Au temps des requins et des sauveurs

Un très beau roman sur la famille et la communion avec la nature.
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Dans ce roman, nous suivons une famille hawaïenne pendant 15 ans. Touchée par un miracle, cette famille voit son destin bouleversé. Un jour, les Flores partent en bateau jouer les touristes, et le petit dernier de la famille tombe à l'eau et se retrouve encerclé par des requins. Mais le petit est ramené au creux des mâchoires d'un des requins et donné délicatement aux parents. À partir de ce jour, les parents voient en leur fils quelque chose de divin, lié à la mythologie hawaïenne. Ils projettent en lui tous leurs espoirs et se concentrent uniquement sur lui, oubliant leurs deux autres enfants. Naoia gagne des capacités impressionnantes, il semble hors d'atteinte, connecté à quelque chose de supérieur. La famille s'éparpille, les liens se brisent.
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Au temps des requins et des sauveurs, est un roman choral magnifique. On ne peut qu'être touché par le destin de cette famille traversant tant d'épreuves, éparpillée hors de leur village natal mais toujours aimante. La langue est puissante, les personnages sont bruts, authentiques. L'auteur offre une vision d'Hawaï éloignée de celle qu'on peut avoir dans les films et les livres, l'envers du décor paradisiaque.

Hawaï vu du côté face, celui qui ne fait pas les cartes postales de vacances, celui qui raconte la vie des locaux, ceux qui triment, qui rament et qui croient en leurs dieux; en l'occurrence ici les marcheurs nocturnes. Et ces marcheurs, Augie et Malia les apercevront après une nuit d'amour qui verra la naissance de leur 2ème enfant, Nainoa, au destin si particulier... Sauvé par des requins alors que tout le monde le voyait dévoré, ses parents ont su alors que quelque chose était arrivé.
On suit cette famille au travers d'un roman chorale, où Dean, le grand frère, basketteur talentueux mais fougueux et rebelle, en reproche constant contre son frère prodige; Malia, la mère protectrice qui ne sait pas aimer ou plutôt leur montrer, ses enfants de la même façon et qui sait au fond d'elle que Nainoa a un destin hors du commun devant lui, Kaui, la petite soeur, qui se sent délaissée et qui essaie de se faire une place malgré tout, et Nainoa lui-même qui lutte au quotidien, sans vraiment parvenir à maîtriser ce qui lui parait si haut et fort en lui.
C'est puissant dans le sens où les enfants portent les espoirs des parents et essaient chacun à leur manière de faire de leur mieux sans qu'il y ait forcément la reconnaissance qui suit. Les rancoeurs s'installent, les non-dits aussi, ce qui provoquera des situations lourdes de conséquences parfois. On suit aussi la lutte permanente contre la précarité et la difficulté à vivre plutôt qu'à survivre. Mais tout ça tinté d'un regard aiguisé, des mots mordants et d'une ironie qui leur permet de prendre le recul leur permettant de continuer d'avancer malgré tout.
C'est franchement un superbe roman même si le contexte est si défavorable et sombre souvent mais qui nous montre ce versant d'Hawaï au-delà des clichés.

Je suis arrivée assez difficilement au bout de ce roman. Certes, l'auteur fait preuve de poésie, l'écriture est plaisante, les personnages attachants, mais pour ma part, le manque de connaissances et d'explications sur les traditions hawaïennes et le vocabulaire dialectique m'ont gênés dans ma lecture.

Au temps des requins et des sauveurs est une lecture profondément déprimante, où la Nature omnipotente et sauvage d'Hawaï écrase sans ménagement une famille qui voit ses membres se fourvoyer et se déchirer, sur fond d'ambitions et de rêves brisés par la pauvreté ou les simples travers de la vie, qui sont d'autant plus difficiles à surmonter dans cet archipel où le tourisme luxueux tranche avec le quotidien des Hawaïens.

Les thèmes évoqués par Kawai Strong Washburn sont nombreux et tissent chacun leur lot de tragédie sur les membres de la famille : tradition et croyances ancestrales, parentalité et compétition entre frères et soeur, religion, pauvreté, tourisme et ses clichés, homosexualité inavouée, pression subie par des jeunes en quête de carrière sportive d'élite...mais aussi une certaine idée de la Destinée, face à laquelle tout effort des personnages pour y échapper semble vain, ce qui contribue à l'atmosphère pesante et oppressante du récit.

Face à l'égocentrisme patent des membres de la famille, dont les récits à la première personne s'alternent par chapitre, il est difficile de ressentir une quelconque empathie envers eux, et mon sentiment dominant a finalement été une grande tristesse pour les situations précaires décrites et pour cet amoncellement d'espoirs réduits en cendres par...la vie, si impitoyable.

Une lecture qui m'a profondément mise mal à l'aise, et qui n'est d'ailleurs pas dénuée de quelques traits caractéristiques du genre fantastique.

Dans ce premier roman, on découvre une famille via différents points de vue. 15 années sont racontées par les enfants et les parents, le présent se dévoile peu à peu, les personnalités se révèlent et tous reviennent sur l'événement marquant de ce groupe. Un des enfants a été sauvé par des requins. Ce signe des dieux apporte autant d'espoir sue d'incompréhension. Les enfants se sentent éloignés de cet élu qui partage le même sang et les parents peuvent enfin trouver appui dans l'indicible de cette situation. Organisé en plusieurs parties, ce livre évite le descriptif pour mieux cerner le regard de chacun. Les êtres se confrontent, s'éloignent, partagent tous ce souvenir qui brouille les relations et la vision du monde. Cette famille semblait déjà coupé du monde (par des raisons économiques) et cette distance se ressent tant par l'événement que par ce que chacun en retiendra. Finalement, on suit le parcours d'êtres qui doivent se reconnecter au monde, voyant au-delà de leur propre situation et se projetant sur le long terme. Un roman, dans la lignée traditionnelle d'une saga américaine, saisissant une certaine mythologie hawaïenne et faisant place aux fantômes d'une vie.

Au temps des dieux et des rois.
Ceux qui font renaître la terre, tomber la pluie, pousser les arbres ; eux qui composent l'océan, la terre, l'air d'ici.
Ceux qui font battre le coeur de l'île.
Qui sont avec eux. En eux.
Au temps des légendes.
Qui coulent dans leurs veines en vagues immenses qui les ramènent à l'ile. Des histoires qui deviennent un appel, le destin sa propre force de gravité.
D'une île au centre de leur monde.

Il est un dieu.
Protégé par une force céleste, doté de capacités divines, il devient sa propre légende. Connecté à un monde invisible, il est guérisseur de corps blessés. Veilleur de son île meurtrie par les blessures, au chevet de sa famille, victime du Dieu argent surpuissant.
Il est l'enfant béni des déités, chéri d'une famille qui voit en lui le sauveur universel.
Il seront roi.
Et reine.
Des terrains de baskets aux amphithéâtres. Une fratrie à l'ombre d'un frère mythique obligée d'écrire sa propre légende sur les terres de l'exil. Déchirée entre la loyauté à une famille qui peine à les reconnaître et la volonté d'indépendance indispensable à leur épanouissement, ils devront se battre pour se construire un destin loin des leurs, résister à l'appel de leur île battant la mesure de leurs pas.
Ils sont la légende.
Les histoires d'une île présente en eux, dont la lave fertile coule dans les veines. Leurs destins sont inextricables, reliés par le fil invisible des chants de la terre natale.
Ils ont Hawaii dans le corps et dans le coeur.
Chacun d'eux est l'expression d'une souffrance, d'une blessure de l'île qu'ils tenteront de panser en s'éloignant ; le déracinement comme bandage sur la plaie béante de la perte d'identité.
Le bourdonnement ancien de la terre résonne en eux qui ne voient pas de futur, le chant des anciens rois retentit dans leurs coeurs d'une histoire qu'il leur appartient désormais d'écrire.
Ils sont dieux, rois, reines et légendes.
Ils sont l'île.
Qui exprime ses souffrances en chacun d'eux, fusion d'âme et de corps. Hawaii devient un personnage qu'ils essaieront de délivrer en expiant ses péchés, pour se libérer.
Pour la sauver. Pour se sauver.

Au temps des requins et des sauveurs ou une histoire familiale intimement imbriquée à l'Histoire d'Hawaii. Les chants divins répondent au choeur de voix éprouvées par les difficultés financières en quête de reconnaissance, les légendes content le passé mythique d'êtres qui ne voient pas de futur.
Qui, pourtant, vont écrire la légende des siens.

En 1995, à Hawaï, lors d'une sortie en bateau, le petit Nainoa tombe par-dessus bord. Un banc de requin l'entoure, mais l'un d'eux le prend dans sa gueule et le ramène délicatement à sa mère. Les anciens dieux ont posé leur bénédiction sur l'enfant.
Mais si les parents sont convaincus de la faveur des dieux, leur famille lutte contre la pauvreté et les deux autres enfants doivent grandir dans l'ombre de leur frère.

Ce roman me tentait vraiment grâce à son synopsis.
J'aime beaucoup l'idée de découvrir une nouvelle culture (surtout l'envers du décors et non l'Hawai fleurie de carte postale pour touristes), les croyances et la vie de là-bas.

Pourtant, j'ai eu 2 soucis avec ce roman, la narration qui me perdait par moments (sans que j'arrive à définir si c'était une certaine lourdeur ou lenteur), et la trivialité réaliste dans laquelle évolue les personnages, gommant toute magie au roman et l'encrant finalement dans une fable cruelle et terriblement contemporaine.
Donc malheureusement, ça n'a pas été un coup de coeur pour moi, dommage, j'en espérais beaucoup !
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Oeuvre totalement à part, l'histoire de cette famille tahitienne et de leur fils prodige car touché par une divinité enfant, remplie de mythes, de légende et de superstitions, dépasse sa fonction distrayante pour dévoiler un cri de révolte.


Révolte contre les problèmes de société que rencontre la population Hawaïenne. Ce livre nous transporte au coeur de la culture tahitienne, riche en magie, et profondément liée ) la nature. ce lien avec la nature se dégrade grandement à cause du tourisme.

La - les - métaphores sociétales invisibles au départ, apparaissent de façon nette dans la deuxième partie du livre, ce qui en fit une oeuvre complète et clairvoyante.

c'est à la fois une ode à la différence, à la magie, à la nature, et un appel à respecter la culture tahitienne et de s'en inspirer. Terriblement génial !

Un roman qui se déroule à Hawaï, je n'en ai pas lu beaucoup donc là je me suis laissée tenter. L' écriture est belle et agréable à lire mais j'ai eu quand même du mal à vraiment me plonger dans l'histoire. Je n'ai pas trouvé les personnages très attachants même si ils étaient intéressants. Il y a une lourdeur, une atmosphère très désagréable qui est voulue par l'auteur mais qui n'a pas fonctionné pour moi.

Avais-je déjà lu un auteur hawaïen auparavant ? Je ne crois pas. Mais si vous vous attendez à un roman faisant l'éloge de plages paradisiaques et de soirées passées à danser en grattant une guitare, vous allez être déçus. Ici c'est la vie réelle, les galères financières et les crises familiales. L'auteur nous propose d'ailleurs une vraie saga familiale sur plusieurs décennies.

Dans la famille Flores, je demande Nainoa, qui à sept ans est sauvé de la noyade par un banc de requins… A partir de cet instant, la famille va se construire autour de l'enfant prodige, reléguant au deuxième plan Dean et Kaui. Les trois enfants, ainsi que la mère vont tour à tour prendre la parole dans différents chapitres. L'aspect familial est très réussi. On suit avec plaisir, les destinées très différentes des frères et soeurs. Comment se construire quand on en attend autant de soi ? Et comment se construire à l'inverse quand personne ne nous prête attention ? J'ai particulièrement aimé tout ce qui concernait Dean et Kaui : leur éloignement géographique et affectif de leur famille, leur lien qui grandit.

Néanmoins, ce n'est pas une totale réussite pour moi. D'abord je ne suis pas très sensible aux parties ésotériques, si elles avaient été liées à une mythologie bien expliquée cela aurait pu m'intriguer. Ensuite, je n'ai ressenti aucun attachement pour Nainoa qui reste froid et inaccessible ou pour ses parents qui monétisent leur enfant et délaissent les autres. Enfin, j'ai trouvé le rythme trop changeant donc la lecture m'a paru un peu longue.

En bref, une belle découverte, une histoire originale, mais une lecture pas non plus exaltante.
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..