Sur la route de West

« Les guides s'amusent à nous tromper; les océans
Appartiennent au domaine de l'esprit.
Toute carte est une fiction,
Tout voyageur arrive à une frontière distincte. »
Adrienne Rich, « Itinéraire »
(Incipit)

Tillie Walden s'amuse à nous confondre avec une histoire de fuite de deux jeunes filles dans un road trip hallucinant et bizarroïde.
Béa et Lou, les deux jeunes filles en question, sont en quête de paix et sécurité et fuient un passé douloureux. Elles s'allient contre vents et marées pour rouler vers West, lieu où elles doivent retourner un chat trouvé lors de leur pérégrination.
On est au Texas, un Texas psychédélique et coloré, en route vers une ville remplie de mystère et poursuivi par d'étranges individus, noirs et peu inspirants.
Une voiture manuelle, une petite roulotte et hop, l'aventure…

J'avais beaucoup d'attentes envers cette bande dessinée. Mais malheureusement, la rencontre n'a pas eu lieu. J'aime les voyages, j'adore avoir une carte entre les mains et le camping au Texas, je m'y connais. Mais là, c'est trop bizarre cette aventure. Les personnages sont souvent sans yeux, les couleurs très agressives, le thème dur, toujours en sous-entendu. Soit, je ne comprends rien, soit, je devrai relire à nouveau, avec une consommation.
« Promets-moi qu'on ramènera Diamant chez elle… qu'on trouvera West. »
Promis, je tenterai un jour de comprendre cette bd!

Ce n'est pas la première fois que je lis un road-movie. Celui-ci possède une particularité à savoir la rencontre entre Lou et Béa sur une route texane. Une profonde amitié va se construire entre elles bien qu'une dizaine d'années les séparent. Chacune d'elle fuit un passé devenue trop lourd à porter entre viol et homosexualité.

C'est très long : près de 300 pages colorés et plutôt bien dessinés. Les couleurs sont d'ailleurs assez sombres ce qui donnent tout de suite une ambiance assez oppressante. le récit commence par un véritable roman graphique assez réaliste avant de se terminer dans le fantastique et l'onirique. J'avoue ne pas avoir apprécié ce passage un peu surfait. Reste une belle histoire d'amitié.

On dit néanmoins qu'il se dégage de l'oeuvre de Tillie Walden récompensée par un Eisner Award en 2018 une force assez envoûtante. Ce n'est pas faux, je dois le reconnaître. Cependant, ce manque de logique et parfois de cohérence n'a pas produit chez moi l'émerveillement attendu. Quête initiatique et récit intimiste seront au rendez-vous et cela peut plaire à pas mal de lectrices.

Je crains d'être passée à côté de ce titre. Je m'y étais penchée car graphiquement, ça me plaisait pas mal. Mais l'intrigue ne m'a pas pleinement convaincue. Sûrement trop métaphorique, virant un peu trop vers le fantastique à mon goût. J'ai eu du mal à voir où voulait en venir Tillie Walden. Alors certes, on est sur une fuite, une tentative de reprendre son destin en main… mais certains éléments du scénario m'ont perdue. Alors c'est très beau, très mystérieux aussi. Hélas, je n'ai pas adhéré au-delà de l'esthétique.

Mon troisième Tillie Walden ! J'apprécie toujours autant la sensibilité et l'aspect enchanteur de ses récits, cette impression d'être dans un rêve aux étranges couleurs et au déroulé incertain… Je pense que je résume ici les qualités et les défauts que je retrouve dans ses ouvrages.

Sur la route de West m'a encore plus séduite que Dans un rayon de soleil question graphisme, notamment car j'ai trouvé les planches plus lisibles. La palette de couleurs était aussi plus maîtrisée et j'ai trouvé les visages et les corps plus expressifs. Bref, question dessin, je suis charmée, je suis contente de l'évolution du dessin et c'est clairement du miel pour les yeux.

Côté personnages, Béa et Lou forment un joli duo dont on apprécie les nuances au fil des pages. J'ai aimé la façon dont leurs failles étaient exposées et les conséquences de ces failles sur leur destination et leur caractère. Cette dimension humaine, les souffrances qu'elles ont exprimées… c'était juste et touchant et l'auteur aurait même pu en faire plus. le chat, Diamond, aurait pu être mieux (et plus) exploité, même si je me contente plutôt bien du traitement qu'il a déjà eu. Quelques personnages secondaires parsèment le récit, mais trop vaporeux et mystérieux pour véritablement marquer.

Comme pour Dans un rayon de soleil, ce que je reproche le plus (ou on peut aussi dire que ce n'est pas à mon goût, peut-être que d'autres lecteurs apprécient vraiment), c‘est sa trame narrative décousue, son scénario incertain… Il y a une dimension fantastique indéniable dans Sur la route de West, mais j'ai plus eu le sentiment que c'était pour servir l'histoire, donner des échappatoires aux héroïnes, plutôt que pour apporter une réelle touche imaginaire à l'histoire. Ça m'a donc frustrée, car il y a avait un beau potentiel à exploiter, un univers à travailler, mais ça s'est terminé à peine après avoir commencé… Ce road-trip à travers le Texas est avant tout le chemin parcouru par Lou et Béa vers leur reconstruction personnelle et cette thématique me plaît énormément. Toutefois, j'ai le sentiment qu'on a simplement eu le temps d'aborder leurs problèmes personnels avant que la fin arrive.

M'enfin, tout ça pour dire que Sur la route de West est un beau voyage sur l'acceptation de soi, de ses souffrances, sur la recherche d'échappatoires et de soulagements… Graphiquement, c'est très bon, c'est doux, rêveur… Scénaristiquement, c'est plus inégal à mes yeux, je pense que l'auteur s'éparpille un peu sur ce qu'elle veut montrer.
Lien : https://littcentcinquante.wo..

Deux jeunes femmes, Béa et Lou, se retrouve par hasard dans un café et vous faire route commune à travers le Texas. Chacune essaye d'échapper à un passé douloureux. Un jour, elle trouve une chatte blanche dans la forêt et décide de la ramener dans son foyer. Or, très vite, de drôles d'individus se mettent à les suivre... Ramener ce petit félin sera plus difficile qu'elles le pensaient...


Un road-trip immersif dans l'intimité des deux personnages, dans une recherche troublante de paix intérieure et de conflits avec soi-même. Les dessins, nébuleux, puissants, très colorés offrent une ambiance à nul autre pareil.

Mon seul regret est une forme de lenteur dont j'ai eu du mal à me défaire et qui m'a un peu refroidit à la lecture. Il y a également des passages difficiles à lire..

À lire si vous aimez les roads-trips, les quêtes pour la paix ou les chats trop mignons.

Lou et Béa se retrouvent par hasard dans une station service lorsque l'une fugue tandis que l'autre parcourt les routes sans destination précise. Rapidement, on sent que les raisons de leur départ ne sont pas dues au hasard et dans ce récit, on découvrira leurs angoisses, leur passé et de quoi aller mieux.

Comme dans chaque oeuvre de Tillie Walden, les dessins sont épurés, la palette de couleur choisie avec soin et on s'arrête souvent sur les pages rien que pour les admirer. On semble prendre en cours de route une histoire qui a commencé sans nous et toutes les clés ne nous sont pas données : parfois, c'est laissé à l'interprétation du lecteur.

Comme dans Dans un rayon de soleil, l'univers et l'histoire peuvent être assez flous et si cela ne m'avait pas fortement dérangé dans Dans un rayon de soleil, ici, je ne sais pas pourquoi, le flou de l'univers m'a un peu perdue et je n'ai pas tout saisi - peut-être parce que l'univers de Sur la route de West se rapproche plus de notre univers ? Cela dit, le récit n'en reste pas moins doux, onirique et mystérieux. Il est même plus sombre et angoissant que ses précédentes oeuvres.

Ce n'est pas ma BD préférée de Tillie Walden, mais je n'ai pas du tout été déçue par celle-ci et je la recommande chaudement.

Un road-trip cathartique dont l'ambiance fantasmagorique déroute. Des sujets graves abordés avec sobriété et justesse, des personnages attachants, j'aurais dû ressentir davantage d'empathie mais je n'ai pas été sensible, je crois, au glissement progressif vers l'abstraction et/ou la névrose... C'est dommage mais je suis restée relativement hermétique à l'univers de Tillie Walden !