Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Editions des Syrtes pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique.
C'est le deuxième livre que je lis d'
Evgueni Vodolazkine. J'adore son écriture et sa façon de raconter une histoire. Dans
L'aviateur c'était celle d'Innokenti
Platonov, ici c'est celle de Gleb Ianovski.
Gleb est un guitariste de renom mais la maladie de Parkinson va mettre un terme à sa carrière. C'est à ce moment qu'il va rencontrer Nestor un écrivain qui va lui proposer d'écrire sa biographie. Nous avons donc en parallèle la vie passée de Gleb (qui commence en 1971) et son présent (à partir de 2012). Les deux choses les plus importantes, étant donné que le futur n'existe pas : « L'avenir c'est un monceau de rêveries.»
Gleb est Russe par sa mère et Ukrainien par son père. Ce qui a son importance vu qu'au cours de l'histoire, l'Ukraine va obtenir son indépendance (1991). Être Russe ou Ukrainien, ce n'est bien sûr pas la même chose.
Enfant il va d'abord suivre des cours de domra à l'académie de musique ainsi que les terrifiants cours de solfège. L'auteur le compare au Hollandais volant, j'ai trouvé cela fort à propos.
Pour info, la domra est un instrument à cordes russe de la famille des luths :
https://www.youtube.com/watch?v=VdbpRqLc0Ss
La vie en Russie est particulière avec ses règles parfois un peu absurdes vues de l'ouest, mais j'ai beaucoup aimé ces tranches de vie russe. de voir comment le Gleb du passé est devenu celui du présent…
« A mesure que s'écoulaient les années le passé lui semblait quelque chose d'improbable, sans aucun lien direct avec lui. »
Dans le présent, Gleb va croiser le chemin de Vera, une très jeune pianiste qui a besoin d'une transplantation hépatique. Avec sa femme Katia, Gleb va la prendre sous sa protection car la mère de Véra a dû être internée. Elle va bouleverser leur vie.
Vers la fin (après l'opération) tout part en vrille.
J'ai un peu eu l'impression d'être éjectée de l'histoire dans le sens où ce n'est plus Gleb qui raconte. Comme s'il avait fermé les portes et que l'on apprenait la fin de loin. Et cette histoire avec sa mère que l'on pensait partie à Brisbane en Australie pour se marier et qui en fait n'a jamais quitté la Russie… elle tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.
Quand on lit un roman, on aime bien avoir une fin qui a du sens avec éventuellement une « morale de l'histoire ». Mais qu'en est-il dans la vraie vie ? Les choses ont une fin et puis point.
Les dernières lignes sont déconcertantes… je n'ai pas compris à quoi cela faisait allusion ?
Quoi qu'il en soit, dans l'ensemble j'ai trouvé ce roman excellent et Vodolazkine est un auteur que je vais suivre avec attention.