L'homme de fer, non pas celui de la série en chaise roulante, celui qui dirigeât l'URSS, j'ai nommé Staline, fut à l'origine d'une des périodes de coercition la plus forte et longue de l'humanité. Il régna par la terreur tout en ayant l'air de rien, faisant accuser d'autre à sa place des méfaits qu'il ordonnait.
« La terreur et le désarroi » le livre de
Nicolas Werth est une synthèse des premières recherches dans les fonds déclassifiés du NKVD et d'autres encore avant la nouvelle fermeture de Vladimir Poutine. Les révélations sur l'ancien régime commençaient selon lui à nuire à l'image du pays.
Ce qui ressort de ces études c'est une image plus claire, un comptage plus proche de la réalité de la méthode employée par Staline pour maintenir son peuple sous la terreur et du nombre de victimes que cela a entraîné. Entre le commencement du règne et sa mort les méthodes évolue peu. Utilisation des mauvaises conditions climatiques pour aggraver des famines dans certains états ; procès pour des faits inventés, supposés ou pour des peccadilles, comme le vole d'un kilo de pommes de terre pourrit, d'un kilos de pain pour nourrir une famille près de mourir de faim au vrai sens du terme, valant jusqu'à dix ans de privation de liberté dans des coins charmant comme la
Kolyma, qu'a si bien décrit
Varlam Chalamov dans ses «
récits de la Kolyma » ; pelotons d'exécution derrière les soldats effrayés et sans armes envoyé combattre les soldats de l'Allemagne nazie, abattant tous ceux qui faisaient un pas en arrière, ne se jetaient assez vite dans la mêlée, comme dans le magistrale « Stalingrad de
Jean-Jacques Annaud.
Nicolas Werth passe au peigne fin tout, donne des chiffres à faire frémir. Imaginez, il y avait des quotas de gens à exécuter et pour faire du zèle les autorités locales demandaient toujours de revoir les chiffres à la hausse. Imaginez encore, vous sortez de la grande guerre patriotique (seconde guerre mondiale) les récoltes du fait du temps, du manque de bras et de matériel sont très faibles, Staline donna tout de même l'ordre, malgré des avertissements, de procéder à des réquisitions pour répondre aux chiffres demandés créant une famine monstre, augmentant du même coup les peines pour le vol. Cela donne le vertige. Certes il y eut moins de personnes exécutées que par les nazies, mais un tel massacre et une telle terreur pendant aussi longtemps, je ne sais pas vous, mais moi cela me donne des sueurs froides dans le dos, la tête tourne, cela me procurerait même des cauchemars.
Si vous voulez un très bonne aperçu des crimes du régime Stalinien, qui est allé jusqu'à poursuivre en justice, torturer des amis pour asseoir son pouvoir, achetez ce livre et accrochez-vous. Attention tout de même, la lecture est au départ difficile, c'est un historien qui écrit, pas un vulgarisateur ( ce n'est pas péjoratif), il n'y à donc pas d'effets de manche, de belles tournures ou autres artifices.