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Citations sur Un navire de nulle part (9)

Le lyrisme de hamada coulait en eux, il y avait là des sentiments qui se situaient au-delà de la simple passion révolutionnaire. Ce qu'ils cherchaient parmi les pierres sonores des immensités, en foulant le sable que le soleil de midi rendait friable, ce ne serait pas seulement leur désir sorcier d'émancipation des masses. Ce serait aussi une volonté, celle de se perdre.
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- Tu sais, ici, ce que l'on appelle une enquête... C'est comme faire une balade dans les marécages. On s'enfonce pour un rien, encore heureux si on n'est pas happé par un crocodile...
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L’esprit corné, un limon opiniâtre en guise de cervelle. C’était le genre d’images et de sensations dont on ne se débarrasse pas facilement.
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Nous sommes sur un navire qui coule, inspecteur Kokoï… (…) et la différence irrémédiable entre nous et les autres, c’est que nous avons la responsabilité de sauver ce navire. Une différence de nature : par tous les moyens nous devons interrompre le naufrage. En utilisant la Tchéka bureaucratisée et incapable. Et quand la Tchéka n’est d’aucune utilité, en recourant à la sorcellerie.
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"Sur fond mouvant de menace tropicale, le spectacle de ce duel incodifiable, entre révolution trahie et révolution impossible."
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En cette époque d'extrême pénurie d'essence et de véhicules , la gloriole policière épanouissait ses plumes en face de trépidations et de puanteurs à ce point infernales . Que les ennemis de la révolution ensuite osent prétendre que l'Etat prolétarien s'était évanoui sous l'humus!
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L’automitrailleuse de la police tremblotait derrière un rideau de chaleur. Il l’enveloppa d’un long regard, amoureux et jaloux.
Pas question d’abandonner celle-là aux sortilèges de la forêt. Il y avait toujours des couches sociales rétrogrades qu’il fallait mater ; et divers attardés qu’il fallait impressionner avec des tourelles et des sirènes. Pas question !
De l’autre côté de la rue, branches et lianes se livraient à une compétition acharnée de luxuriance. Vadim ferma les yeux, en soupirant. Le barrage de la verdure était un écran qui n’allait pas lui masquer la persistance des luttes éternelles. Rassemblé à l’écart des feuilles, le peuple attendait, dans son écrasante majorité acquis à la révolution et à son avant-garde tchékiste.
Rien n’est perdu, finalement, pensa-t-il. Il y a encore quelques ennemis, mais on les aura, on réussira finalement à vaincre les ultimes résistances.
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La liaison spirituelle entre les masses et la police était en effet parfaitement exemplaire, mais, dans la mesure où la nuit exacerbe les contradictions sociales, les policiers avaient fort à faire pour préserver longtemps leur intégrité physique. En dormant dans des appartements discrets, en changeant souvent d’adresse et en limitant ses relations avec le voisinage, on pouvait échapper quelques mois à la curiosité malsaine des couches les plus arriérées du prolétariat ; ensuite, il était préférable de disparaître dans une nouvelle zone de salut, et éventuellement de se cacher quelque temps dans les bambous. S’attarder était une preuve de négligence, une mauvaise appréciation des rapports de classes ; les conséquences en étaient des représailles humiliantes, des coups de main anarchistes, des passages à tabac, ici et là des fractures du crâne – rien d’enviable.
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La forêt de plus en plus marécageuse, une succession de piliers friables ; les sous-bois comme une éponge, avec des cavernes soudaines, des buées d’odeurs lourdes, bizarres à la longue. La progression était devenue hasardeuse.
La tortue écarta lentement une dernière brassée de lianes pourries ; le rideau s’accrochait à ses griffes. Elle se redressa, en clignant des yeux, car la lumière se faisait un peu vive à la lisière de l’écorce ; elle venait de déboucher sur une zone moins dense.
Elle s’y était préparée ; une sensation de macadam sous le ventre l’agaçait depuis plusieurs heures, quelque chose que l’humus, les flaques boueuses, n’étaient pas parvenus à recouvrir complètement. Aux feuilles de palmiers, de cocotiers, de manguiers, à la sciure puante des troncs se mêlaient à présent de vieux parfums tenaces ; un zeste invraisemblable de trottoirs et de chiffons humains et de ruines, qui surnageait au cœur de la végétation toute-puissante.
Encore une ville ; mais laquelle ?
Elle tendit le cou vers le soleil qui sans nuance éclaboussait la clairière. À deux pas, un bloc de granit scié à angle droit, avec une grille ouvragée qui allait se perdre dans une fourmilière. Mais plus loin, plus haut -
Malgré l’épaisseur de la mousse et les tentures de volubilis, on distinguait des coupoles bien reconnaissables. Uniques, depuis toujours gravées dans la mémoire, pas de confusion possible… Là, juste en face, l’éclat fané des dorures du couvent Smolny, à peine moins horrible qu’au temps ancien de la grande tourmente !
Bon sang, mais c’est bien sûr ! souffla la tortue, d’une voix rauque qui remontait à son adolescence. Je suis arrivée !
Bien sûr : malgré tous les avertissements lui promettant la mort en cours de route, malgré les prédictions moqueuses, les plaisanteries sinistres des uns et des autres, malgré la complexité de son itinéraire, elle avait enfin atteint son but.
Après cent vingt ans de longue, longue marche, elle avait bouclé son tour du monde.
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