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Critique de Mia


Mia
21 décembre 2011
Alors qu'elle se rend en taxi à un gala, Jeannette Walls, chroniqueuse mondaine, remarque une SDF en train de faire les poubelles d'une ruelle new-yorkaise. Cette femme n'est autre que sa propre mère.
Jeannette n'a plus vu sa mère depuis plusieurs années et cette vision de déchéance lui restitue tous ses souvenirs d'enfance qu'elle décide d'exorciser dans ce récit hallucinant.

Certes la littérature regorge d'histoires d'enfances rocambolesques, misérables et, dans les meilleurs cas, résilientes. On retrouve ici des traits communs avec "Le destin miraculeux d'Edgard Mint" de Brady Udall, "L'art de pleurer en coeur" d'Erling Jepsen ou "Courir avec des ciseaux" d'Augusten Burroughs mais là où le récit de Jeannette Walls tient une place toute particulière c'est tout d'abord dans la personnalité complètement hors-norme de ses parents.
Car s'ils sont en effet complètement irresponsables, ils sont également cultivés et montrent une vivacité d'esprit au travers de piquantes réparties qui les classeraient plutôt dans la catégorie des marginaux complètement inadaptés à notre société. Des êtres épris de valeurs fortes mais parfois étonnantes de naïveté telle que cette scène ou Jeannette écrit "Maman achetait toujours des boites (de conserve) cabossées, même quand elles n'étaient pas démarquées, parce qu'elles aussi avaient besoin d'être aimées." (p.261).
Des personnalités donc créatives, plutôt intelligentes (la mère est professeur et le père électricien) mais complètement dépourvues d'esprit pratique et de bon sens au quotidien, un profil très destabilisant!

Ce qui frappe ensuite et fait sans doute la force de ce récit, c'est la volonté et la débrouillardise de ces enfants qui font preuve de beaucoup d'ingéniosité au quotidien pour s'adapter au monde qui les entoure.
Jeannette Walls rapporte tous ses souvenirs factuellement sans jugement retrospectif, le tout en fait un récit captivant qui interpelle encore longtemps après sa lecture.

L'auteure a donné une "suite" à son récit familial dans "Des chevaux sauvages ou presque" dans lequel elle dresse le protrait de sa grand-mère maternelle, Lily Casey, née en 1901 au fin fond de l'Arizona.
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