, elle ne comprenait pas de quelle source jaillissait cette peine mystérieuse, elle se demandait quelle était cette souffrance et la raison de son inappétence à vivre, et de cette répulsion de plus en plus violente qu’elle éprouvait envers Dina. Elle souffrait d’amour et de jalousie, et elle ignorait encore qu’elle était amoureuse et jalouse.
J’ai été courtisée, dit-elle. Aimée ? je ne sais pas. Les sentiments que l’on me vouait, c’était généralement des toquades passagères, feux de paille vite éteints… J’aspire à autre chose... à un amour différent.
Il suffit parfois d’un sourire, d’un regard, pour vous prendre le cœur.
Les sentiments qu’en dépeignait dans les livres me faisaient rire : je les trouvais exagérés et ridicules. Les confidences de mes amies me paraissaient de risibles niaiseries ; les déclarations m’amusaient. Je trouvais grotesques les fiancés énamourés qui s’embrassent dans les coins... Enfin, le coup de foudre me semblait une pure invention...
Alain hocha la tête.
Aimer est un malheur – ou un bonheur – qui, dit-on, arrive à tout le monde !
On est parfois bien obligé de prendre la vie au sérieux !
Les fantômes ne font pas de bruit en marchant !
On fait souvent une réputation de richesse et d’avarice à ceux qui, aigris par les malheurs et les déceptions, vivent à l’écart du monde, comme l’oncle de Marville. Il ne faut pas se fier à ces racontars. En tout cas, il n’a rien laissé, ou presque, en numéraire. Et si nous avions un peu d’argent, nous tirerions du domaine un excellent rendement, tandis qu’étant obligés de lésiner, nous travaillons durement pour un médiocre résultat…