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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
***Mise en garde : En cette veille de 11 novembre 2021 me voici condamné par Deborahbabelio à amender cette chronique sous peine de la voir éradiquée par une censure exacerbée, tardive et injustifiée à mes yeux. Comme l'anti-héro de ce livre je plie donc sous le joug de l'intolérance le partageant à la bêtise. Triste délitement des libertés fondamentales face aux lobbyistes fondamentalistes...***


Circoncis mais pas concis, ce récit où un juif commence son errance par de longues circonvolutions l'amenant à changer trois fois de pays sans même se déplacer ! Pas banal donc cette pseudo-autobiographie d'un fétu de paille balayé par le vent turbulant de l'Histoire. Plutôt ballot, inattendu. Malheureusement un climat prosélytique et me voilà tenu à distance d'un livre relativement nombriliste. D'où l'impression de traîner mes pieds dans une énième ressuée sur les deux guerres mondiales et l'enfermement volontaire dans le passé malgré des éclairs littéraires et une vivifiante ironie.


"Loin de moi l'idée, mon cher lecteur, de te confondre avec la pauvre rosse que je dois mener sans but précis au milieu des monotones difficultés de parcours qui jalonnent l'existence mais, objectivement parlant, on jurerait que tel est bien le cas et je t'en demande pardon." p.78


Soudain bien plus qu'un éclair, une phrase rédemptrice, étincelante étoile au-dessus des nuages : "Hello, doc Joe, je sais que la guerre est une chose horrible, qui fait de l'homme son complice - tantôt conscient, tantôt inconscient. Je ne représente pas, l'instance qui prononce les arrêts, aussi laisse-moi t'assurer que je ne me souviens de toi que pour le meilleur" p.234

Là, Isaac, déjà éminemment sympathique mais impénitent bavard, prend une toute autre dimension et de me souvenir qu'il ne faudra qu'un juste pour ? ... racheter tous les autres 😏. Merveilleux petit livre plein de tendresse et d'humanité qui se termine magnifiquement sur ce : "Pardonne-moi, Stefan Zweig, vieux malin qui apprenait aux autres comment vivre mais qui prit la poudre d'escampette ! Puisque la vie nous est donnée à vivre, nous la vivrons, rien à faire !" p.284

Aussi avant de devoir allumer une bougie : Shabbat Shalom.
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Je ne sais pas quand mon exemplaire 10/18 est arrivé dans ma pile, ni par quel moyen ou conseil ; je ne sais pas d'où provient la tentation d'acheter ce livre. Il est là depuis la nuit des temps ou presque, et comble de l'ironie, épuisé chez à peu près tous les sites marchands. D'ailleurs les éditions Autrement ont eu l'excellente idée de le rééditer avec deux autres de l'auteur.

Si l'ouvrage est bulgare de par l'expression de son auteur, ce livre est avant tout un petit bijou de littérature juive, tant l'humour domine le propos alors qu'en profondeur la tonalité est plutôt dramatique.

Isaac Blumenfeld, est à lui seul un parfait condensé de l'histoire de l'Europe centrale. Sans pratiquement bouger de son village, il aura connu pas moins de cinq nationalités au gré des guerres, des découpages politiques et sphères d'influences qui se sont succédées dans cette petite bourgade de Galicie d'abord intégrée à l'empire austro-hongrois, puis polonaise, russe et allemande.

Isaac se raconte, en interpellant régulièrement le lecteur, dans cinq parties successives représentées parses cinq nationalités ; temps durant lequel il aura été soldat de l'empire, déporté juif, puis exilé à la Kolyma.
La vie d'Isaac raconte le destin des juifs d'Europe centrale : ballotés d'une nation à une autre, persécutés ici ou là, éternels nomades à la recherche un havre de paix pour s'y occuper leur famille et vivre leur foi à leur guise.

J'ai beaucoup aimé ce recueil à la fois tendre et féroce, et maniant l'humour comme une ultime arme contre le désespoir et le tragique de l'existence.

Je retrouverai avec gourmandise les deux autres opus de cette trilogie tout juste remise en lumière par les éditions Autrement.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Le pentateuque ou comment raconter avec légèreté et humour la tragédie que fut le XXème siècle en Europe centrale. Isaac un tailleur juif de Galicie est balloté par les soubresauts de la grande Histoire, réussissant sans le vouloir à être successivement citoyen de cinq pays sans s'éloigner de son village mais pour s'y retrouver seul.
Dans une tradition littéraire bien établie : Isaac comme avant lui Candide, Chveik ou Simplicissimus est emporté par la guerre et survit à un parcours semé d'embûches sans perdre humanité et humour. Si pour lui tout se finit bien, son monde à disparu pour toujours.
C'est un hommage à l'Autriche-Hongrie que rend Wagenstein au travers de son personnage, homme sans qualité mais pas sans finesse d'esprit qui regarde la folie des hommes détruire un équilibre séculaire qui rassemblait des populations si diverses.
L'auteur ne se veut pas historien et reste à hauteur d'un homme dans la tourmente qui subit les évènements sans les prévoir, la Shoa est bien sûr présente mais avec suffisamment de distance pour ne pas déséquilibrer le roman.
Même si l'on passe du rire aux larmes, la tonalité du roman peut poser problème. Rendre compte des moments les plus tragiques avec un ton badin est parfois gênant, en bon humaniste Wagenstein met sur la route de Issac des ennemis plutôt bienveillants, nazis compris, c'est compréhensible pour un roman qui met la foi en l'homme au premier plan mais choque par son irréalisme.
Reste l'humour omniprésent, cet humour juif fait d'autodérision et de finesse qui conjure le désespoir et ouvre des abimes métaphysiques
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C'est l'histoire d'Isaac Blumenfeld, tailleur juif de Galicie, dont le pays changea cinq fois de domination, qui fut austro-hongrois, soviétique ou polonais, emprisonné par les uns et les autres, méprisé par presque tous. Ce roman truffé d'anecdotes et d'histoires drôles raconte sur un ton presque badin le drame d'un homme, le drame d'une communauté. On rit beaucoup, on pleure aussi, parfois en même temps.
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"Le Pentateuque ou les cinq livres d'Isaac"
j'avais un peu peur d'un livre trop religieux , un peu trop triste sur la Shoah bien que je lise beaucoup sur cette période mais ce qui m'a donné envie ce n'est pas la photo des 5 vieux hommes barbus ( rabbins et en casquette ) mais les 3 qualificatifs en jaune au dessus du titre : loufoque , tragique, génial.
J'aimai bien Popeck et j'ai compris le sens de la dérision du film "la vie est belle"
On suit un jeune tailleur Isaac qui au gré des événements de la petite histoire ...il déploie son questionnement face à l'absurdité des faits , naïf comme beaucoup , il est assez ingénieux et change d'identité par la force de la grande Histoire en Europe.
Citoyen de l'Empire austro-hongrois, puis tour à tour Polonais, Allemand de seconde zone sous le III eme Reich, persécuté par les Russes , il nous transporte avec lui et fait revivre son village, ses rencontres , les bons conseils de son rabbin le tout teinté d'un humour juif percutant et salvateur
On oscille entre des portraits et des descriptions au vitriol et des répliques piquantes qui déclenchent le rire malgré la noirceur de l'inimaginable réalité de la Shoah.

j'ai beaucoup aimé.
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Merci aux éditions Autrement de m'avoir envoyée ce livre dans le cadre de la Masse Critique.
Ce roman est écrit comme une autobiographie, ou même un long monologue d'Isaac à nous. Il nous raconte plusieurs étapes de sa vie, citoyen balloté de patrie en patrie sans bouger de chez lui, au gré des réaménagements du monde. L'horreur y est décrite avec pudeur, Isaac supposant qu'onnen connait déjà bien assez sur les détails notamment des camps de concentration. L'auteur ayant choisi l'humour comme arme principale, de nombreuses blagues juives émaillent le roman et lorsque l'histoire devient insoutenable, cela permet de faire redescendre la pression. On rit et l'instant d'après, on a la gorge nouée par la force et la clairvoyance des discours résignés et parfois fatalistes d'Isaac. Mais comme il le dit à la fois, contrairement à Stefan Zweig qui a pris la poudre d'escampette, il faut bien vivre !
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Du destin d'un homme à travers les 2 guerres, la Pologne, le IIIè Reich, l'empire soviétique et un camp de concentration.
Une vue intime et profondément humaine de l'histoire teintée d'humour et d'autodérision savamment dosés.
Instructif et Réjouissant
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