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3,8

sur 732 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux enfants Jojo (13 ans) et Kayla (Michaëla ) (3 ans) sont élevés par leurs grands-parents maternels, noirs, dans une petite ville du Mississipi. Leur mère Léonie n'est auprès d'eux que de façon intermittente. Elle est souvent maladroite et même brutale avec ses enfants. Ce n'est pas qu'elle ne les aime pas, mais elle n'y arrive pas. Elle tente d'oublier dans la cocaïne et la méthamphétamine la mort de son jeune frère Given, assassiné, et l'absence de son compagnon Michael, emprisonné au pénitencier d'État de Parchman dont les parents sont blancs, et dont le père surtout, rejette : "La négresse qui a fait des enfants à son fils".
Apprenant que Michael va être libéré, Léonie décide de partir en voiture le chercher avec ses enfants et son amie Misty, sa pourvoyeuse de crack, et pour cela traverser le Mississipi, un voyage de tous les dangers.
Jesmyn Ward, première femme deux fois lauréate du National Book Award livre ici un ro-man très fort sur la folie raciste des hommes, la violence et la misère mais aussi sur l'amour d'un grand frère pour sa petite soeur et sur l'amour de grands-parents pour leurs petits-enfants.
Le frère mort, Given, et un autre personnage, Richie, fantômes du passé vont interagir avec le présent et permettre ainsi à l'auteure et ce, de façon très originale, de nous faire vivre au coeur de la dureté d'une vie de noir pauvre et de nous confronter à la ségrégation.
Pour tisser l'intrigue du Chant des revenants, Jesmyn Ward fait intervenir trois voix qui se succèdent : Jojo, Léonie et plus tard dans le roman, Richie.
La force de ce livre, à mon avis, tient au grand antagonisme qu'il y a, entre d'un côté, l'âpreté de cette vie où le drame et l'horreur sont toujours présents et l'immense douceur de Jojo et de son grand-père. Impossible pour moi, de ne pas être perturbée en présence d'une telle violence et cruauté et en même temps réconfortée au vu de cette tendresse poignante.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Au fin fond du sud délabré, deux enfants métis qui savent intuitivement que leur salut ne peut venir que d'eux, « comme des plantes qui suivent le soleil dans le ciel » se donnent mutuellement de la lumière.

Scandée plus que racontée, une histoire vieille comme le monde où les blancs rejettent les noirs, fussent-ils leurs petits-enfants métis. Une histoire d’amour et de haine, de revenants qui hantent les vivants comme si leurs mauvaises morts étaient ineffaçables.

Pas facile d'entrer dans ce livre, parce qu'il est lent, parce qu'on a une impression de déjà lu, pourtant au fil des pages c'est une histoire puissante et envoûtante que l'on découvre. On s'attache aux personnages. Aux enfants courageux de parents à la dérive, à leurs grands-parents noirs qui tentent de les protéger et de leur montrer le chemin.
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Jojo, à 13 ans, est un enfant qui a grandi trop vite. Délaissé par une mère, immature et parfois brutale, qui préfère se shooter que s'occuper de ses deux enfants, et par un père en prison au pénitencier de Parchman depuis 3 ans, rejeté par ses grands-parents blancs, il est heureusement élevé par ses grands-parents noirs. Papy attentif et bienveillant et Mamy, malheureusement atteinte d'un cancer. Lui-même s'occupe de sa petite soeur, Kayla, à qui il voue un amour considérable. Papy ne manque pas de lui apprendre les choses de la vie, l'initie à l'histoire de la communauté noire encore victime de ségrégation dans ce Sud profond. Il lui raconte aussi son passé, lorsque lui-même était emprisonné à Parchman, là où il a rencontré un certain Richie...

Ce roman polyphonique se révèle tout aussi hypnotique qu'envoûtant. Trois voix, trois personnages se succèdent pour tisser une intrigue intense et poignante : Jojo, Leonie et Richie, cette âme errante que seul le petit garçon peut voir. À la fois empli d'amour, de désespoir mais aussi de lumière, le chant des revenants aborde avec finesse divers thèmes tels que la transmission, l'éducation, la parentalité, les conditions de vie des Noirs, le racisme, les conditions d'emprisonnement dans les prisons, le pardon, la mort... Jesmyn Ward dépeint, avec une certaine mélancolie, des personnages (fussent-ils vivants ou morts) désemparés, cabossés, ou profonds. La relation de Jojo avec River, son grand-père, figure paternelle de substitution, est d'une incroyable richesse et douceur. Un chant, à la fois poétique, sensible et tragique, s'élevant dans l'au-delà, et porté par une écriture lyrique et puissante.
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Tout a été dit déjà, j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu ce livre: voici un récit choral puissant, incarné et déchirant où les voix des vivants et des morts s'entrelacent en portant le passé comme le présent.

L'auteure dont j'ai lu il y a peu «  Les moissons funèbres » ( et beaucoup aimé ) nous conte une histoire sombre, brute, intense semblable à un Beau Chant funèbre:
Un papy bienveillant , aimant, passeur de mémoire, magnifique figure parentale aimante, une mamie malade, un Jojo , treize ans , déjà l'homme de la maison , attentif à sa petite soeur Kayla, courageux, Leonie leur mère , ses blessures, sa plongée dans la drogue, à la dérive, Richie : une âme errante...

Amour fraternel,Force des racines , injustices et misère , racisme et univers carcéral, hantise de la prison et de la drogue, hallucinations entre un passé écrasant et la réalité !
Roman incandescent et envoûtant porté par des personnages cabossés, désarmés , abîmés telle une sublime mélopée éclairante comme hantée !

Plume poétique qui traverse le Mississippi, puissante et ample, dépeignant réalité historique et sociale , drames intimes et sentiments tels certains grands récits universels : ces vies afro - américaines hantées par des fantômes mais aussi par l'espoir , l'amour et les promesses : mélodie sourde : soulagement, souvenir , sérénité .....
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Bois sauvage, Mississippi, l'histoire d'une famille et à travers elle, l'histoire américaine dans ce qu'elle a de plus sombre (la ségrégation, l'esclavagisme, le racisme) portée par 3 voix (Joseph, Léonie, Richie). L'intrigue se déroule aujourd'hui mais dans cet état du sud américain, la violence envers les Noirs est toujours d'actualité, incarnée ici par les beaux parents de Léonie.

La force du Chant des revenants réside dans des personnages si incarnés qu'on n'arrive pas à les détester (je pense en particulier à Léonie à l'instinct maternel défaillant )

Dans un roman traversée par la mort, Joseph apporte de la lumière. J'ai été touchée par ses relations avec son grand-père et sa petite soeur pleines d'amour

Si le passé englue les destins individuels, l'auteure amène un vrai souffle de liberté par la poésie de sa langue et par les visions de ceux qui hantent le roman.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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On sent bien la démarche de l'écrivaine de nous parler de ce racisme encore bien présent, ici en Louisiane. Tout repose sur les épaules de Jojo, 13 ans qui, auprès de sa petite soeur, joue le rôle de mère. Cette dernière se concentre sur sa drogue et son mec en prison. Ils sont élevés par ses grands-parents noirs. Ceux du père, blancs, ne veulent même pas les connaître. Son grand-père, beaucoup de tendresse entre eux, lui parle de de ses années de prison Les narrateurs sont vivants ou fantômes. Quand le passé empêche le futur de s'épanouir. Une prose unique.
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Deux enfants métis vivent chez leurs grands-parents, seule pierre d'ancrage de douceur, face au couple mixte de leurs parents, une mère à moitié junkie et un père en prison.
Une pauvreté sociale contemporaine dans le sud des États Unis qui illustre des notions d'éducation, de passage de valeurs familiales et de témoignages du passé.

Par les voix mêlées de Jojo l'adolescent, de sa mère Leonie, et de Richie, petit délinquant noir trucidé sauvagement, cette galère à être (ou avoir été vivant) se complète des croyances du Vieux Sud, tournées vers les mânes des disparus, tout un monde parallèle de fantômes, dans des visions du passé imprégnées de violences esclavagistes ou ségrégationnistes.

Un roman sombre qui nous dessine un monde à la tristesse collante, où les personnages traînent leur peine à vivre et leurs difficultés au quotidien: être noir(e), être camée, être épouse de taulard et mère inconséquente, être malade et vieux, chargés de l'éducation de jeunes enfants par démission de leurs parents... «un monde qui se moque des vivants ».

Pour qui aime les romans âpres, la pioche est excellente. le décor visuel est symbolique, les personnages sont modelés dans la glaise. Bien que l'orientation prise par la narration vers l'onirisme et le surréalisme ait fini par me lasser, cela reste néanmoins une lecture attachante et originale.
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J'ai entendu chanter les revenants.
Je me suis assis au coin du feu et j'ai écouté.
J'ai écouté Jesmyn Ward me conter l'histoire de Jojo, ce jeune ado de 13 ans qui essaye de comprendre ce monde dans lequel il vit, s'inspire des  conseils de Riv, ce grand-père noir qui semble porter un lourd secret, s'émeut au chevet de sa grand-mère mourante, se la joue grand frère et presque père de Kayla, cette petite soeur pour laquelle il semble être un Dieu, se détache de Léonie, leur mère, qui n'assume pas, refuse sa maternité et préfère se shooter pendant que Michael, le père croupi dans l'une des pires prisons du comté.
Michael Le blanc qui a fait des enfants à une femme noire ce que sa famille, son père surtout, n'est pas prête à accepter.
Et puis il y a...ces voix, ces revenants.
Ils sont bien là eux.
Qui sont-ils ceux qui hantent l'esprit des vivants ?
Que cherchent-ils ?
Jesmyn a choisit deux de ces protagonistes pour être leur porte parole, c'est à leurs oreilles qu'ils chantent, et c'est sur eux qu'ils comptent pour partir en paix.
Le chant des revenants, c'est un blues bien sûr, c'est grave, ça vient des tripes, ça parle de la vie, de la misère, de la violence, d'une certaine Amérique.
Fermez les yeux, vous entendez la guitare ?
Laissez-vous porter par cette magnifique écriture, les larmes sont l'encre de Jesmyn Ward et tel un fantôme, Jojo, hantera longtemps vos pensées de lecteurs.


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Une histoire à trois voix : dans l'état du Mississippi, Leonie, une femme noire, vivait avec Mickael, un homme blanc, ils ont deux enfants ensemble, Jojo et Kayla. Maintenant, son mari se trouve en prison. Le lecteur a aussi le point de Jojo, jeune adolescent qui s'occupe presque exclusivement de sa petite sœur de trois ans. Enfin, il y a Richie, esprit d'un jeune garçon mort ayant connu le père de Leonie. Jojo et Kayla sont élevés par leurs grand-parents mais Leonie décide d'aller les récupérer avant de commencer le voyage qui permettra de retrouver Mickael à la sortie de la prison.
Curieux livre où les voix s'emmêlent, celles des parents, des grand-parents, des enfants, chacun a un avis à donner sur le racisme à travers les temps aux Etats-Unis. Il change de forme mais est toujours aussi dur à vivre. Par contre, j'ai eu un peu de mal avec les personnages : pour Jojo, il n'existe que sa sœur, Leonie exprime ses sentiments avec dureté, Mickael est absent même en sa présence. J'ai pensé à Beloved de Toni Morrison dans la dernière partie, avec ce chant des revenants qui revient aussi hanter les vivants, mais sans la force qui se dégage du roman de Morrison.
Ce roman de Jesmyn Ward montre le potentiel de l'auteure pour raconter la vie des afro-américains. Je pense lire un autre de ses romans pour retrouver son écriture, pleine de finesse pour exprimer des histoires poignantes.
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Dans un sud aux relents ségrégationnistes Jojo raconte, son Papy noir et sa Mamie guérisseuse qui ont du chaud dans le coeur et le froid dans le coeur de sa mère Léonie et qu'il essaye de compenser pour sa petite soeur Kayla.

L'autre voix, celle de Léonie, pleine de désarroi face à Jojo qui lui a volé le rôle de mère, Léonie qui se raccroche à la coke et à Michael, son seul amour, bientôt sorti de prison.

Un monde d'odeurs, d'amour et de souffrances, avec les revenants évidemment, victimes du racisme, mais dont la présence ne me semble pas utile.
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