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EAN : 9791030706079
304 pages
Au Diable Vauvert (31/08/2023)
3.57/5   14 notes
Résumé :
Un western chorizo en Andalousie !

Les vacances rocambolesques d’une vieille dame délurée embarquée dans une vendetta farfelue, entre mémoire traumatique et reconquête joyeuse d’elle-même.

« Aujourd’hui du haut de mes mille années, il m’apparaît qu’à bien des âges de ma vie, j’ai eu “peur pour mon corps”. De cette bonne vieille trouille qui vous agrippe les tripes et vous pique et vous nique. J’ai eu peur dans toutes mes cours de récré,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quel bonheur de suivre les pérégrinations de l'Ancienne, cette femme de 1000 ans, dans une Andalousie de décors de cinéma en papier maché, de flamenco et de gitanos, sous un soleil cuisant et une chaleur mortelle. Ah comme j'ai aimé accompagner l'Ancienne dans ses aventures déjantées, dans cette célébration de la vie, cette femme qui a tout connu mais n‘en garde pas moins une joie de vivre, un esprit libre et un appétit intact : « J'aime ça ! J'aime tout, c'est la fiesta ! J'aime ! j'aime !, j'aime ! ».

L'Ancienne, c'est aussi une tata qui n'a pas froid aux yeux : « J'ai un peu envie de provoquer ce petit animal. Ce n'est pas parce que je suis un dinosaure venu du fin fond des temps que je vais me laisser traiter comme une savate ringarde et coincée. Petit con de jeune. Il ne dit plus rien. Oui, mon gars, de mon temps, voire de tous les temps, les filles embrassent les filles. Et c'est bon».

Texte très près du corps et de l'oralité, la marque de fabrique d'Isabelle Wéry. Une langue qui bouscule et tangue, de la musique « qui est le plus doux des guides », des scènes colorées et tendres (comme celle du caïd arrosant ses géraniums à la tombée du soleil, géraniums impeccablement taillés et débarrassés de feuilles et fleurs mortes) une imagination sans limite et sans tabou, pour ce rendez-vous avec le passé, une prise de conscience tardive et douloureuse d'abus et une tentative de régler les comptes afin de partir l'esprit léger.

Du très bel ouvrage, Madame Wéry. Vous êtes une épicurienne et vous donnez envie à vos lectrices et lecteurs de croquer la vie. Merci pour ça, Isabelle.
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"Un western chorizo en Andalousie !" nous dit la 4è de couverture.
Ok pour le western, ok pour l'Andalousie, pas vu de chorizo mais bon on ne gagne pas à tous les coups et là j'ai failli tout perdre..

Madame Vanina, l'ancienne, est attendue à l'aéroport par le Chat, en route pour le "cortijo del pescado"... ses petits neveux lui y ont offert un séjour à l'occasion de son grand anniversaire.. Et le séjour commence sur les chapeaux de roue , ou plutôt sous un soleil de plomb , bienvenue à la Sierra Alhamilla, seule région désertique en Europe, lieu de tournage de nombreux films, westerns ou autres..

Honnêtement j'ai failli laisser tomber ma lecture. Je n' ai apprécié ni le style, ni le jargon "djeune" de la Tata Vanina . Ce sont les pages consacrées au désert et à ses paysages qui m'ont fait patienter jusqu'à la phrase finale moins déçue que prévue. Si l'importance des sujets abordés au fil des pages ne fait aucun doute le côté frappadingue du récit risque de décourager plus d'un lecteur, mais bien sur ce n'est que mon modeste avis.

Un grand merci aux éditions Au Diable Vauvert et à Babelio pour ce partage lors de la masse critique de septembre dernier

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Les petits neveux de Mademoiselle Vanina, l'Ancienne, lui ont offert pour ses mille ans un Airbnb dans le désert andalou, Airbnb géré par le Chat, un peu naze mais doté d'une étrange clairvoyance, tandis qu'à côté le Chien et ses ouvriers construisent un bâtiment secret et que la fille girafe erre nue à la recherche de plantes pour son herbier.

Et c'est que c'est une marrante l'Ancienne!

Le petit miracle avec Isabelle Wéry c'est que sous l'abord déjanté, transpirent une étonnante poésie, un récit frais et parfumé, des personnages touchants, fragiles, et des sujets sérieux comme le réchauffement climatique ou les abus sexuels.
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Il y a des unions évidentes. Isabelle Wéry publiée Au Diable Vauvert, c'est une évidence. Son univers est taillé sur mesure pour se fondre dans la ligne éditoriale de la maison.

Mademoiselle Vanina a 1000 ans. Elle en a vécu des choses ! Une longue vie dissolue durant laquelle elle a trainé ses guêtres dans toute l'Europe et jusqu'en Chine. Pourtant l'Andalousie lui est encore Terra Incognita. Ses vacances espagnoles (offertes par les petits-neveux qui reluquent son héritage) vont lui faire découvrir tout un monde baroque et lui permettre de se redécouvrir elle-même.

Entre les orangers et la Sierra Alhamilla, Vanina rencontre le Chat, la Femme Girafe, le Chien et même le fantôme du Marin Mort. L'Ancienne, aussi extravagante que les autochtones, se mêle dans cette étrange fourmilière et se livre sur son passé. L'occasion pour elle de regarder dans le rétroviseur avec un regard neuf et de remettre en cause ce qu'un certain Sergio lui a fait vivre quand elle était jeune.

Rouge western est une fantaisie joviale, une folie douce qui renferme en son coeur quelques sujets lourds comme si Isabelle Wéry avait enrobé la laideur d'un papier cadeau flamboyant, comme si elle nous rappelait qu'il faut vivre plus fort malgré tout.

A l'image de Sweetie Horn, personnage principal du roman précédent de l'autrice, Vanina est une héroïne ébouriffante. Ses aventures ibériques pourront dérouter les plus cartésiens d'entre vous mais quel régal. C'est enlevé, drôle, décomplexé. Je n'en attendais pas moins de l'autrice.
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Vanina a 1000 ans! Ça se fête! Ses neveux lui ont offert un séjour dans un charmant Airbnb en Andalousie. le Chat (hihi) vient la chercher à l'aéroport et la conduit dans le charmant “Cortijo del pescado" (haha) en pleine Sierra Alhamilla, désert unique du continent Europa où de nombreux westerns ont été tournés. Elle y découvrira le Chien, la jeune fille Girafe, des fantômes, des orangers, des chinois, un fleuve asséché et surtout une envie d'en découdre avec son passé, le présent aussi, et tous ceux qui commettent des agressions sexuelles.

C'est la mention : “western chorizo en Andalousie ! Les vacances rocambolesques d'une vieille dame délurée embarquée dans une vendetta farfelue, entre mémoire traumatique et reconquête joyeuse d'elle-même” qui m'a fait un clin d'oeil. On découvre l'Andalousie, de beaux paysages certes, et une vieille dame qui tente de guérir de son passé traumatique.

Le cadre est dépaysant, ça, c'est sûr! Il faut partir avec l'esprit ouvert au fantastique, au “n'importe quoi”. On parle de personnes millénaires, de 9G, d'un continent Europa, de mutations génétiques. On mélange tout ça avec des traumatismes, des souvenirs atroces qui nous sont balancés à la tête comme ça, nous transformant en voyeurs, mais “qui sont bien racontés” selon certains personnages. On ajoute un humour parfois très lourd et vulgaire, un vocabulaire et des tournures de phrase pour faire “djeuns” comme il est écrit ou parfois très (trop) imagé pour moi! : “Ils beuglent des injures qui sentent le vieil étron coulant […] en hurlant des grosses phrases en langue d'Asie gorgées de sang de mygale ” (gné?). Au début, j'ai pensé que cette femme était morte ou mourante et qu'elle rêvait, délirait et revoyait sa vie, réfléchissait à tout ce qu'elle a vécu, ce qu'elle aurait voulu changer. Bon, ce n'est pas le chemin qu'à prit ce roman.

J'ai été trop distraite du fond par la forme qui ne m'a vraiment pas plu et par tous ces petits évènements, ces rencontres qui m'ont parus parfois n'avoir ni queue ni tête. Et pourtant, les paragraphes plus “sérieux” sur la lutte contre les agressions sexuelles, le trauma, la résilience, la guérison sont bien là, bien écrits, bien justes. Trop d'humour pour faire passer la violence du propos? Déçue donc car le thème et le cadre avaient tout pour me plaire et faire réfléchir.
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critiques presse (1)
Actualitte
22 août 2023
Un roman de la vengeance qui se découvre à elle-même, une femme que transcende un #MeToo survenu par théophanie.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
À mon réveil, la première image que je vois par la fenêtre, c’est un palmier. Comme d’habitude, je suis tentée de sauter sur mon téléphone portable pour y lire les news, d’éventuels messages et le nombre de « likes » sur mes différents comptes Instagram, Tiktok et WhatsApp mais je me ravise. Est-ce que la vue de ce palmier n’est pas plus importante ce matin ? Et ce bleu fulgurant du ciel, n’est-ce pas le plus doux des réveils ? Oui, je décide de rester là, otarie alanguie sur son rocher, et remercie encore une fois la vie d’être si confortable.
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Je suis née avec un sexe de femme mais j’ai souvent eu l’intime conviction que je portais en moi d’autres sexes. Être au monde, c’est une expérimentation grande et excitante qui ne se cantonne pas dans un tout petit champ prédéfini par des organes génitaux. L’existence est vaste. Si vaste. Et aussi, avant que tu ne me poses la question, je te réponds déjà : oui, j’ai mille ans et je baise. Avec des corps. Avec des paysages. Avec des parfums. Avec des images.
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Avant de me coucher, je ne sais pas pourquoi, bêtement, je cherche à avoir des nouvelles du monde. Je vois partout le visage d'une jeune adolescente appelant les gouvernements de toutes nations à adopter des comportements radicaux en faveur de l'écologie. On y voit aussi des messieurs grincheux aux visages de vielles poupées, reliquats d'un vieux monde, tacler la jeune femme. Leur haine est effarante. Leur négation de la gravité de l'état d'insalubrité de la Terre également. Et je me dis qu'un monde de fieffés ringards, souillant autant la nature que le corps des femmes, est en train de s'écrouler. Il n'y a pas d'autres mots plus adéquats: "fieffés ringards".
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Pourtant, aujourd’hui du haut de mes mille années, il m’apparaît qu’à bien des âges de ma vie, j’ai eu “peur pour mon corps”. De cette bonne vieille trouille qui vous agrippe les tripes et vous pique et vous nique. J’ai eu peur dans toutes mes cours de récré, pour mes seins naissants, pour mes fesses, mes culottes, mon sexe, peur des moqueries, des attouchements, de la violence. Et peur en famille aussi.
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Un monde de fieffés ringards, souillant autant la nature que le corps des femmes, est en train de s’écrouler.
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