«
Avant d'aller dormir » de
S.J. Watson est un livre étonnant, qui marie le récit à la première personne d'une lente guérison et la découverte progressive d'une intrigue compliquée. le lecteur est entraîné dans ce qu'il pense être une réadaptation difficile puis découvre que la vie de l'héroïne est vachement tordue.
Il entre donc dans la vie et dans l'intimité de Christine, qui se lève chaque matin en ayant oublié sa vie et qui la reconstruit toute la journée. Privée de racines, elle sort à peine de chez elle et ne voit que quelques personnes. Son cercle familier devient inquiétant : son mari, son médecin, sa meilleure amie, et surtout elle-même qu'elle connaît si peu et en qui elle ne devrait peut-être pas avoir confiance.
Avec un journal intime que son médecin lui rappelle chaque jour et qui lui sert de fil d'Ariane, elle enquête sur son passé et de ce qu'est sa vie. Sa personnalité se reconstruit au fil des pages qu'elle tourne. Mais elle se rend compte qu'il y a des incohérences…
Elle démêle le vrai du faux, choisit entre ses souvenirs, peut-être fabriqués, ce qu'elle a écrit dans son journal, ses intuitions et ce que son entourage lui dit afin de se reconstruire.
Chaque jour, car le récit est un journal, l'auteur rafraichit la mémoire de son lecteur et de son personnage. Comme Christine, le lecteur lit et pose le livre. Puis se replonge dans la lecture et reprend l'histoire où il l'a laissée.
S.J. Watson, dans un récit à l'atmosphère oppressante, arrive à retranscrire de façon réaliste une introspection féminine, à faire monter une tension psychologique, à conduire le lecteur sur de fausses pistes, le doute s'installe : chaque jour devrait nous éclaircir mais ne fait que renforcer le mystère.
J'ai adoré ce thriller psychologique, la redondance de chaque début de paragraphe ne m'a jamais ennuyée, j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher avant de l'avoir terminé.