Dans les pays du Sud, j’aime voir aux cordes à linge, le défilé des dessous intimes, dorlotés par la brise chaude. Des gouttelettes d’un reste de liquide savonneux en perlent et s’écrasent sur le nez des passants. Petits drapeaux de nations personnelles, étendards de soi-même, ils giclent à la gueugueule du monde entier, leur joie mouillée d’être en vie.
Ceci dit, j’aime bien les regarder faire.
Ils s’en-nouent comme des macaques. Ils poussent des rires incongrus. Et surtout, ils s’échangent tout ce qu’il y a moyen de s’échanger. L’air derrière la remise transpire humide, chargé d’odeurs fortes, de sueurs indéfinissables, de sécrétions baroques. Des cris langoureux de sirènes ondulent au gré et marées de leurs pics de plaisir. Leurs corps rodés ne sont plus que des chairs à sentir ; des bribes de peaux de toutes sortes jaillissent au jour puis retournent dans les entrelacs obscurs de tissus de lainages; muqueuses, veines enflées, ongles acérés, haines à l’air, tout est monnaie de troc à cette heure-là du jour derrière la remise…
Et ça m’fait quelque chose à ma lingette.
Je touche la peau de X ; je n’y trouve rien d’un Prince Charmant, simplement la force de la vie dans toute sa splendeur et dans toute sa crudité.
L’aimer toute ma vie était évident.
Comment la vie s’organise-t-elle pour se faire rencontrer des âmes qui ont à échanger ? cela relève-t-il du domaine électrique, chimique, extra-naturel, sur-réaliste, attraction terrestre, télépathique, … ? Qu’est-ce qui fait que le Temps a raison d’acoquiner certaines âmes pour un morceau d’éternité ?
Il m’est arrivé d’aim Moins certains hommes à cause de leurs moches chaussures. Fade godasse= remède contre l’amou. Fade godasse= rien à agripper. Pieds mous. Démarche lourde. Port de tête veau.