Les héritiers, tome 2 : Le prince brisé

Reed me... manque. Je m'en veux, mais je n'y peux rien. Tout ce truc que je lui ai dit sur le fait qu'il voyait en moi... Je le ressens encore. Quand Reed me fixe de ses grands yeux bleus, c'est comme s'il pouvait voir mon âme.

Brooke a l'air heureuse, et son plaisir est atroce. C'est mal de frapper une femme enceinte ? Je serre les poings au cas où quelqu'un, n'importe qui, me donnerait le feu vert pour sauter par-dessus deux canapés et la table basse, et la bourrer de coups jusqu'à ce qu'elle crie grâce. Elle est en train de détruire cette famille, et je la déteste pour ça, autant que pour tout le reste.

- Je m'en occupe. Rentre. Tout ira mieux demain matin.
Oui, si Ella rentre. Sans ça, on est foutus.

Reed le destructeur.
Ca aurait été un surnom cool, si cela n'avait pas été ma vie et la sienne que je bousillais.

Je m’arrête en entendant des pas dans le couloir. Quelqu’un m’appelle par mon nom. Brooke relève la tête. Elle aussi l’a entendue. Oh merde. Oh merde. Oh merde. La voix d’Ella est juste derrière ma porte. – Ah, c’est très bien, Ella est à la maison, dit Brooke, alors que résonnent les battements irréguliers de mon cœur dans mes oreilles. J’ai des nouvelles que j’aimerais partager avec vous deux. C’est probablement la chose la plus bête qui soit, mais je n’arrive à penser qu’à une seule chose. Il faut que cette nana sorte d’ici. Alors, je laisse tout tomber et je m’avance. J’attrape Brooke par le bras pour la traîner hors du matelas, mais la salope s’agrippe à moi. J’essaie d’éviter tout contact avec son corps nu, mais je finis par perdre l’équilibre et retombe sur le lit. Elle en profite pour se coller contre mon dos. Un rire léger retentit à mon oreille lorsque ses seins refaits à neuf me brûlent la peau. Paniqué, je regarde la poignée de la porte qui tourne.

Reed me lance un regard brûlant.
Je t'aime.
Moi aussi, je t'aime.
Je ferais n'importe quoi.
ll faut qu'on trouve un moyen de s'en débarrasser.
Je veux faire disparaître Brooke de nos vies.
Je t'aime.

- C'est la meilleure chose qui soit arrivée aux Royal depuis bien longtemps.

Elle m'attrape le poignet et dépose un baiser sur la paume de ma main. C'est comme si c'était une marque, sa marque de fabrique. Je voudrais pouvoir fermer le poing et y capture sa bouche.
- Ca veut dire que les autres filles ont intérêt à laisser tomber. Tu es à moi.

- Ma mère me manque, poursuit-il d'une oix étranglée. Je ne me rendais pas compte à quel point avant que tu arrives. Je rois que tu as été mon miroir. Je te regardais, je voyais combien tu étais forte et je me rendais compte que je n'avais pas une once de ta force en moi.

- J'en ai marre de jouer la comédie, Ella. Pour moi, il n'existe pas d'autre fille au monde que toi. Si tu me vois en train de parler avec une autre, sache que c'est de toi que je lui parle. Si tu me vois marcher aux côtés d'une autre, sache que je regrette que ce ne soi pas avec toi. (Il s'avance.) Tu es la seule qui compte pour moi.