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3,8

sur 744 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture totalement envoûtante, qui concentre l'histoire d'une famille sur quelques jours et à travers trois narrateurs, Jojo le fils, Leonie la mère, Richie, que l'on devine bientôt être un revenant...
Une famille dévastée par la perte du fils, le frère de Leonie, tué par des racistes blancs, mais aussi par le passé du Papy, qui a connu le pénitencier pour jeunes délinquants, sa violence, ses avanies... Au milieu de tout ça, Jojo et sa petite soeur Kayla, dont la mamie est en train de mourir d'un cancer alors que c'est elle et son mari qui les élèvent, car Leonie et son mari blanc sont indifférents, voire maltraitants.
On va suivre essentiellement quelques journées, durant lesquelles Leonie part chercher son mari à sa sortie de prison, emmenant avec elle ses deux enfants au fil d'une chevauchée droguée et inconsciente... Et les revenants vont alors commencer à apparaître !
J'ai beaucoup aimé ce roman, parfois insoutenable de violence à l'égard des enfants, si peu d'amour filial c'est rude à traverser, mais il a un côté hypnotique et chaleureux, car on sent tant d'amour entre certains êtres que c'est merveilleux. Magnifique personnage que le grand-père, en quête perpétuelle de rédemption et si aimant... Et Jojo est inoubliable, du haut de ses treize ans, et si sage...
Belle lecture troublante et émouvante !
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Je pense à Jojo et Kayla, sa petite soeur, ils n'ont pas choisi, mais c'est au sein de cette main du diable qu'ils vont grandir, cette famille dysfonctionnelle…
Leur mère était trop jeune pour être une maman, elle n'a jamais pu établir le lien, ce rapport charnel presque animal qui aurait dû l'unir à ses enfants, Léonie, c'est ainsi que les enfants appellent leur mère. Une mère fragile et violente qui décide de les amener avec elle, chercher ce père qu'ils connaissent si peu, Michael qui a purgé sa peine et qui sort de Parchman, la prison.
Lancés sur les routes du Mississippi, cette famille mi-noire, mi-blanche va se confronter à la violence, au racisme, à la misère sociale et humaine qui vous colle à la peau autant que la moiteur du Bayou.
Road trip ou voyage initiatique, tandis que la voiture avance et contourne les embuches Jojo grandit, devient un homme, affronte ses peurs et les fantômes, ceux qui ne demandent qu'à chanter leur malheur, à sortir de l'oubli ou à obtenir réparation.
C'est un chant polyphonique, où trois voix s'entremêlent pour chanter le désespoir, crier la colère et la douleur d'un peuple.
Léonie consciente de ses manquements entant que mère, Richie dont la mort violente l'empêche de trouver le repos et continue à hanter ceux qu'il a aimé et Jojo dont l'acuité et l'intelligence nous permettent de rassembler l'histoire dans sa totalité, la sienne et celle de River, son grand père qu'il admire.
Jesmyn Ward reçût son second national book award avec ce livre, allégorie lyrique et puissante, un livre qu'il sera difficile d'oublier.
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Le chant des revenants, c'est celui de deux fantômes qui hantent une famille noire du Mississippi.
Mais tous ne sont pas réceptifs à leurs présences.
Il y a Léonie, la mère immature et droguée, qui ressent fortement la présence de son frère Given, assassiné par un Blanc qui n'a pas supporté de perdre un pari contre un Noir.
Il y a Jojo, son fils protecteur qui se comporte comme une mère pour sa petite soeur et qui adore ses grands parents.
Lors d'un voyage pour récupérer le père blanc en prison, il rencontre le fantôme de Richie, un jeune noir que le grand père avait autrefois pris sous son aile et qui veut découvrir la vérité sur sa mort. C'est lui qui prend la parole dans le roman en alternance avec Léonie et Jojo.
Ce sont ces revenants qui portent le message de l'esclavagisme, du racisme, de la cruauté des Blancs.
Et ce sont les vivants qui expriment un immense amour, celui de Jojo pour sa soeur et ses grands parents, celui, exclusif, de Léonie pour son mari.
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Dans ce roman envoûtant, au travers des voix de Leonie, Jojo et Richie, entre morts et vivants, Jesmyn Ward nous entraîne dans le sud de l'Amérique, aux bords du Mississippi, au coeur des terres hantées par l'esclavagisme. Elle réussit à mettre à nu la réalité sociale d'un pays où le racisme est encore très présent. Rien ne semble changer vraiment. Les fantômes du passé peuvent-ils trouver la paix après toute la haine qui a été déversée sur eux? Comment les vivants peuvent-ils survivre sans pardonner leurs ancêtres ? Un roman puissant, émouvant, qui va vous retourner.
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On sent bien la démarche de l'écrivaine de nous parler de ce racisme encore bien présent, ici en Louisiane. Tout repose sur les épaules de Jojo, 13 ans qui, auprès de sa petite soeur, joue le rôle de mère. Cette dernière se concentre sur sa drogue et son mec en prison. Ils sont élevés par ses grands-parents noirs. Ceux du père, blancs, ne veulent même pas les connaître. Son grand-père, beaucoup de tendresse entre eux, lui parle de de ses années de prison Les narrateurs sont vivants ou fantômes. Quand le passé empêche le futur de s'épanouir. Une prose unique.
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Un roman que j'ai choisi suite à la der de couv', qui, comme bien souvent fausse le jugement, c'est pourtant pas faute de le savoir.
Enfin bref, de road trip, il n'y en a pas, un simple aller retour à travers le Mississippi durant une petite centaine de pages.
De dangers pas plus, bon comment dire, si le summum du danger c'est la rencontre avec le flic, il va falloir que je révise mes notions à ce sujet.
De promesses je les cherche encore, car s'il y a quelque chose que l on ne peut reprocher aux héros, c est que chacun garde sa ligne de conduite quoiqu'il arrive. Une mère si immature et si peu faite pour ce rôle qu elle en est agaçante, un mari guère mieux et un ado, qui est un peu tout l'inverse et supporte tout les maux de cette famille, sans tout comprendre et seulement épaulé par son papy.
A ce constat, il faut ajouter, qu au final, le roman est lent, parfois un peu long, la faute à des descriptions répétitives (pour l exemple, l'épisode de Kayla malade en voiture...) et il ne se passe pas forcément grand chose, si on y réfléchit bien.
Malgré tout, j ai globalement apprécié cette lecture, la tendresse qui se dégage de la relation entre le grand père et son petit fils est particulièrement touchante.
Tout comme le lien très fort qui uni les 2 enfants et qui est magnifiquement décrit par une multitude de petits détails, tellement vrais et si bien imagés.
L'intégration des esprits dans le roman est une vraie réussite et apporte une certaine profondeur au roman sur de multiples aspects, sociétal, émotionnel etc....
La structure du roman, alternant les points de vue des différents protagonistes et reprenant l histoire là où l a laissé le personnage précédent est agréable et casse la monotonie du livre.
Je finis en évoquant le style particulièrement poétique et imagé de l'auteure, alors, si effectivement, c est parfois à outrance, il n en reste, pas moins, puissant et touchant.
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Dès les premières lignes, j'ai été saisie par ce roman. Il nous plonge dans le quotidien d'une famille américaine sur fond de racisme, prison, drogue, où les enfants sont principalement élevés par les grands-parents. Se mêlent alors les visions, souvenirs et pensées de trois générations. Toute cette partie du roman est avec une écriture directe.
J'ai ensuite été un peu perdue dans le temps. Je me pensais parfois plongée aux 18e-19e siècle à l'époque de l'esclavage car je ne connaissais pas la prison de Parchman, réelle, et son histoire... malheureusement beaucoup plus récente !
Après cette découverte, j'ai continué ma lecture avec encore plus d'attention. Au fil des pages, je me suis laissée portée de l'écriture directe du quotidien à un aspect plus fantastique où certains personnages communiquent avec les morts.
Ces deux parties du roman, finement entremêlées, nous permettent de multiplier les points de vues sur les évènements relatés et nous immergent d'autant plus dans l'histoire.
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Jojo, 13 ans est élevé par des grands-parents aimants car sa mère qui l'a eu à 17 ans est négligente voire maltraitante. Et lui, s'occupe de sa petite soeur de 3 ans, petite boule collante, gluante qui l'adore.
La grand-mère est malade, en fin de vie.
Léonie, leur mère décide d'embarquer ses enfants pour aller chercher leur père qui sort de prison.
Elle est noire, il est blanc.
Le voyage sera marqué par les souvenirs.
Il y a le racisme ordinaire, le racisme extraordinaire (des grands-parents qui rejettent leurs petits-enfants car ils sont métisses, un meurtre), de la drogue, beaucoup de drogue, de la pauvreté, de la violence et un peu d'amour même s'il est mal montré.
Et puis, il a les revenants ; ces morts qui cherchent des réponses à leurs questions.
L'écrite est fine, ciselée, poétique.
Le rythme est lent, caniculaire.
C'est triste, c'est émouvant, c'est noir et c'est beau.
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C'est triste alors, comme livre? non, pas vraiment. C'est un livre de fantômes? non, pas du tout. C'est un livre d'amour? oui, mais. C'est l'histoire d'un enfant? non, enfin si, mais non... Allez définir ce livre... C'est superbe, c'est poignant, c'est l'amour d'un frère grandi trop vite , c'est l'histoire d'une mère qui fait tout ce qu'elle peut, c'est l(histoire d'un grand-père, c'est l'histoire ... le racisme le plus ordinaire hélas, la vie par-dessus tout, l'âme des morts rejoint l'esprit des vivants, ou l'inverse.
À lire, sans hésiter.
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Le chant des revenants résonne très fort et il n'a jamais cessé de résonner.
Jojo, 13 ans, est un vrai petit père pour sa soeur Kayla. Ils vivent chez leurs grands-parents, Philomène et River, qui les ont élevés avec beaucoup d'amour et heureusement parce que leurs parents, Leonie et Mickaël en sont incapables. le roman se concentre sur les quelques jours d'expédition où Leonie décide d'emmener ses enfants pour aller chercher Mickaël à sa sortie de prison. Mais c'est tout le passé de leur famille qui est convoqué à travers les discussions et le chant des revenants.
Si j'ai parfois eu du mal avec certains passages (après un moment, les vomissements c'est redondant...), j'ai adoré ce chant des revenants qui montre parfaitement le principe de psychologie trans-générationnelle et de mémoire collective. Il y a beaucoup à faire pour soulager ces années de souffrance et de persécutions.
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