Si c'est pour l'éternité

Les titres des romans de Tommy Wallach ont un air de fatalité: "Si c'est la fin du monde", "Si c'est pour l'éternité", mais aussi de résistance face à l'inéluctable. La couverture dégage une atmosphère un brin rétro et une multitude de possibles.

Parker est un jeune homme au passé douloureux, qui au lieu de programmer son avenir à la fac, joue les pickpoket dans les halls des grands hôtels. C'est d'ailleurs là qu'il va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie. Zelda n'a plus goût à rien, une chevelure de vieille dame et une grande envie d'en finir avec la vie. Il n'en fallait pas plus pour que Parker face tout pour l'empêcher de passer à l'acte en lui rendant sa joie de vivre.

D'une plume fluide et sans tomber dans le pathos et la psychologie de fond de tiroir, Tommy Wallach emmène le lecteur dans une histoire un peu déroutante. Il aborde des thèmes assez durs comme la dépression, le suicide , le deuil, au travers de personnages lumineux et attachants. Ces deux êtres, tous les deux dans une phase solitaire et difficile à gérer, vont se trouver et se transformer au fil des pages. Surtout Parker, qui à travers sa volonté d'aider Zelda, va se métamorphoser peu à peu. Certains êtres, des fois juste la brève rencontre d'un instant, suffit à modifier le destin ou la vision du monde de quelqu'un. Zelda fait partie de ces gens lumineux, qui possèdent une aura captivante et qui va bouleverser à jamais la vie de ce jeune solitaire.

L'auteur n'a pas choisi la facilité quant à la relation qui va unir ces deux personnages, tout au long du roman. Cette interconnexion si particulière ne va pas évoluer en simple relation amoureuse, ce qui la ferait chuter de son pied d'estale. C'est l'union de leur force qui est le moteur de l'histoire. Au fil des pages, le lecteur découvre que Parker écrit, et des extraits de ces histoires sont intégrés à la trame générale, ce qui lui donne une dynamique supplémentaire.

Une pointe de fantastique imprègne d'ailleurs une bonne moitié du récit - ce qui sera peut-être en partie rédhibitoire pour certains. le lecteur ne va pas s'ennuyer une minute, le rythme est constant et la petite lueur qui brille au bout du chemin tentatrice. C'est avec appréhension que l'on entame la dernière ligne droite, se demandant comment Tommy Wallach va bien pouvoir terminer son histoire. Sans en dire davantage, le dénouement est original, comme un certain aspect du récit d'ailleurs. (...)
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