À l'ombre des feuilles

Je me suis toujours senti Québécois, mais différent de l’image homogène que l’on s’en fait et j’ai l’impression que, inconsciemment, c’est de cette manière que j’ai été attiré par le rap.
Comme pour plusieurs jeunes issus des communautés culturelles l’avènement du hip-hop fut pour moi une grande révélation : nous pouvions enfin voir et écouter de jeunes Noirs évoluant dans un contexte urbain se démarquer et créer un style musical à leur image. Même si nos réalités socioéconomiques n’étaient pas celles de ghettos américains, j’avais plus d’affinités avec Notorious B.I.G. qu’avec Ginette Reno et j’avais plus envie de ressembler à Tupac Shakur qu’à Éric Lapointe.