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3,8

sur 744 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C est avec les yeux de Jojo, un (petit) garçon de 13 ans que nous découvrons toute une famille habitant dans le Mississippi. Une famille un peu particulière puisque le père est absent, la mère peu présente, c est donc le grand-père qui essaie d éduquer au mieux son petit-fils et sa petite-fille.

Dans ce roman choral, beaucoup de sujets sont abordés: la famille, le racisme, la drogue,... C est la débrouille mais au coeur des problèmes, il y a toujours l amour. C est un roman assez sombre où se mêle le surnaturel.

Le chant des revenants est un livre qui fait voyager dans une histoire familiale compliquée et tragique. Il a obtenu le grand prix des lectrices Elle en 2019, dans la catégorie roman et l on comprend aisément pourquoi. À lire !
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Le chant des revenants. Quand je suis suffisamment entrée dans le roman j'ai compris. Tout est là, dans le titre.

C'est un récit à plusieurs narrateurs, un roman choral donc. Les personnages sont si profonds et si bien dessinés, qu'ils marquent de plus en plus notre esprit. On apprend à les connaitre. Un lien vraiment intime se créer avec chacun. Connaitre leurs parcours de vies, leurs fonctionnements, leurs pensées secrètes, leurs angoisses et leurs espoirs peut être même.

On suit la famille de Jojo, enfant de 13 ans qui va être central dans ce road trip. le roman nous embarque dans leurs vies afro-américaines, en pleine ségrégation et misère sociale. Des scènes révoltantes d'injustices et de rage. Des scènes belles de douceur et d'innocence fraternelles. Déjà avec ça, le roman est plein. Se rajoute un parallèle de clairvoyance qui rend une profondeur de sens, une portée mystique qui a toute sa place, qui termine de construire notre abysse de lecture.
Plus je repense à ce roman, plus j'ai envie de m'y repencher. C'est très complexe, j'en sors de nouvelles émotions même une fois refermé. Toutes ces choses qui sont arrivées au fur et à mesure de la lecture…
Reprenons. Dans la famille de Jojo, tous, entretiennent le don. Les pouvoirs de donner et les pouvoirs de voir au delà.
Ils se font de leurs racines des guides, sur terre ou dans les airs, en chair ou en hallucinations. Leur attachement aux croyances, au langage avec la nature, la transmission par le savoir des plantes et des prières. Un chant, des revenants les entourent, les entoure. Instillé avec finesse et immanquable attachement au fil des pages. La vie n'est tendre avec aucun, et la voix de chaque chapitres prend en profondeur. le monde des vivants et le monde des morts s'entremêlent, à leurs discrétions, puisque dans la famille de Jojo aucun ne semble savoir que tous vivent avec l'au delà à leurs côtés. Leurs vies se posent sur des incompréhensions, des maladresses, des injustices. Chacun fait ce qu'il peut. Ca m'a tordu pas mal le coeur.
Ils donnent, transmettent, protègent tous quelque chose, laissent des traces derrière eux. En définitive je crois qu' ils donnent leur amour inconditionnel.

On les suit dans leurs traversées, vivants et morts. Et c'est très émouvant.


Plus je lisais ce livre, plus le récit s'est encré en moi. Une portée d'écriture qui me fascine.
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J'ai failli passer à côté d'un grand roman. Beaucoup lu, beaucoup vu. Heureusement il y a eu le challenge #1mois1autrice consacré à Jesmyn Ward, et un bouquiniste bien achalandé sur ma route.
Car j'ai dévoré les pages sans m'en rendre compte, tellement j'étais envoûtée par ma lecture.
Envoûtée par l'histoire de Jojo, ce petit gars qui, sans le savoir, sans le vouloir, va rouvrir le passé tragique de sa famille - et à travers elle, de la communauté afro-américaine.
Une narration d'une fluidité rare, une tension à fleur de peau ; le drame semble tapi derrière chaque page... mais ce sont finalement des chemins oniriques que prend ce roman.
Et la magie a opéré devant la force de cette immense conteuse. Une auteure que je vais désormais suivre de près.
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Encensé et mis en avant dans plus d'une émission littéraire, j'avais donc inscrit ce roman sur mes tablettes de livres à lire absolument. Alors je l'ai lu...
J'ai un peu de mal à en faire une critique parce qu'il m'a beaucoup partagée tout le long de sa lecture. Je ne l'ai pas lu facilement car l'histoire en elle-même est difficile, à mes yeux, à envisager dans sa totalité mais aussi parce que les sujets abordés sont extrêmement sombres.
C'est un roman à 3 voix, Jojo tout d'abord, jeune adolescent noir du Mississippi, qui appelle sa maman Léonie plutôt que maman, qui survit avec sa petite soeur dans un environnement difficile, mais qui est élevé par son papy, Riv, qui essaie de lui apprendre la vie tout en s'occupant de sa femme mourante d'un cancer, la mamie de Jojo.
Léonie, maman ou plutôt mère de jojo et de Kayla, toxico, amoureuse d'un blanc dans un endroit où la mixité est abhorrée, qui essaie d'oublier la mort tragique de son frère, son manque d'instinct maternel, sa maladresse émotionnelle envers ses proches dans la drogue.
Et enfin, Richie, jeune garçon noir et mort depuis des lustres mais qui revient hanter Jojo lors de son périple pour revenir de Parchman, le pénitencier où se trouvait Mickaël, le père de Jojo, tout juste libéré, et plus anciennement son papy lorsque celui-ci était tout jeune.
Ce roman, c'est l'histoire de l'Amérique raciste, ségrégationniste et pauvre. Et en même temps, c'est l'histoire de vies qui se rêvent autrement mais qui sont prisonnières de leurs passés respectifs. C'est un beau roman, très bien écrit, avec une certaine poésie et une certaine peinture sociétale américaine. Mais c'est aussi des histoires de croyances familiales, elles-mêmes rattachées au passé de ce pays, et vers lesquelles les personnages de ce roman se tournent, avec plus ou moins de bonnes volontés, avec plus ou moins de conscience active.
J'ai aimé cette lecture et en même temps, j'ai éprouvée de la difficulté à entrer totalement dans l'histoire, chose que j'ai du mal à expliquer mais globalement, ce livre m'a quand même beaucoup plu car j'ai trouvé les personnages, y compris ceux que l'on pourrait le plus détester, attachants. J'avais envie de les accompagner.
A vous de vous faire votre idée en ouvrant la première page et mais préparez-vous à un voyage particulier.
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C'est un livre magnifique, cette auteur a une plume remarquable. Qu'est ce que c'est bien écrit !!! L'histoire est dure, mais c'est écrit avec beaucoup d'humanité, de tendresse et même d'amour. On aborde dans ce roman contemporain un problème ô combien présent dans les états du Sud des Etats-Unis : le racisme au quotidien. A lire sans hésiter.
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Jojo, 13 ans et Kayla, 3 ans sont élevés par leurs grands-parents maternels noirs. Leur mère Léonie, immature, accro au crack, peu aimante, voire brutale, décide d'emmener les deux enfants pour aller chercher leur père à sa sortie de prison. Leur père est blanc et sa famille à lui n'a jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Un voyage cauchemardesque pour les enfants sur fond de misère, racisme et drogue.

Lien : https://www.instagram.com/ca..
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noir c'est noir
Mississipi, de nos jours. Dans une petite ville du sud, Jojo, préado dégourdi, est élevé par son grand-père vénéré Papy, dont la femme, Grand-mère aimante elle aussi aimée, est en phase terminale d'un cancer et s'éteint doucement dans son lit.
Léonie, sa mère, a sombré dans la défonce depuis la mort de Given, feu l'oncle de Jojo et fils de papy. Adolescente, enceinte de Jojo dès le début de sa relation avec son premier amour Michaël, Léonie s'est vite mariée et la petite Michaëla est née quelques années plus tard. Faute de l'amour que sa mère ne réussit pas à lui donner, la petite dernière s'est accrochée à Jojo, qui forme avec elle une paire fusionnelle et la nomme Kayla au grand dam de Léonie, comme pour signifier le peu d'estime qu'il porte à ses géniteurs.
Michaël purge une assez longue peine, il a peu connu ses enfants. Il est soudain libéré. Léonie se met en tête d'aller le chercher en voiture et d'emmener avec elle ses deux enfants pour les lui présenter. Sa copine Mitsy, qui l'a initiée à la défonce et lui fournit ses substances, est du voyage elle aussi car son mec est dans la même prison de Parchman.
Parchman, Papy en a déjà parlé à Jojo : il y a été incarcéré dans sa jeunesse, pour avoir hébergé son frère après qu'il ait poignardé un blanc. Il y a vécu l'enfer et y a pris sous sa protection un jeune noir, Richie.

A contrecoeur, résigné, sa petite soeur accrochée à son T-Shirt, Jojo monte à l'arrière du pick-up. Les présentations sont faites et « le chant des revenants » peut vraiment commencer, road-book où des personnages-clefs prennent la parole tour à tour pour le lecteur : Jojo bien sûr et Léonie, mais pas seulement car pour l'auteure les morts ont leur mot à dire dans la vie des vivants, semble-t-il. Richie s'exprime également.

La construction, chaotique comme la vie, nous brosse des portraits poignants de ces trois figures, mais aussi, par ce qu'ils nous en disent, de Papy, de Grand-mère et de Given.
Richie et Given, les revenants, apparaissent à Jojo, Léonie et Kayla, qui seuls ont la faculté de les capter visuellement. Jojo, quant à lui, est le seul à entendre Richie lui parler.

Tout ça donne une ambiance de thriller-saga-familiale-chronique-sociale-voire-politique, où la dénonciation du racisme tient une part non négligeable, où la dureté d'une vie de noir pauvre dans le Mississipi prend corps jusqu'à parfois nous fendre l'âme. Certes, selon moi assez maladroitement et surtout vers la fin à la mort de Grand-mère, Jesmyn Ward flirte avec le fantastique avant un épilogue un poil laborieux, mais j'ai longtemps trouvé son bouquin addictif. Bref, son livre m'a sérieusement accroché dans ses deux premiers tiers et même s'il m'a un peu déçu dans son dernier, au total je lui vote un satisfecit haut la main !
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Ce roman m'a bouleversée, par moment j'étais complètement submergée par la tristesse et un fort désir d'un avenir meilleur pour tous les personnages et particulièrement pour les enfants. J'ai ressenti de la compassion pour Léonie malgré sa difficulté à démontrer ses fibres maternelles. J'ai été réchauffée par la relation intime et silencieuse unissant Jojo et son Papy et par l'amour et le regard protecteur d'un grand frère pour sa petite soeur. Une histoire touchante, attachante, émouvante.

Malheureusement, les aspects mystiques et surnaturels m'ont déroutées et ont atténué l'intérêt que je portais à cette histoire. L'écriture est belle mais certaines phrases ou passages étaient hors de ma portée, incompréhension des propos portés par l'auteur.

En conclusion, il s'agit pour moi d'une lecture marquante qui me rappelle l'importance de l'indulgence, de la compassion, de l'amitié et aussi que dans chaque être humain il y a une histoire touchante.
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Ce livre ne laisse pas indifférent. Je l'ai lu au début du mouvement "Black lives Matter" et il a une résonance particulière pour moi.

L'écriture particulière de l'auteur nous offre un récit puissant, émouvant où les voix des trois narrateurs se mêlent pour nous offrir un voyage terrestre et mystique, à travers une Amérique cruelle, injuste.
On y trouve aussi l'espoir, l'amour inconditionnel, le mystère de l'enfance.
Fascinant, je le recommande

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Comment évoquer ce roman d'une grande force narrative sans trahir la pensée et le monde mis en lumière par Jesmyn Ward ? A travers une écriture ronde et riche, elle parvient à tisser une oeuvre complexe, oscillant sans cesse entre les deux mondes pour évoquer leur porosité, les attentes et les liens entre les morts et les vivants. le chant des revenants est un conte un peu sombre qui évoque avec ferveur l'esclavagisme, les liens humains, leurs cycles de violences et leur héritage. Une oeuvre aux visages multiples, douloureux et sombres, pour des personnages forts qui, malgré leur atavisme, souhaiteraient conquérir un peu de lumière et de douceur. Un roman sombre, intéressant pour les thèmes qu'il évoque et l'écriture sans fard de l'auteure.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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