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A la fin du premier tome de cette trilogie on quitte Tora après un incendie criminel qui la met ponctuellement à l'abris du "péril" incarné par son beau père. Ce deuxième tome se termine sur un incendie d'un autre type, tout aussi violent mais qui a pris naissance dans le corp de Tora.
La nature sauvage et rude du village de pêcheurs dans lequel elle a grandi est véritablement un personnage à part entière du roman. Sa prégnance et son exigeance dominent les habitants qui semblent n'être que sous sa domination. Pourtant, la violence à laquelle Tora doit à nouveau faire face est bien humaine, et si un temps de répit lui est donné ainsi que l'espoir furtif d'un avenir plus serein gràce à son départ pour l'école de Breiland, la honte, la sollitude et la peur reprennent vite emprise sur elle, l'obligeant à faire semblant ,à cacher ce qu'elle vit, à lutter encore et encore...Cette seconde partie de l'histoire de Tora m'a encore davandage touchée .H.Wassmo sait donner une intensité incroyable au conflit intérieur de cette enfant/femme, à sa souffrance, à son courage. Elle continue à créer et dévellopper ce personnage poignant , nous en faisant un proche pour lequel on craint le pire sans oser espérer le meilleur. Bien que le titre du troisième volume interdise toute projection heureuse:" Ciel cruel" , je ne peux m'empècher de souhaiter une éclaircie, un peu de douceur et d'amour pour Tora...
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Un second tome bouleversant. L'auteur saisit parfaitement l'importance des détails du quotidien et sait parfaitement bien les rendre. Elle décortique l'âme humaine au scalpel, tranchant dans le vif. Elle nous raconte ces gens qui ne parlent jamais, ces taiseux, ces miséreux de l'affect.
Tora grandit et se pose de nombreuses questions sur sa vie. C'est une adolescente violentée, abominablement seule, qui n'ose se lier à quiconque et qui n'est l'amie de personne. Elle est dans une solitude totale et silencieuse. Seul son travail scolaire la sauve un peu. Elle a totalement honte d'être une victime et sa seule préoccupation est que personne ne doit savoir. Un sujet toujours très actuel et un ressenti vieux comme le monde car de nombreuses femmes endurent encore et toujours ce martyre du viol.
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Où l'on retrouve Tora, fillette rencontrée dans La véranda aveugle, et qui, doucement, grandit. Son beau-père Henrik est en prison pour avoir mis le feu aux quais et aux cabanes de pêcheurs de l'Oncle Simon. Elle s'efforce de ne penser qu'à ça, l'absence salutaire de cet homme à l'origine du péril, cette sensation permanente de terreur et d'insécurité qui a investi la moindre parcelle de sa vie, le moindre repli de son inconscient. Une vie nouvelle commence, elle veut se laver de toute souillure, se débarrasser de son passé, devenir une autre. Elle ose, enfin, se considérer comme quelqu'un, s'exprime davantage, fait des projets. Elle espère quitter son île pour aller au cours complémentaire. Elle est la plus douée des filles de l'école de Vaeret, et l'Oncle Simon lui a promis de financer ses études.
L'intranquillité pourtant subsiste, sourde mais tenace.

Le soulagement lié à l'incarcération d'Henrik est nuancé par la maladie de la tante Rakel, dont elle s'est a priori remise mais qui a assombri l'éclat de cette femme toujours solide et rayonnante, et a laissé dans son sillage une sensation malaisante. Et puis son beau-père, autour duquel plane une chape de silence, et que seule sa mère va visiter en prison, reviendra un jour…

Le passé, enfin, l'a marquée de son empreinte, et Tora ne peut s'en libérer complètement : elle vit dans le mensonge et le silence, hantée par un secret qui la dévalorise sans cesse à ses propres yeux, et par les questionnements qui en découlent : comment survivre ? Vaut-il mieux pour cela être seule ou entourée ? Comment concilier l'innommable agression faite à son intégrité avec les commandements moraux et religieux qui gouvernent le monde ?

Je repense, en rédigeant ce billet, au commentaire laissé par Athalie suite à mon avis sur le premier volet de la trilogie de Tora : "Certaines publications qui fleurissent depuis quelques temps sur la problématique du féminisme me paraissent bien fades par rapport à son oeuvre, qui ne rentre pas dans une catégorie, plus ou moins à la mode et où, parfois le propos "modernisé" de destins féminins tombe à plat. Ça m'agace et j'ai de plus en plus tendance à les fuir. Il vaut mieux lire Wassmo !"

Je le trouve très juste. La condition féminine est omniprésente, dans l'oeuvre de Wassmo, mais elle nous y sensibilise et exprime sa révolte sans discours ni même l'once d'aucune digression d'ordre rhétorique.

Elle décrit des existences, dont elle extirpe, sans que la volonté de le faire transparaisse, le détail d'événements quotidiens, d'attitudes, qui disent la dureté, les humiliations, le ravalement au statut d'une infériorité qui contraint à la soumission et au silence. Chaque indice est criant, dit la difficulté d'être femme dans un monde où elles n'ont pas la parole. Et c'est aussi la violence d'une condition sociale qu'elle met ainsi évidence, dédiant par exemple de longues lignes à la description des mains de Soleil, qui à elle seules expriment la rudesse d'une vie dédiée aux autres et au travail.

Soleil que l'on retrouve donc en même temps que Tora, qui déjà semble adulte, et fait elle aussi des projets, pour fuir le foyer et la fourmillante fratrie que sa mère neurasthénique et maladivement pieuse laisse à son entière responsabilité. Soleil l'infatigable, qui économise en vue de financer une formation professionnelle, travaillant sans relâche, gérant des frères et soeurs incapables de se débrouiller sans elle, arrondissant son salaire en accordant à son patron des privautés dont elle ne mesure pas la perversion…

Et puis il y a Ingrid, la mère de Tora, solitaire et débrouillarde, qui trime pour un salaire de misère dans un atelier où ne règne aucune solidarité, que son mariage avec Henrik soumet au poids des jugements faciles.

Nous sommes ici dans une réalité qui n'est ni historique ni politique. Les temps modernes comme les temps anciens y semblent ridicules. C'est une réalité soumise à un quotidien qui impose jour après jour d'usants efforts pour assurer sa subsistance, aux saisons de pêche et d'élevage, aux caprices d'une nature qui peut d'un seul coup venir détruire le travail de toute une vie. Les habitants de l'île, taiseux réfractaires à tout ce qui sort de l'ordinaire, méfiants envers les plus instruits ou les plus riches, refont preuve alors pour un temps, d'un peu de solidarité.

Quant à Tora, pourra-t-elle s'émanciper de la terreur des hommes que le péril a ancré en elle ? Je vous laisse le découvrir mais sachez que, quelle que soit la réponse, le chemin sera très, très douloureux.
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Terrible. C'est le terme. Dans tous les sens. Impressionnant par le style, à la fois simple et précis, une description incroyable du quotidien. Effrayant, pour le portrait sombre de l'âme humaine que l'autrice norvégienne dépeint.
Pas de cinq étoiles car «La chambre silencieuse» est un vrai deuxième tome er pas un cycle et il m'a été un ardu de retrouver les noms et les actions du premiers tomes.
Anyway, je reste une grande fan de Wassmo et me réjouis de retrouver Tora dand un troisième tome.
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Le tome 2 commence juste où s'arrête le tome 1. On retrouve les personnages et le style si particulier, si prenant d'Herbjørg Wassmo avec plaisir, malgré toute la douleur exprimée dans ces pages.

Quelques lueurs d'espoir jalonnent le roman. le lecteur veut croire que Tora aura assez de force morale pour s'en sortir. Il veut croire que grâce au soutien de personnages comme Rakel et Simon (la dispute ne dure pas, grâce à Rakel). En outre, Tora prend quelque peu confiance en elle. Elle parvient à endiguer l'angoisse du péril. Elle fait des choses de son âge... Elle fait face, au même titre que les autres, à la tempête qui balaie l'île. Elle arrive même à exprimer sa révolte lorsqu'elle apprend que le péril va revenir. Bien sûr, elle a trop honte, trop mal pour raconter son secret, mais elle ne se résigne pas, elle tente de se battre.
[...]
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En 1957 Tora, l'héroïne de la véranda aveugle, a 15 ans. Après l'incarcération d'Henrik pour incendie volontaire, Tora est libérée un temps du péril. Cette période de répit lui permet d'envisager de quitter l'île et de dire enfin sa haine de son beau-père même si la honte ressentie l'empêche d'avouer les abus à sa mère ou sa tante. Dans ce tome Herbjørg Wassmo développe aussi l'histoire de Soleil, voisine et amie de Tora, âgée de deux ans de plus qu'elle. Fille aînée d'une famille nombreuse, Soleil s'occupe de ses petits frères et soeur depuis son enfance. La mère est une illuminée qui passe ses journées à louer Dieu. Soleil a du arrêter sa scolarité mais travaille et gagne de l'argent par divers moyens avec l'objectif de se payer un cours de commerce puis de quitter l'île. Pour ces deux jeunes femmes le départ apparaît comme une occasion d'émancipation et l'autrice dit bien leurs espérances et la façon dont elles pourraient être brisées. Ingrid, mère de Tora, femme effacée qui subit habituellement sa condition, profite de l'absence de son mari pour soutenir sa fille.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Je trouve les personnages féminins très attachants. J'ai eu envie qu'il leur arrive du bien même si ce n'est pas gagné d'avance. Dans ce tome Tora subit encore de grandes violences mais malgré tout elle se relève, elle trace sa voie et a la force de profiter des bons moments pour en faire des réserves de souvenirs positifs pour les temps durs.

Herbjørg Wassmo réussit à merveille à exprimer les sentiments de cette adolescente, le regard qu'elle porte sur le monde et ses proches. L'analyse psychologiques est fine et approfondie. J'ai aussi été particulièrement touchée par la description d'une tempête qui frappe l'île. Il y a des images saisissantes. J'ai hâte de savoir quel dénouement me réserve le troisième tome.
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tome 2
Tora grandit, elle n'est plus cette petite fille plus ancrée dans une vie magique que dans la réalité trop sordide, et la vie n'en est pas plus facile... elle va quitter son île pour Breiland où elle va au lycée ... Tora est incroyablement forte. Si Tora n'est pas Herbjorg, elle lui ressemble comme une soeur, nées toutes deux durant l'occupation allemande dans une petite île au-delà du cercle polaire ... et le thème de l'inceste est un thème récurrent dans son oeuvre..
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Dans un village de pêcheurs en Norvège, Tora, une adolescente, essaie de se construire une vie meilleure après avoir été plusieurs fois victime d'un beau-père incestueux. Je n'ai pas réussi à vraiment m'intéresser l'histoire, malgré une écriture fluide et une galerie de personnages assez attachants. Je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir. Peut-être est-ce parce que j'ai commencé ce livre sans voir qu'il était en réalité le tome 2 d'une trilogie.
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