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EAN : 9782714453167
352 pages
Belfond (23/08/2012)
3.79/5   146 notes
Résumé :
Bois Sauvage, Mississippi, en 2005.
Depuis que sa mère est morte en couches, Esch, quatorze ans, s'occupe des hommes de sa famille : son père Claude, ses deux aînés, Randall et Skeetah, et Junior, le petit dernier. Esch a du mal à trouver sa place : elle couche avec les copains de ses frères pour leur faire plaisir mais c'est de Manny qu'elle est amoureuse. Et dont elle est enceinte.
À qui le dire ? Skeetah n'a d'yeux que pour China, son pitbull adoré ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Après la lecture de «  Les Moissons funèbres » et «  le chant des revenants » lus en 2020, voici une très belle peinture de cette communauté noire américaine .

«  Bois sauvage » , Mississippi 2005:
.
Jesmyn Ward réussit à rendre poétique et vivante , passionnante et captivante l'histoire d'Esch quatorze ans , déjà enceinte de Manny, un ami de son frère Randall, féru de basket , Skeeter , son deuxième frère passionné d'élevage de chiens de combats—— China , sa chienne est dressée pour tuer —-Claude le père —— alcoolique, désabusé , malheureux , perdu ——depuis que Rose sa femme , leur mère est morte d'une hémorragie à la naissance de Junior , huit ans ...en mal de tendresse...

Évoluant dans un huit- clos violent et brutal, une fratrie où chacun fait comme il le peut , Esch , la narratrice, intelligente , scolarisée ,doit lire un livre de mythologie durant les vacances, n'a pas su se refuser à Manny après tant d'autres, pas assez fortement pour dire non...

Elle décrit le monde qui l'entoure au jour le jour, avec ses mots , métaphores concrètes ancrées dans la réalité d'un quotidien très dur marqué par l'extrême pauvreté , matérielle et morale , le désoeuvrement, la violence , la douleur du deuil.
Grandie trop vite , Esch cherche des réponses et du réconfort.

Face à la catastrophe de Katrina , la mère de tous les ouragans , sa FORCE impitoyable : maisons englouties , paysage ravagé, arbres déracinés, routes disparues , parpaings sortis de terre, gymnases disparus, lignes à haute tension zigzaguant dans la boue comme des gros serpents feignants, pavillons retombés au milieu des rails , vitres explosées apparaissent au sein de la fratrie une tendresse et une humanité sans pareilles , la tension émotionnelle est à son comble .

Le style est direct, cru, sans fioritures , beaucoup de dialogues habillent cette chronique familiale et sociale .

Le lecteur n'est pas prêt d'oublier la désolation qui suit le passage de l'ouragan crachant sa puissance dévastatrice —— dont La Fratrie ressortira vivante ——

Crasse, sang, chair, Nature humaine et Animale déchaînée ( combats de chiens difficiles à lire) , tendresse et violence , sensualité et grâce hantent ce récit naturaliste d'une humanité lyrique , à la fois puissante et délicate ....

Un roman envoûtant difficile à critiquer, il faut le lire , tellement la tension émotionnelle est forte, les passions violentes , les personnages hauts en couleur.

«  Blottis les uns contre les autres , on a essayé de se frotter pour se redonner chaud , mais c'était impossible. On était comme des branches mouillées, entassées, rien que des débris humains au milieu de tout le reste ».

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Après le chant de revenants, Bois sauvage est mon deuxième roman de Jesmyn Ward. Et c'est la lune de miel, je suis tombée sous le charme de cette auteure qui insuffle sa poésie à un monde pauvre, sans pitié et parvient à lui apporter de la beauté.
Bois sauvage c'est la chronique d'une famille, avant, pendant et après Katrina. La narratrice, Esch, a quinze ans et est enceinte, viennent ensuite ses trois frères : Skeeter, Randall et Junior, ainsi que son père et quelques amis de ses frères dont Manny, le père de son enfant. Esch est scolarisée et doit lire un livre de mythologie pendant les vacances, elle est intelligente et se pose énormément de questions. Elle transpose ce qu'elle lit dans sa vie de tous les jours, ses comparaisons liées à ce qui l'entoure sont très rafraîchissantes, il n'y a que l'essentiel chez eux et encore...
Skeeter, son frère aîné, a un pit-bull, China qui vient de mettre bas. C'est un peu le chef de meute de la fratrie, il compte gagner de l'argent pour sa famille, grâce aux chiots et aux combats de chiens, China est dressée pour tuer bien qu'il n'ait d'yeux que pour elle. A travers l'attitude de son frère Esch prend conscience de ce qu'est l'amour, la bienveillance, les soins que l'on apporte aux autres quand ils sont importants à nos yeux. Cette chienne lui sert d'exemple car sa mère est morte à la naissance de Junior. Pendant ce temps, le père alcoolique, pas très présent pour eux, se démène malgré le peu de moyens pour les protéger de Katrina. C'est un homme plutôt détestable et pourtant lorsqu'un arbre tombe sur la maison, on le voit prendre un petit sac plastique et quelques minutes plus tard, il sort son bien le plus précieux, des photos de sa femme et on réalise qu'il est mort avec elle.
Puis arrive Katrina, et la famille se retrouve piégée par les eaux dans sa maison qui s'enfonce. L'ouragan est un autre personnage du roman, devenu "mythique" depuis, qui nous entraîne avec ses rafales jusqu'aux dernières pages, tant nous sommes happés par l'intensité et le réalisme de la situation.
Dans Bois sauvage nous retrouvons des thèmes récurrents : le deuil, l'absence des parents, une extrême pauvreté matérielle et morale, ces fratries délaissées où les enfants prennent soin les uns des autres.
Je n'ai mis que quatre étoiles, les combats de chien trop réalistes m'ont forcée à sauter quelques pages. La traduction était quelque peu laborieuse par moment.
Malgré ces bémols ce fut une excellente lecture qui se termine sur une note d'espoir . Un roman qui mérite bien son prix le National Book Award. Et par-dessus tout une auteure à suivre ou à découvrir.
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Août 2005, Mississipi - à Bois sauvage, un quartier noir délaissé, les quatre enfants de la fratrie pousse un peu comme ils peuvent, depuis que la mère est morte en donnant naissance à Junior, le petit dernier et que le père a démissionné de son rôle pour se réfugier dans la boisson. Dans cette famille dysfonctionnelle, ce sont les aînés Randall et Skeeter qui ont élevé le plus jeune - Junior, mais chacun s'est construit en s'isolant et s'accrochant à sa propre raison de vivre, pour Randall le basket, Skeeter avec China, sa chienne pitbull dont il espère vendre les petits et pour Esch, quatorze ans, la seule fille de la fratrie, c'est Manny, l'ami de Randall, qui monopolise sa vie, elle n'a pas pu se refuser, après tant d'autres, parce qu'elle n'est pas assez forte pour dire non...et il y a Junior, six ans, en demande de tendresse qui se colle aux basques de l'un ou de l'autre. Pendant les quelques jours précédant le cyclone Katrina, le père essaye de reprendre la main en organisant la protection de la maison, essayant de mobiliser les enfants qui eux, prennent la tangente, peu conscients du danger imminent...

Bois sauvage est un très beau roman sur les quelques jours précédant Katrina, mais surtout un roman sur une famille éclatée après le décès de la mère et un père qui s'est écroulé, avec quatre enfants, qui tentent d'avancer et de se construire alors qu'ils ont tous été cabossés. Il y a de la violence dans les bagarres entre jeunes, dans les combats de chien, dans l'attitude de Manny qui utilise la jeune héroïne et beaucoup de tendresse avec le plus jeune que Esch essaye de consoler...beaucoup d'amour dans ce roman et un cyclone qui va détruire tout sur son passage mais qui va néanmoins permettre à la famille de se retrouver et donner au père une dimension de protecteur qu'il avait abandonner avec la mort de sa femme.
Une première rencontre avec l'univers de Jesmyn Ward, qui m'a énormément séduit, un roman avec des mots d'enfants sur des maux d'adultes. Une auteure à suivre.
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Attention, vous allez vivre Katrina avec la population locale. le calme avant la tempête. le calme pas si calme d'une vie de famille normale, voire un peu marginale. Une petite famille, sans trop de ressources, nichée dans une semi-cabane faite de bric et de broc au milieu d'une clairière. Et chacun tente de s'en tirer comme il peut. Par le basket pour l'aîné, l'élevage de chiens de combats pour le second et la fille qui doit trouver le fragile équilibre entre ses émois amoureux et la réalité de se découvrir enceinte. Sans oublier le père qui vivote et le petit qui grandit cahin-caha. Très présente aussi, il y a la mère, morte il y a plusieurs années, dont les souvenirs de tendresse et d'organisation de la vie planent sur la misère de ces gosses livrés à eux-même.
Et Katrina arrive pour couronner le tout. Comme pour mettre tout le monde au même niveau et redémarrer de zéro.
Ah c'est rustique. Minimaliste même : des paquets de nouilles chinoises croquées sans cuisson, des médicaments pour le chien piqués chez le voisin, des tee-shirts dont la couleur n'est plus qu'un souvenir lointain, des carcasses de voitures, qui parsèment la clairière, investies par les poules qui se font un malin plaisir d'y cacher leurs oeufs.
Le contraste entre les tracas du quotidien et Katrina qui balaye tout est saisissant. On a beau savoir que l'ouragan arrive, dans la touffeur gluante de l'été, comme les personnages, on a du mal à réaliser que tout va disparaître.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Vraiment une belle peinture de cette communauté américaine noire et pauvre qui a survécu à Katrina mais comme en apparence ils ont moins perdu que les plus riches, on a moins parlé d'eux.
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Si, au hasard de ma navigation sur les sites littéraires, j'étais tombée sur Bois sauvage et avais vu qu'il y était question entre autres de combats de chiens, j'aurais passé mon chemin. Mais ce roman m'a été envoyé par une box littéraire et je ne saurai jamais assez remercier la personne qui l'a choisi pour moi.

J'ai suivi passionnément ces quelques jours de la vie d'une famille noire et pauvre du Mississippi, fracassée mais néanmoins unie autour du terrible vide laissé par la mère morte en couches huit années auparavant. Cette chronique familiale et sociale, avant, pendant et juste après le passage de l'ouragan Katrina, à la fois violente et tendre, est tenue par Esch, la seule fille de la fratrie, 14 ans. Son style direct, heurté, original, les mots qui nous frappent de plein fouet, confèrent au récit un réalisme époustouflant. le thème de la maternité est omniprésent : outre la mère morte en couches, Esch est enceinte et la chienne pitbull d'un des frères vient de mettre bas, événement prenant une place importante dans le récit.
Et comme si la misère, la grossesse cachée, le chagrin, les difficultés du quotidien ne suffisaient pas, voilà que surgit Katrina, dont on ne sait si elle achèvera de semer le chaos dans cette famille ou si son souffle rédempteur rebattra les cartes pour un nouveau départ.
Je me suis énormément attachée à cette adolescente qui cherche des réponses et du réconfort dans son livre de mythologie et je l'ai quittée avec la plus grande frustration.

Ce roman m'a laissée vraiment admirative et je pense qu'il mériterait de passer à la postérité. Or, visiblement, peu de personnes l'ont lu, en France du moins, car je suppose que ce n'est pas le cas aux États-Unis où il a reçu le National Book Award. Pourquoi a-t-il mal traversé l'Atlantique ? C'est un mystère. Puisse ma modeste contribution inciter certains à le découvrir.
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critiques presse (3)
LaPresse
22 février 2013
La traduction française est plutôt pénible, mais l'histoire est si captivante qu'on finit par oublier les anglicismes et les phrases boiteuses.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
18 octobre 2012
Narré par cette jeune fille forcée de devenir femme avant l'âge, ce roman est porté par un style simple et direct, sans effet de manche. Il privilégie un peu trop les dialogues, au détriment du reste du corpus, qui manque d'impact. Néanmoins, voici une chronique familiale et sociale réaliste et marquante.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Culturebox
17 août 2012
Il faut lire ce livre bouleversant. Ecrit avec chair. Où la Nature -humaine, animale, céleste- crache sa puissance.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
J'attacherai mes petits cailloux avec des ficelles, je les suspendrai au-dessus de mon lit pour qu'ils brillent dans le noir et qu'ils racontent l'histoire de Katrina, la mère qui a envahi le golfe pour tout massacrer, dans un chariot si grand, si noir que les Grecs auraient dit que la tempête chevauchait les dragons. Une mère assassine qui nous prit tout sauf la vie, qui nous laissa nus et Groggy comme des nouveaux-nés, ridés comme des chiots aveugles, ruisselants comme des serpents dans leur œuf brisé. Le golfe est noir et la terre brûlée par le sel. Il nous faut apprendre à ramper, à fouiller les décombres, à sauver ce qui peut l'être. Katrina est celle qu'on se rappellera jusqu'à ce qu'une autre mère, assoiffée de sang, abatte sur nous ses mains sans pitié. (p. 303)
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Miss Dedeaux nous a dit qu'avant, cette école-là était seulement pour les Noirs, jusqu'à l'abolition de la ségrégation. C'était juste après le dernier gros ouragan*, en 1969, les gens étaient trop épuisés pour aller chercher les corps de leurs parents, parce qu'ensuite il faudrait les enterrer une deuxième fois. Ils dormaient n'importe où, les gens, dans les fondations puisqu'ils avaient plus de maison au-dessus, ou sous la tente, et ils faisaient des kilomètres à pied ou à vélo pour trouver de l'eau et à manger, alors par-dessus ça, ils allaient pas lutter contre la fin de la ségrégation. (p. 174)

*Ouragan Camille, mi-août 1969, 259 morts, 9000 blessés.
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«  Terrible.
Le vent cogne dans tous les sens, il fait claquer mille fouets et mille ceintures.
La pluie brûle comme une pluie de cailloux qui s’enfonce dans les yeux si on les ferme pas.
L’eau tourbillonne et se ramasse et explose, noire avec des filets rouges, c’est l’argile de La Fosse, une blessure qui n’arrête pas de couler. Les épaves du jardin, les frigos, les tondeuses, le camping- car, les matelas flottent comme une armée de bateaux .
Les arbres et les branches se brisent , éclatent comme des séries de pétards , sans fin, sans fin...... »
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Depuis qu'à douze ans il (Skeet) a rapporté un pitbull volé dans un jardin quelque part, je ne l'ai jamais vu qu'entouré de chiens. Tigrés, pelés, blancs, rosâtres, gros ou tellement maigres que leurs os ressemblaient à un banc de poissons qui nageaient sous leur peau. Il parle pas, il aboie. Quand il marche, on entend la queue d'un clebs qui frappe le sol en frétillant. On s'est un peu perdus de vue, tous les deux. Et maintenant je me demande où il est, à quoi il pense quand ils dorment ses chiens. (p. 48)
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Allongés les yeux sous les étoiles,
On se demandait ce qu'on ferait quand on serait grands.
J'ai dit: "Qu'est-ce que tu veux être?"
Et elle a dit: "Vivante."

OutKast, Aquemini
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