[…] la photographie relève de l’alchimie. Elle transforme les horreurs de l’humanité en or. Tout n’est qu’une affaire de regard.
L’uniforme aux coutures strictes va lui sembler bientôt trop étroit pour ses idées.
Elle a compris depuis la prison que seule l’intelligence pouvait sauver le monde, non pas la connaissance mais une intelligence humaine, faite de bon sens, d’amour, et cet amour de l’humanité peut, doit porter la paix, doit enterrer la guerre, par les armes s’il le faut.
Photographier ne s’apprend pas, c’est voir qui s’apprend, voir le monde, voir les visages. La photographie ne fait qu’en découler.
Camarades de tous les pays, dénoncez-vous les uns les autres.
La vérité est la première victime de la guerre.
Les humains se comportent bien plus mal que les animaux, foi de zoologue.
Les autres savent que, s’ils parlent, ils auront de gros ennuis, en clair une balle dans la tête.
Gerda se souvient de ce qu'elle a lu dans les livres sur l'Inquisition espagnole lors de son année d'études en Suisse. C'est une croisade contre les mots. C'est un enterrement en grandes pompes de la pensée libre.
Elle veut regarder le monde avec un objectif car ses yeux sont brûlés.