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Citations sur L'île aux cannibales, 1933 : Une déportation-abandon en S.. (9)

Note de service à l'intention de la police urbaine:

Le fonctionnaire de police ne doit jamais perdre de vue que tout individu sans passeport, tout individu non enregistré est déjà un individu suspect, qui soit a commis un crime, soit s'est échappé de prison, de camp ou de déportation et tente de brouiller les pistes, soit est sur le point de commettre un crime.

Selon les témoignages recueillis, les personnes interpellées passaient très peu de temps au poste de police, avant d'être embarquées dans les convois spéciaux pour la Sibérie sans même être autorisées a prévenir leurs proches.
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Depuis 1930, le Kazakhstan avait été entraîné, comme le reste du pays, dans la tourmente de la collectivisation forcée et la « dékoulakisation » , auxquelles s’ajoutait ici un vaste plan de sédentarisation. …. En réalité, ici plus qu’ailleurs, la course aux records de collectivisation, ainsi que des livraisons obligatoires de viande d’une ampleur sans précédent, désorganisèrent totalement le cycle productif. Le cheptel kazakh, le plus important de l’URSS à la fin des années 1920, fondit de plus de 85% en trois ans, entraînant une immense paupérisation de la population kazakhe qui, dans sa quasi totalité vivait de l’élevage.
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Que nous apprend l'épisode, exceptionnellement bien documenté - par rapport à d'autres déportation de masse -, de l'île aux Cannibales? Cet événement éclaire, tout d'abord, la mise en œuvre meurtrière d'une utopie : celle d'une vaste entreprise d'ingénierie sociale, d'une planification bureaucratique et policière visant à "nettoyer" et à "purifier" certains espaces soviétiques - et notamment les villes - de leurs "éléments déclassés et socialement nuisibles", en les déportant vers des "zones-poubelles" de la Sibérie.
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La famine de 1933 , dans les » peuplements spéciaux » et l' »affaire de Nazino » contribuèrent, de façon décisive, à déplacer le centre de gravité du système du Goulag des villages spéciaux vers les camps de travail.
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Les gardes et les commandants n’avaient – dans les premiers jours du moins- guère réagi ni décidé de mesure d’isolement vis- à-vis des individus interpellés en possession de chair humaine ou pris sur le fait d’en consommer. La plupart d’entre eux furent relâchés, au motif qu' »il n’avait pas été établi qu’ils avaient tué la personne dont ils avaient consommé certaines parties du corps » (….) et que « le code pénal soviétique ne prévoyait pas de peine pour les cas de nécrophagie ».
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A Nazino, à la suite d’un faisceau de circonstances aggravantes – un groupe d’individus exceptionnellement démunis et inadaptés, expédiés sans la moindre intendance et débarqués dans des lieux particulièrement inhospitaliers -, ce sont les deux tiers des déportés qui disparaissent en quelques semaines. Exemple extrême, cas limite, cet épisode meurtrier s’inscrit non seulement dans la mise en œuvre d’une utopie , dans le fonctionnement d’un système bureaucratique et répressif-celui des Peuplements spéciaux- mais aussi dans un espace saturé de violence.
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n trois ans, le cheptel sibérien fondit, selon les données officielles, des deux tiers, tandis que les rendements céréaliers baissaient des 45 .Les plans de collecte, quant à eux, augmentèrent durant ces années de plus de 30 % . Dès le printemps 1931, les rapports secrets de l’OGPU envoyés à la Direction régionale du Parti reconnaissaient l’existence de « foyers isolés de difficultés alimentaires » . Le plan de collecte de 1931, très élevé- plus de 1400 000tonnes de céréales et 450 000 tonnes de viande- , fut réalisé avec plusieurs mois de retard et au prix d’un abattage massif du cheptel et d’une confiscation d’une partie des semences pour la récolte de l’année suivante. Dans une quarantaine de districts agricoles du sud de la Sibérie occidentale, les disettes de 1931 evoluerent localement vers de véritable famines durant le printemps 1932
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Depuis l’instauration des camps de travail et « des villages spéciaux » pour paysans déportés, les prisons, dont la capacité maximale était de l’ordre de 180 000 places accueillaient en règle générale les condamnés à de courtes peines (inférieures à trois ans) et les individus arrêtés en attente de jugement. A partir de l’été 1932, sous l’effet des arrestations massives liées à la campagne de collecte, particulièrement tendue, le nombre des détenus incarcérés en prison augmenta de manières exponentielle pour atteindre le chiffre énorme de 800 000 personnes au printemps 1933.
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Dès le lendemain, 23 janvier , le dispositif visant à empêcher toute fuite des affamés (et toute diffusion des nouvelles sur une famine niée par les autorités) est complétée par des directives suspendant la vente des billets de chemin de fer aux paysans. Au cours de la dernière semaine de janvier, quelque 25 000 fuyards sont arrêtés. Un bilan dressé deux mois après le début de l’opération faisait état de 225 000 personnes appréhendées.
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