La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Ce roman avait tout pour me plaire sur le papier. La couverture est magnifique mais, parce que oui il y a un mais... et pas un petit.
Je suis passé à côté de cette lecture.
Plusieurs choses m'ont dérangé, la narration à la 3ème personne qui met trop de distance. Je n'ai pas réussi à me sentir "impliquée". le personnage de Thene ma totalement laissé de marbre.

oilà bien longtemps qu'un livre ne m'avait pas perturbée à ce point. Ne m'avait pas laissée aussi songeuse. Je pense ne pas avoir saisi toute la portée de cette histoire, un peu trop freinée par la forme du texte. En effet, celui-ci possède une narration particulière, que l'on a pas l'habitude de voir, à savoir le « nous ». le narrateur s'adresse à nous et nous inclus dans l'histoire même, ainsi nous nous retrouvons à suivre Thene dans les rues de Venise, une Venise étrange, par ailleurs.
Mariée à un homme qui dilapide sa fortune dans le jeu, elle va un jour se mettre à jouer également et va se découvrir un don pour ça. Un don tel qu'il va attirer l'attention de la Maîtresse du Jeu, l'incitant ainsi à lui proposer une partie bien plus importante. Une partie de complots, d'intrigues, avec des personnes transformées en cartes à jouer. Venise devient un véritable plateau de jeu où chaque personne est un pion, conscient ou non, embarqué dans une partie aux enjeux monumentaux.
Le fond avait pourtant de quoi me passionner : des complots, des intrigues, des mystères, une femme qui se bat pour sa liberté. Et au final ça a fonctionné, dans un certain sens, car j'avais envie de savoir comment ce jeu allait se terminer.
Mais cette histoire a soulevé beaucoup trop de questions et les nombreux niveaux de lecture ont finit par me faire perdre de vue l'histoire en elle-même. Je finissais par me demander « mais qui parle ? Qui est ce nous ? Quelle est cette dimension, cette Haute Loge au sein de laquelle on mise ces choses qu'on ne peut toucher ? ».

☄ Je crois que je me suis sentie frustrée de ne pas savoir, de rester dans le flou, et dépassée par les questionnements que soulevait cette lecture. Et puis une impression de malaise me reste. Car finalement, qui nous dit que quelque part, dans une certaine Haute Loge, des gens – mais sont-ils seulement humains ? – ne sont pas en train de jouer avec des vies, et qui vous dit que vous-même, vous n'êtes pas une carte dans la main d'un joueur ?

Abandonné après une soixantaine de pages, je n'ai pas aimé. C'est rare que j'abandonne une lecture, mais ces codes d'une société basés sur un jeu gigantesque me plaisent tellement peu, que je n'ai même pas envie de les imaginer. Pas pour moi, tout simplement.