Deux fois seulement une lame n’a pas correctement été transmise. Les deux épées, Brisecroc et Aubelame, nous ont été volées par des barbares. Nul homme civilisé ne sait où elles se trouvent aujourd’hui.
Malden connaissait l’histoire des Sept Lames, ces guerriers légendaires, ainsi surnommés à cause des épées sacrées qu’ils possédaient. Ces armes avaient été forgées par l’homme alors même que la Cité Libre de Ness n’était encore qu’une simple tour sur cette colline. La technique de leur fabrication avait été oubliée avec le temps, mais on disait que même les nains seraient incapables de créer des armes aussi puissantes ou aux fils aussi tranchants.
Langacide avait l’air d’un vieux morceau de fer rouillé, d’une épée abandonnée sur un champ de bataille, exposée au soleil et à la pluie des siècles durant. Pourtant, quand celui qui la maniait partait au combat, sa véritable essence rejaillissait. Elle sécrétait du vitriol concentré plus puissant que l’aqua regia des alchimistes, un acide capable de ronger n’importe quelle substance connue. L’épée devait être rangée dans un fourreau spécialement doublé de verre, afin de ne pas venir brûler celui qui la portait à la ceinture. Il s’agissait de l’une des armes les plus puissantes au monde, et Bisbille la maîtrisait à la perfection.