Notre cerveau a la même structure de base que celui des autres mammifères : nous n'avons pas de zone supplémentaire et nous exploitons les mêmes vieux neurotransmetteurs. Les cerveaux des petits et gros mammifères sont si semblables que nous étudions la peur en examinant l'amygdale des rats afin de mieux soigner les phobies des hommes. (...)
Les neurosciences modernes interdisent de maintenir un strict dualisme humain - animal.
Pourquoi tous les politiciens convoitent-ils un poste élevé, si ce n'est en vertu de la soif de pouvoir propre à tous les primates ? (...) Nous sommes des animaux. Je ne pense pas que notre espèce soit très différente des autres mammifères sur le plan des émotions. J'aurais même du mal à isoler des émotions exclusivement humaines.
LEs grands singes qui arrivent à cette position ne sont pas forcément les plus gros, les plus forts, ni les plus malveillants, puisqu'ils y parviennent grâce au concours des autres. Le mâle les plus petit peut devenir dominant s'il choisit les bons alliés. LA plupart des mâles alpha protègent les opprimés, maintiennent la paix et rassurent ceux qui sont dans la détresse.
Deux personnes qui tombent amoureuses ont plus d'ocytocine dans le sang, mais cette forte concentration ne dure que si la relation dure. L'ocytocine a un rôle encore plus important, dans la mesure où elle protège les couples des aventures sexuelles avec des tiers. LEs hommes mariés à qui l'on administre cette hormone sous forme de spray nasal sont mal à l'aise avec les jolies femmes ; ils préférent garder leurs distances.
Chez eux, tout me paraît délibéré et avisé. Un exemple : quand on accroche des clochettes autour du cou des éléphanteaux des villages thaïlandais ou indiens pour les suivre (et les empêcher de surprendre les habitants dans leur jardin ou leur cuisine), il leur arrive de fourrer de l'herbe à l'intérieur pour étouffer le son. Ca leur permet de se promener dans qu'on les repère. Le subterfuge prouve qu'ils ont de l'imagination, car personne ne leur a suggéré, et l'herbe n'est pas tombée comme par miracle dans les clochettes pour qu'ils en aient l'idée. Nous, les hommes, nous relions consciemment une cause et un effet dans notre esprit pour trouver une solution ingénieuse. A partir du moment où nous fonctionnons ainsi, pourquoi penser que les éléphants puissent résoudre un problème en faisant l'économie de la conscience?
Le bien-être animal est mesurable et il est en train de devenir un objet d’étude très sérieux, ce qui n’aurait jamais eu lieu si nous en étions encore à croire que les animaux ne sentent ou ne ressentent rien. (p. 346)
Nous avons besoin d’avoir des centres de recherche avec une politique de portes ouvertes et des élevages obligés de révéler les conditions de vie des animaux (p. 342)
Les données épidémiologiques montrent que plus une société est inégale, plus l’espérance de vie des citoyens est brève (p. 278)
Kissinger a dit un jour que le pouvoir est le meilleur aphrodisiaque masculin (p. 228)
Beaucoup d’animaux sont comme nous : ils évaluent ce qui leur arrive en fonction du passé ou de l’avenir. On ne peut plus nier qu’ils ont des émotions « liés au temps », dépassant le présent. (p. 180)