Les officiers des services spéciaux sont les chevaliers des temps modernes : ils se battent seuls, contre un ennemi toujours supérieur en nombre et en puissance ; ils n'accèdent jamais aux récompenses publiques ; ils résistent sans cesse aux tentations les plus insidieuses ; leurs missions exigent d'eux un empire souverain et constant sur eux-mêmes ; leur code moral, s'il n'est pas tout à fait identique à celui de la masse, est le plus exigeant de tous les codes connus. D'autres se battent à la lumière des grandes passions patriotiques ou humanitaires. Nous, pour l'honneur seul.
« Bien, fit alors Montferrand. Pourrions-nous savoir si votre proposition vous agrée ?
- Elle m’agrée », répondit Langelot avec une feinte froideur, mais ses yeux brillaient.
« En ce cas, je vous prends, mais il faudra que vous appreniez à empêcher à vos yeux de faire des feux de joie. Compris ?
- Compris, mon capitaine. »
La solitude, leur avait-on dit, sera votre lot, et il faut que vous en fassiez l'apprentissage dès maintenant. Non pas la solitude dans l'isolement, mais la solitude dans le monde, la plus terrible.
Solitaires, mais solidaires
(devise du SNIF)
Vous avez choisi le plus beau métier du monde. Celui qui nécessite un emploi total de toutes les possibilités de la personne humaine. Celui qui, à l'époque des bombes H, des camps de la mort, des destructions massives, permet encore à un homme seul de défendre efficacement sa patrie en faisant un minimum de mal à l'humanité.
Le blondinet aux traits menus mais durs s'extirpa de sa midget bleu roi
« L’important, c’est de désirer de toutes vos forces abattre votre adversaire. C’est le désir qui guide votre balle. Ne visez surtout pas. On ne peut viser que dans de bonnes conditions de visibilité. Mais on peut vouloir par tous les temps. »
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