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Home Sick Pilots tome 1 sur 2

Caspar Wijngaard (Illustrateur)
EAN : 9781534318922
152 pages
Image Comics (25/05/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
In the summer of 1994, a haunted house walks across California. Inside is Ami, lead-singer of a high school punk band- who’s been missing for weeks. How did she get there? What do these ghosts want? And does this mean the band have to break up?

Expect three chord songs and big bloody action as Power Rangers meets The Shining (yes really), and as writer DAN WATTERS (Lucifer/COFFIN BOUND) and artist CASPAR WIJNGAARD (Star Wars/Peter Cannon: Thunderbolt)... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 1 à 5 de la série, initialement parus en 2020, écrits par Dan Watters, dessinés, encrés et mis en couleurs par Caspar Wijngaard. Il contient également les couvertures originales de Wijngaard, et les couvertures variantes de Dani, Christian Ward, Declan Shalvey, Paulina Galucheau, Jamie McKelvie, Tradd Moore.

À Santa Manos, le 18 juillet 1994, dans la vieille maison James, une jeune femme sent qu'elle ne peut pas bouger. Elle essaye de faire un mouvement, d'abord à gauche, puis à droite, mais rien ne se produit. Et puis elle crie. Elle ne peut pas entendre le son de sa voix, ce qui ne l'empêche pas de parler aux choses autour d'elle, sur les murs, dans les tuyaux, mais elle ne parvient pas à les rassurer. Elle recalibre ses propos et ils parviennent ensemble à une forme d'équilibre. Dans le même temps, la vieille demeure James a pris une forme humanoïde et écrase les maisons dans la zone pavillonnaire, en se déplaçant. Amida aurait tellement aimé ne jamais être allée à ce concert punk du groupe composé de Robbie, Meg, Zack et Cid. Elle y était avec ses deux potes Rip et Buzz, les trois constituant le groupe Home Sick Pilots. Ils sont tous les trois d'accord pour se dire que le groupe sur scène n'est pas entièrement convainquant malgré le déchainement des jeunes dans la salle. Ils se disent qu'ils doivent organiser leur prochain concert dans un lieu qui marque les esprits : la vieille demeure James sur la hauteur de la ville. Amida la présente comme une maison qui tue les gens. En réalité, plus personne ne se souvient qui en est propriétaire et elle use de licence dramatique pour dire qu'elle est hantée. Rip et Buzz sont convaincus par son idée en un clin d'oeil.

Le concert est interrompu par l'arrivée de la police, et les spectateurs s'égaillent dans tous les sens, Rip collant même un coup de pied dans le visage du policier pour pouvoir s'enfuir. Ils se retrouvent sur une jetée d'où l'on peut apercevoir la vieille demeure James. Rip évoque l'histoire de l'adolescent qui était entré dans la maison il y a quelques années, et qui en était ressorti plusieurs jours plus tard, proche de l'épuisement total. Il avait repris conscience brièvement à l'hôpital avec le temps d'expliquer que la demeure l'avait apprécié et l'avait gardé, qu'il avait marché dans les couloirs pendant des semaines. Il était décédé à l'hôpital. Les policiers étaient allés enquêter dans la demeure James et ils avaient retrouvé ses ongles fichés dans les murs, comme s'il avait essayé de les gratter pour les percer et s'enfuir. Leur conversation est interrompue par l'arrivée de Robbie, Meg, Zack et Sid. Robbie commence à insulter Rip : celui-ci le prend avec humour et évite facilement les coups de poing de son interlocuteur. Ce dernier est retenu par Meg et il s'en va tout en lançant une insulte à Amida, rappelant qu'elle a causé la mort de sa mère pour une histoire de maison de poupée.

Une série indépendante de plus publiée par Image Comics, comme quatre ou cinq nouvelles autres tous les mois. Il est possible qu'elle attire l'oeil du lecteur pour le scénariste qui a écrit une saison d'un personnage créé par Neil Gaiman Lucifer (2019/2020) avec Max & Sebastian Fiumara, et une série d'horreur avec une touche d'anticipation très dérangeante (2019/2020) avec Dani. Il a pu aussi être impressionné par le dessinateur dans l'excellent hommage à Watchmen Peter Cannon: Thunderbolt (2019) avec Kieron Gillen. L'introduction de 3 pages est assez cryptique, entre une voix désincarnée évoquant une situation claustrophobe, et cette maison de bois anthropomorphe qui se dirige vers le centre-ville. La suite expose la dynamique de la série plus clairement : le milieu des années 1990 en Californie, un groupe de néo punk, des jeunes entre adolescence et majorité, en mode transgressif, une rivalité entre deux groupes, et Amida portant une forme de culpabilité, qui disparaît dans une maison hantée. le scénariste a choisi un sous-genre (celui de la maison hanté) déjà bien exploité dans de nombreuses variations, aux conventions assez restrictives. le dessinateur oeuvre dans un registre descriptif et réaliste, avec des contours très discrètement adoucis de ci de là, et une mise en couleurs recourant régulièrement à des nuances en rose et violet. S'il y prête attention, le lecteur a la surprise de découvrir la présence d'un jeune Jonathan Johnson, un clin d'oeil à Sex Criminals de Chip Zdarsky & Matt Fraction.

Passé la scène d'introduction, les auteurs présentent un groupe de trois adolescents, que l'on devine proches de l'âge adulte. le cumul d'un groupe de punk, de comportements rebelles et des choix de couleurs évoque Deadly Class de Rick Remender & Wes Craig, même si celle-ci se déroule une petite décennie avant. Or il n'est possible d'entrer en compétition avec. Rapidement il apparaît que l'approche de Watters est différente : ses jeunes adultes ne fréquentent pas une école d'assassinat, et leur comportement est moins extrême. Les siens se montrent moins agressifs, un peu paumés, moins connaisseurs en musiques de l'époque. Ils sont représentés de manière plus naturaliste, sans l'exagération de mouvement et de combativité à fleur de peau. le scénariste intègre une petite touche de comédie dramatique, mais sans aller jusqu'à la comédie adolescente avec ses codes spécifiques. le lecteur n'assiste pas aux cours avec eux, et il n'y a pas de romance à proprement parler. le dessinateur reste dans un registre de tenues vestimentaires plausibles, avec une touche d'époque, sans exagérer les postures comportementales. Pour autant ce ne sont pas des portraits prêts à l'emploi, fades et artificiels. Il est question de rivalité qui s'exprime par une attitude agressive et violente, et d'engagement dans un mode de vie alternatif avec prise de substance psychotrope et amorce de désocialisation. Là encore, l'artiste n'en fait pas des tonnes, et se montre simplement factuel pour quelques cases déstabilisantes par leur franchise et leur plausibilité.

Les passages attendus pour la maison hantée ou maudite sont bien présents : porte mystérieusement fermée qui ne laisse entrer que les personnes qu'elle veut, pièces délabrées laissées à l'abandon pour les intrus ordinaires, couloirs inextricables et géométrie impossible pour les captifs, présence d'une entité maléfique perceptible uniquement par quelques personnes. L'artiste s'appuie également sur les conventions visuelles habituelles : la maison perchée sur une élévation et un peu à l'écart des autres, les façades en planches de bois plus très bien ajustées, une lumière qui s'allume mystérieusement à une fenêtre au milieu de la nuit, planchers éventrés, silhouettes entraperçues de loin et évaporées quand on parvient dans la pièce correspondante, vitres brisées, tout y est. Pourtant une fois passé le premier épisode, le lecteur se retrouve bien en peine de prédire ce qui va se passer. le scénariste commence par utiliser une ellipse temporelle inattendue qui fait qu'Amida a quasiment accompli sa quête des objets volés dès le début du deuxième épisode. Les efforts pour la retrouver sont très sporadiques et peu importants. L'entité maléfique n'est pas pressée du tout, voire peu impliquée. Dans le même ordre d'idée, les images ne montrent ni la maison présenter des caractéristiques anthropomorphes à l'intérieur pour agresser ou avaler la pauvre Amida, ni une géométrie hallucinante. le lecteur se retrouve face à des éléments visuels surprenants comme un fer un cheval porte bonheur, des toilettes sans cuvette, le spectre d'Amida en train de survoler un quartier de la ville, un abat-jour de lampe de salon, une bande magnétique de cassette vidéo hors de contrôle. La personnalité de l'histoire se développe progressivement pour devenir originale, tout en conservant son ancrage dans le genre Maison Hantée. Elle établit un pont avec un autre genre très spécifique, totalement inattendu dans ce contexte.

Une nouvelle série, par deux créateurs à la forte personnalité narrative, dans le genre maison hanté : ce n'est pas gagné qu'ils parviennent à se montrer originaux. le récit avance tranquillement, avec les conventions du genre comme fondation, puis progresse par des étapes surprenantes, dépassant une simple tambouille d'artifices prêts à l'emploi. Les caractéristiques du dessin ne sont pas épatantes dès le début, mais à plusieurs reprises des détails (la femme avec une tête d'abat-jour) ou des séquences font montre d'idées personnelles originales. L'intrigue dévie des clichés à partir de l'épisode 2, là encore sans coup d'éclat tonitruant, mais de manière significative et marquée. À la fin de ces 5 épisodes, le lecteur n'est pas transporté par l'enthousiasme, mais il est suffisamment accroché pour se dire qu'il va revenir pour le tome 2. Dan Watters n'est pas aussi ouvertement subversif que dans Coffin Bound : il a réalisé une intrigue plus accessible et moins horrifique. Caspar Wijngaard ne met pas en oeuvre plusieurs approches graphiques comme dans Peter Cannon: Thunderbolt, mais sa narration est facile d'accès agréable, pleine de vie, avec des détails accrocheurs.
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