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Home Sick Pilots tome 2 sur 2

Caspar Wijngaard (Illustrateur)
EAN : 9781534320529
120 pages
Image Comics (16/11/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
There is a haunted house that has learned to walk. As it chases them across the country, Ami, lead singer of the Home Sick Pilots, regrets teaching it how. But when the military attempt to develop their own ghost-powered weapon, the Old James House might be the only defense the world has from what they unleash.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comment habiter le monde ?
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Ce tome fait suite à Home Sick Pilots, tome 1 : Teenage Haunts (épisodes 1 à 5). Il regroupe les épisodes 6 à 10 de la série, initialement parus en 2021, écrits par Dan Watters, dessinés, encrés et mis en couleurs par Caspar Wijngaard. Il contient également les couvertures originales de Wijngaard, et les couvertures variantes de Tula Lotay, Zoe Thorogood, Martin Simmonds, Adam Gorham, Sweeney Boo.

En zone pavillonnaire, le trio punk Nuclear Ba**ards est en train de répéter dans le garage des parents de l'un d'eux. Robbie, Zack et Sid sont en désaccord sur la qualité de leur nouvelle composition, l'un trouvant que c'est une copie conforme d'une autre chanson. Meg arrive et elle sort de son sac, les flyers qu'elle a photocopiés. le guitariste trouve que deux autres groupes pour ce concert, ça ne fait pas tout à fait assez. Il propose de contacter le groupe Home Sick Pilots pour se joindre à l'affiche, mais le bassiste se moque de lui. Tout d'un coup, il se met à parler avec une voix démoniaque, et Meg assiste à l'arrachage de tête des membres du groupe. le 6 octobre 1994, sur le terrain d'une base située dans le désert du Nevada, Meg, dans une combinaison moulante rouge avec un casque, fait exploser le robot géant assemblé autour d'elle. Rip s'élance vers et la serre dans ses bras. Elle indique qu'elle vient d'avoir la vision de Zack, Robbie et Sid. Après coup, Meg boit un café, attablée avec le général Rzor responsable du complexe militaire. Elle s'excuse d'avoir ainsi échoué. Il répond qu'elle n'a pas à s'excuser car elle a réussi à faire bouger un agrégat de machines pesant cent quarante tonnes.

Meg continue : elle est train loin d'avoir réussi à faire se mouvoir le robot géant, comme a pu se déplacer la maison James. Rzor souhaite savoir comment elle a réussi à animer le robot. Elle explique qu'elle pouvait sentir les fantômes tout autour d'elle. Elle a essayé de leur parler : c'était comme de s'adresser à une foule où tout le monde parle en même temps. Ils ont tous connu une mort horrible. Ils se sont tous regroupés autour, d'elle, attirés par le sang, ce sang qui qui lui colle à la peau. Quoi que la demeure James lui ait fait, elle lui a conféré le don d'être un conducteur pour les esprits. Elle explique qu'elle les réconforte, mais elle les utilise, et ils continuent de hurler. Rzor lui dit qu'elle a fait du bon boulot et il sort de la pièce. Il va trouver Rip qui est seul au réfectoire. Ce dernier n'est pas content : il comprend bien qu'il est utilisé pour servir d'ancrage émotionnel pour Meg. Rzor lui dit que c'est important et il lui propose de l'accompagner au sous-sol, dans la zone classifiée appelée System Disrupt. Il est accueilli par une jeune femme qui lui souhaite la bienvenue à l'atelier et qui lui indique que ce qu'il voit sont des essais ratés. Rzor précise qu'ils ne sont pas des militaires de l'état, mais plutôt des sous-traitants pour l'état. L'enjeu est de parvenir à transformer les fantômes en armes. Il présente ensuite Von, un médium en transe devant un mur d'écrans de télévision en train d'essayer d'entrer en contact avec les esprits, malgré le bruit de fond.

Le premier tome était sympathique, partant d'une maison hantée et de la rivalité des deux groupes de punks, pour arriver à une sorte robot géant, avec des esprits de défunts, rôdant dans le monde des vivants. le lecteur revient pour découvrir ce qu'il advient des personnages principaux, en se disant qu'il va s'agir d'aider les spectres à trouver le repos éternel. Il faut un peu de temps pour comprendre que ce deuxième chapitre reprend l'histoire trois mois plus tard. L'épisode 6 se focalise sur Meg et Rip. La jeune femme dispose du talent nécessaire pour donner des consignes aux esprits et que ceux-ci les exécutent un peu. le jeune homme se sent instrumentalisé, et le responsable du laboratoire de recherche essaye de le gagner à leur cause en lui révélant des informations tenues secrètes. du fait de la nature de cet épisode, l'artiste réalise beaucoup de cases avec des têtes en train de parler. Il donne une apparence distincte à chaque personnage, et les anime de manière satisfaisante, avec des expressions de visage et un langage corporel de type naturaliste. Il réalise quelques visuels mémorables : les corps disloqués du groupe de punk, la salle de réfectoire vide et morte à l'exception de la présence de Rip, l'effet du comprimé de sel permettant à Meg de repousser le sang qui recouvre son corps.

Le lecteur passe à l'épisode suivant et comprend qu'il se focalise sur un autre duo : Ami & Buzz. Ils sont en fuite, en voyageant clandestinement à bord de trains de marchandise. Là encore, il y a une part significative de cases avec des têtes en train de parler, et de moments ordinaires. le lecteur peut voir la différence de comportement, et donc de personnalité d'Ami & Buzz par rapport aux deux autres de l'épisode précédent. Les paysages sont plus variés puisque les deux jeunes gens voyagent. le lecteur sent une plus grande diversité dans les visuels divertissants : le train sur une voie suspendue au-dessus d'une vallée, des toilettes de supermarché particulièrement graffitées, la réapparition du spectre avec une tête en fer à cheval. Cet épisode permet de reprendre contact avec Ami & Buzz et de rappeler leur motivation, le poids que doit supporter Ami à être en contact avec des fantômes qui souffrent, leur volonté de retourner à une vie normale et d'oublier tout ce qui s'est passé dans le premier tome.

Malgré tout, le lecteur sent qu'il éprouve des difficultés à s'intéresser vraiment au sort de ces quatre jeunes adultes, et que l'enjeu du récit manque de concret. Cela évolue avec l'épisode suivant : Ami doit répondre au fantôme d'un enfant qui sollicite son attention, la chanteuse d'un groupe de punk se lance dans une diatribe antisystème, et les fantômes se manifestent massivement, impossibles à ignorer. La narration visuelle gagne en qualité spectaculaire : une discussion assis adossé à un arbre dans un beau parc, un concert de punk dans la foule, une masse anthropoïde géante composée de spectres fusionnés entre eux. le lecteur note également que le scénariste prend les choses plus à coeur, ou en tout cas développe un point de vue rebelle intelligent et construit. La chanteuse punk hurle sa colère contre les générations précédentes, des abrutis qui ont ravagé la moitié de la planète, qui se contentent de coupables faciles comme l'immigration et l'évolution de la culture, qui ignorent tout ce qui est compliqué, préférant tout simplifier parce que c'est plus facile à comprendre, donc bon. Dans le même temps, ils prônent que tout était mieux avant. Ce discours replace la série sur le terrain des jeunes adultes prenant leur responsabilité contre l'état du monde dont ils héritent. Il trouve son écho dans une discussion entre Ami et Buzz dans l'épisode 10 : elle évoque le devenir des groupes ou des musiciens engagés, en rébellion contre le système, quand ils prennent de l'âge. La discussion commence avec les Sex Pistols, mais Buzz les écartent estimant qu'ils n'avaient utilisé le mot Anarchiste pour la rime pauvre avec Antéchrist. Ami suggère alors de prendre l'exemple de Joe Strummer, le leader du groupe The Clash. le raisonnement atteste d'une bonne compréhension de la cuture punk de cette époque, et du choix de vie que le jeune adulte doit faire. le récit n'est plus dans une rébellion de façade, simple prétexte à une tension dramatique, et une dynamique narrative, mais dans une véritable réflexion.

Cette réflexion sur l'engagement n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe : elle est indissolublement liée au récit, aux personnages, à l'intrigue. Ami décide de ne pas privilégier sa sécurité matérielle en ignorant le problème, mais en participant à construire une solution, en phase avec la déclaration d'intention de la chanteuse punk. Sa décision provient de l'existence des fantômes dans la série, et du pouvoir qu'elle a reçu. Cela peut se lire comme une métaphore d'un talent ou d'un don pour un métier ou une passion, mais c'est aussi un élément premier degré de l'intrigue. Celle-ci passe donc dans une autre phase, et le scénariste donne d'autres types de séquences à illustrer. Caspar Wijngaard se retrouve plus à l'aise avec la diversité de ce qu'il représente : une belle pendulette sur un manteau de cheminée, une personne qui se pend dans sa garde-robe, Meg recouverte d'une armure de sang avec quatre bras supplémentaire, Ami un peu gaie au comptoir sous l'effet de l'alcool, une batte de baseball hantée, un hélicoptère abattu en plein vol, un banal diner à l'angle de deux rues, un magnifique coucher de soleil admiré depuis un ponton, et enfin la résurgence de la demeure James. le lecteur se retrouve entraîné par la fougue de la jeunesse qui refuse de devenir vieux et ambivalent, et qui passe à l'action.

Le premier tome était quelque peu déstabilisant du fait d'une intrigue qui semblait changer de genre en cours d'histoire, et de dessins sympathiques, mais un peu contraints par la nature de l'intrigue. En commençant ce deuxième tome, le lecteur se dit que ces caractéristiques un peu contraignantes ont évolué, mais ont été remplacées par d'autres tout aussi limitantes. La lecture reste agréable, tout en étant un peu frustrante. Cette impression s'envole en cours d'épisode médian, lors d'un concert de punk. le lecteur est pris à parti par le discours engagé et intelligent de la chanteuse, et il voit deux façons opposées d'envisager d'habiter le monde entre Meg et Ami. le récit se dirige vers un conflit et intègre plus d'action, les séquences se diversifient. L'artiste peut alors fait preuve de son talent, à la fois pour une narration fluide, et pour des images mémorables.
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