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Joëlle Dublanchet (Traducteur)
EAN : 9782940628988
320 pages
Editions des Syrtes (03/03/2022)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Soloviov et Larionov est le premier roman de Evgueni Vodolazkine, son quatrième livre traduit en français. On y retrouve déjà tout ce qui fait le succès de cet écrivain russe : une plume alerte et pleine d’humour, un style enlevé, une intrigue originale et plusieurs niveaux de lecture.

Soloviov est un jeune historien qui rédige une thèse sur la vie de Larionov. Il cherche à comprendre pourquoi ce général de l’Armée blanche, une fois tombé aux ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« L'histoire est la science qui a les morts pour objet d'étude, elle offre très peu de place aux vivants. » Dans le dernier livre de Volodazkine,l'objet d'étude du jeune historien doctorant Soloviov en est effectivement l'un d'eux, un général de l'Armée Blanche , Larionov, qui à l'arrivée des Rouges étonnamment non seulement échappa à la mort mais ne fut pas non plus expulsé de sa maison et même qu'on lui attribua un travail.

J'avais lu de lui « Brisbane », où la vie n'est pas un moment présent mais tous les moments que tu as vécu , l'avenir, en vérité n'existe pas, c'est un monceau de rêveries ou encore pire d'utopies: pour les réaliser on sacrifie le présent. Quand à la mort, il est omniprésent. Dans ce tout premier livre qu'il a écrit mais dernier à être traduit le thème de la mort y est déjà , ressenti par Soloviov comme inévitable dès la première enfance, alors que Larionov le côtoiera quotidiennement vu qu'il était déjà prescrit dans sa profession comme la première et dernière exigence.

Au premier abord il semble que Soloviov est accaparé à résoudre le mystère de la survivance de Larionov après la défaite de l'Armée blanche. En faites en avançant dans le livre l'élucidation du mystère ne devient qu'un fond de décor pour déployer la vie du jeune Soloviov dans la Russie contemporaine, qui à travers la recherche sur Larionov se cherche lui-même et arrivera à découvrir d'incroyables coïncidences entre lui et le général. le temps d'un été à Yalta on le suit , lui et son sujet de thèse en parallèle, le passé éclairant le présent.

L'auteur s'amuse à une satire caustique du monde académique post-soviétique qu'il sature de notes de fonds dont certaines inventées 😁 mais toujours avec un fond de vérité , questionnant l'essence et la relativité de la vérité historique , ( 76 S.M. Boudienny , « Le bon comportement envers les chevaux », Boudienny en faites est une race de chevaux créée par le maréchal Semion Boudienny mais le dit livre de référence n'a jamais existé ). Mais la vraie verve du roman vient de l'humour de Volodazkine qui n'y va pas de main morte, jonglant entre la Russie tsariste, soviétique et post-soviétique, où des passages fabuleux soulignent d'une ironie mordante des situations tragi-comiques à la limite de l'absurde créés par ces changements, où le beau devient laid, le vrai faux, où tout est permis à ceux qui ont pris le pouvoir. Comme l'exemple du matelot révolutionnaire rouge qui casse au burin les moulures Art nouveau du plafond de sa nouvelle chambre qu'il considère comme un luxe bourgeois l'induisant d'une peinture verte épaisse et sa suite… ou pour un appartement qui plait à un membre de la Police d'Etat de l'Union soviétique , le dit membre fait fusiller son locataire dans les plus brefs délais , n'importe sa couleur blanche ou rouge, et plus tard, pour ce même membre qui aimerait un logement plus grand , tout un étage sera fusillé par son chef pour améliorer les conditions de vie de son subordonné ( dommage que des patrons aussi bienveillants n'existent plus 😆).
Les trains , les chemins de fer et l'obsession de la mort, particulièrement chez Larionov qui se passionne sur ce qui définit la mort biologique, sont à la base de ce roman magnétique savoureux! Un livre qui se veut une gambade exubérante, enrichie de satire académique, d'ébats historiques , de méditation philosophique, le tout saupoudré d'un zeste de policier , bref un délice ! Et j'oubliais, c'est aussi une histoire d'amour, amour au sens large, très large du terme 😊!

« La vie d'un être humain est inexplicable. On ne peut expliquer que la mort. »
« Soloviov se demanda à quel degré précisément l'histoire était une fiction. »
« La vérité est plus merveilleuse que la fiction. »



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Ce livre raconte deux histoires en même temps, l'une est plus ou moins contemporaine, l'autre se déroule au début du 20ème siècle.
Soloviov est un jeune étudiant en histoire à l'université de Saint-Pétersbourg et il effectue, plutôt par hasard, des recherches sur le général Larionov. Ce général a combattu vaillamment contre les bolcheviks en Crimée en 1920.
À chaque fois que l'auteur nous raconte la vie et les découvertes de Soloviov, nous en apprenons davantage sur le général Larionov.
Malgré quelques longueurs, notamment quand l'auteur parle de la critique historique et de la nécessité de citer ses sources, j'ai globalement apprécié ce roman qui documente grâce à une fiction l'installation du régime bolchevik en Ukraine vers 1920.
De plus, le récit de la vie de Soloviov imaginée par Evgueni Vodolazkine réserve quelques surprises.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Telle était cette guerre étrange qui opposait des Russes à d’autres Russes, quand des soldats faits prisonniers pouvaient se battre dès le lendemain pour le camp adverse. Ils le faisaient alors avec la même abnégation qu’auparavant. Pour un bon nombre d’entre eux, ces retournements étaient devenus une habitude. Pour les uns, c’était la seule possibilité, en ces temps de guerre, d’avoir un travail. Pour les autres, une manière de vivre, à une époque où, la plupart du temps, on se battait indifféremment pour tel ou tel camp.
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À l’explication traditionnelle du rôle de l’individu dans l’histoire, le professeur Nikolski préférait la question qui consistait à se demander comment l’histoire permet à une personnalité de jouer un rôle.
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Soloviov remarqua que, contrairement aux autres tables, sur la leur étaient apparues des olives farcies aux crevettes, tandis que dans un saladier au bord ébréché de la cantine brillait pudiquement du caviar noir. Saisissant le regard de Soloviov, Dounia eut un soupir imperceptible. Elle savait, en personne avertie qu'elle était, que l'égalité n'existe pas en ce bas monde.
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Video de Evguéni Vodolazkine (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Evguéni Vodolazkine
Dans son "Histoire de l'Île" Evgueni Vodolazkine casse les codes de la chronique historique et donne à réfléchir sur les manières multiples dont L Histoire peut être tronquée, revisitée, retranscrite. Voici comment il parle de la genèse de son roman.
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