AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Amour dans une petite ville (15)

« Jamais ils n’oublieront combien faire l’amour dans les tremblements de la peur était délicieux .
Lutte entre la vive résistance opposée par la peur et la violence de l’attaque du désir dont leurs corps retiraient une jubilation aussi puissante que subtile ... »
Commenter  J’apprécie          150
ls n'ont nulle part où aller pour se parler seul à seul, mais dans leur coeur ils se sont déjà fait mille et mille serments. Ils sont à la fois solitaires et dévorés d'anxiété, mais malgré leurs tourments, loin d'être pâles et défaits, ils paraissent au contraire de plus en plus robustes et florissants. Ils ont beau être à bout de patience, ils sont bien obligés de se contenir. Avec dans le coeur ce brasier auquel ils ne peuvent échapper, rien n'est plus éprouvant pour eux que de devoir supporter ce feu qui les ronge en restant impassibles.
Commenter  J’apprécie          80
La fumée du tabac ordinaire perd peu à peu de son âcreté, elle s'adoucit, mais d'une douceur piquante qui crée un état d'hébétude. Ils sont presque endormis, ne gardant éveillé qu'un fil de conscience qui se balance comme un fil de soie flottant. Ce fil de conscience éveillé s'enroule autour de leur corps détendu, sans défense, il les taquine négligemment, comme un insecte caressant qui grimpe doucement le long du petit bras d'un enfant endormi dans l'herbe fraîche sous un chaud soleil; comme un jet de lait jailli du sein maternel qui balaie doucement la tendre gorge d'un nourrisson; comme une silencieuse pluie de printemps qui imprègne la terre desséchée; comme un vent frais qui se faufile parmi les feuilles pour caresser votre corps en sueur par une nuit de canicule. Plus leur sommeil est profond, plus cette conscience se manifeste avec audace et vigueur, plus elle s'enfonce jusqu'aux régions les plus secrètes et les plus sensibles de leur corps. Elle arrive à parcourir, parler et caresser leur corps tout entier. Ils éprouvent un bien-être inconnu, leur sommeil tient de l'ivresse, il se manifeste même par de légers ronflements. Cette sensation, lasse d'avoir accompli sa tâche, s'assagit, se repose et s'endort elle aussi.
Commenter  J’apprécie          70
"Ils ignorent ce qu'on appelle l'amour, ils savent simplement qu'ils ont un besoin irrépressible l'un de l'autre." (p.70)
Commenter  J’apprécie          60
Le quartier de lune s'est caché, les étoiles pâlissent, la brume se fait plus dense. Ils n'y voient pas à cinq pas, mais entendent devant eux les chants qui s'éloignent, quittant la berge pour monter sur la digue, longuement suivis par l'écho. L'eau du fleuve coule, d'un noir d'encre, avec quelques points lumineux visibles par intermittence.
Commenter  J’apprécie          50
Les enfants rêvent à leur vie quand ils seront grands, les vieux songent au temps de leur jeunesse. Quant aux hommes et aux femmes qui ne sont ni jeunes ni vieux, ils se livrent dans l'obscurité à d'autres plaisirs et sèment des graines de vie. L'an prochain à pareille époque, dans la petite ville, seront apparues de nouvelles vies vagissantes.
Commenter  J’apprécie          50
La mélopée des porteurs d'eau retentit, alternant le haut et le bas, entrecoupée par le grincement des roues, elle glisse sur l'eau miroitante. La brume se dissipe, les chants se font plus sonores, plus hauts, mais gardent un fond de mélancolie indicible, partant du ras de l'eau, ils s'élèvent de plus en plus. Les roues des charrettes se frayent un chemin dans la boue, passent d'une ornière à l'autre dans un cahot qui ébranle la charge, agite l'eau qui jaillit hors du tonneau, et le chant se transforme en trille. […] Le soleil monte de plus en plus haut dans le ciel.
Le bateau, suivi par le soleil, remonte lentement le courant, dans un couloir bordé d'un rideau de saules. Dans l'eau tantôt limpide, tantôt trouble, le scintillement des rides ondoyantes roule sous la coque en mouvement.
Commenter  J’apprécie          10
C’est un véritable corps à corps, bras emmêlés, jambes emmêlées, cous emmêlés, il s’ensuit une lutte serrée et prolongée. C’est d’abord elle qui a le dessus, ensuite c’est lui, puis elle à nouveau, puis lui, toujours sans vraie victoire, sans résultat clair. Ils ont le désir de faire mal à l’autre, de même qu’ils désirent que l’autre leur fasse mal ; s’ils n’ont pas mal, c’est comme s’ils n’assouvissaient pas leur passion. Quand ils se font vraiment mal, ils poussent des cris déchirants, des cris perçants qui font frissonner les autres. Les gens sensibles se rendent compte que si ces cris sont terrifiants, c’est parce qu’ils expriment une joie étrange.
Commenter  J’apprécie          00
Leur expérience passée les a mûris, ils savent maîtriser leur énergie débordante pour la concentrer sur l’acmé du plaisir. Leur attirance pour ce répugnant péché les tourmente, ils ne tiennent pas en place, n’ont de goût à rien. Seulement, ils ne parviennent pas à trouver un coin tranquille, partout il y a du monde, dans tous les coins, partout des groupes de gens. Ils ne peuvent qu’aller au bord du fleuve après le spectacle. Cependant, ils découvrent que même les bords de l’eau ne sont pas tellement tranquilles à ce moment-là : des promeneurs vont et viennent, il y a aussi des motoculteurs conduits par des paysans lourdauds et vulgaires. Un couple qui déambule suffit à provoquer leurs infâmes plaisanteries. Ils ont un regard perspicace et une insatiable curiosité.
Commenter  J’apprécie          00
Les amours des garçons et des filles de la troupe leur paraissent jeux puérils dont ils ont depuis longtemps percé à jour le déroulement et discerné le fond. Elle a perdu la pudeur qui sied à une jeune fille non mariée. Des histoires qu’elle ne devrait normalement ni écouter ni raconter ne la choquent nullement. Elle trouve cela naturel, de même qu’il lui arrive d’entrer par erreur dans les toilettes des hommes sans s’émouvoir. Elle ne comprend pas les moqueries des autres, elle s’en étonne et se sent injustement traitée. Pour lui, il y a beau temps que les tabous entre hommes et femmes n’existent plus. A ses yeux, toutes les femmes sont nues, et il voit au premier coup d’œil leurs parties les plus secrètes. Il est incapable de garder une distance à l’égard de l’autre sexe, alors qu’il devrait avoir un cœur rempli de sentiments de pureté sacrée envers les femmes, ce qui le rend extrêmement malheureux.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (85) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'Année du Dragon

    Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

    grégorien
    chinois
    hébraïque

    8 questions
    129 lecteurs ont répondu
    Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}