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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les amateurs de saga familiale vont être conquis, dans Au nom des miens nous suivons le parcours d'une famille finlandaise : Siri et Pentti, les parents et leurs 12 enfants.
L'histoire commence au début des années 80, Annie qui s'est installée à Stockholm revient passer Noël dans le nord de la Finlande, dans son village natal. L'occasion de retrouver ses parents et surtout ses onze frères et soeurs.
Certains ont déjà quitté le nid, le plus jeune a 6 ans...Le temps des retrouvailles va nous permettre de connaître tous les personnages, au début il n'est pas simple de se repérer mais l'auteur a eu la bonne idée de mettre en début de roman la liste des personnages et leurs principales caractéristiques. Il faut également se familiariser avec les prénoms finlandais auxquels nous ne sommes pas habitués, tel Lauri qui est celui d'un garçon. Passé ce cap, nous nous plongeons avec intérêt dans l'histoire de cette famille atypique. Siri la mère avait tout juste 14 ans lorsqu'elle a rencontré pour la première fois Pentti, dernière et mal aimée de sa famille, elle a très vite voulu fuir. le couple s'installe dans une ferme et très vite ont des enfants. Mais un drame va les frapper et les deux aînés vont mourir ... Ces deuils vont déterminer leur vie futur, la douleur va réveiller les vieux démons de Pentti qui va devenir un être tourmenté, introverti, inquiétant et parfois violent. Siri va vivre à travers ses enfants et ses multiples grossesses. En alternant présent et passé, l'auteur nous dresse le portrait de chacun des enfants, tous différents, entre Esko, l'aîné qui veut racheter la ferme de ses parents, Tarmo, le jeune étudiant dont l'intelligence, repérée par un professeur lui a permis d'aller à Helsinki pour étudier, Lahja jeune adolescente éprise d'un "bad boy" ou encore Annie la fille aînée, pilier de ses frères et soeurs. Pour ceux qui l'ont lu, l'ambiance m'a fait pensé à La saga des Neshov. J'ai particulièrement la grande finesse psychologique des personnages et surtout les liens entre tous les membres de la famille. L'auteur a su habilement distiller les non-dits, les secrets et les rivalités de cette grande famille, notamment au sein de la fratrie . J'ai été particulièrement touché par le portrait de la mère qui après vie difficile, peux enfin souffler et connaître le bonheur.
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En voilà une drôle de famille.
En Tornedalie, terre du grand nord de la Finlande, vivent les Toimi. Deux parents et douze (ou quatorze) enfants. Presque tous sont de nouveau réunis lors du Noël 1981. Ce qu'il s'est passé avant, ce qu'il va se passer après : tous les fils que ce roman va tirer m'ont surpris et touché.
Il faut dire que j'adore les sagas familiales. Et celle-ci est dépoussiérée, moderne dans le style et dans les réponses aux questions posées. La force des liens dans une fratrie, les rôles qui nous sont assignés, le poids des non-dits. Et plus largement, tout ce dont on hérite à l'insu de notre plein gré - ce qui fonde un destin, voilà des questions qui m'ont toujours passionné.
Les personnages sont splendides, même les plus haïssables. En deux temps trois mouvements, je me suis attachée à eux, mais aussi au cadre (avec une incursion dans l'histoire finlandaise) et aux enjeux. Et comme ce texte ne manque pas de suspens, une fois commencé, impossible de ne pas le dévorer.
Grand plaisir de lecture avec ce roman simple et audacieux, sombre et lumineux. S'il y a une suite, je me jetterai dessus !
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Lors des fêtes de Noël 1981, Annie (27 ans) l'ainée des douze enfants encore vivants de la famille Toimi (Riiko et Elina, les deux premiers nés sont morts en bas âge) revient à la ferme, chez ses parents (Siri et Pentii) dans la campagne finlandaise. Annie est partie depuis longtemps, elle habite en Suède (à Stockholm) avec son jeune frère homosexuel, Lauri.

Annie est enceinte et ne veut pas avorter une seconde fois, même si elle n'est pas vraiment amoureuse du père de l'enfant (Alex, son collègue, qui lui est fou d'elle …) Elle a déjà été enceinte d'un certain Hassan par le passé mais n'a pas gardé l'enfant. Pas question que la religion et la culture de ce dernier fassent d'elle une épouse sous tutelle masculine !

Un drame va survenir durant la semaine précédant le 25 décembre : Arto (6 ans), l'avant-dernier garçon de la fratrie (le plus jeune a 4 ans) va se brûler accidentellement et être hospitalisé … Cette année, ils sont tous présents à la ferme. Se sont imposé une mission (enfin les plus âgés d'entre eux) : parler à leur mère d'évènements du passé concernant leur père, dans le but de la faire réagir une bonne fois pour toutes … Dès lors, tout va s'accélérer !

Nina Wähä est une « pro » du secret bien gardé, puis à moitié révélé – et finalement distillé au compte-goutte – le lecteur qui attend avec impatience de percer le mystère de cette famille (peu banale) doit se résoudre à ronger son frein, tout au long de ce nébuleux récit. L'auteure est également fort douée pour nous soumettre – au fil des pages – un bon nombre d'analyses psychologiques – finement ciselées – et se fait un malin plaisir de décortiquer avec beaucoup de lucidité la nature profonde des uns et des autres … Va-t-on enfin connaître le fin mot de l'histoire ?!…

Un style atypique, une construction qui nous emmène régulièrement dans le passé des enfants (et des parents …) Ce roman est une formidable comédie humaine ! Un diamant brut ! Bref, un énorme coup de coeur en ce qui me concerne ! Je tiens également à remercier la Masse critique de Babelio ainsi que les Éditions Robert Laffont (collection Pavillons) de m'avoir fait découvrir cette écrivaine de talent !
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Pour cette rentrée littéraire, les Editions Robert Laffont nous fait une belle surprise en publiant le premier roman traduit en français de Nina Wähä, auteure suédoise, bien connue dans son pays pour avoir exercé ses talents dans d'autres domaines artistiques comme ceux du chant et de la comédie. Elle signe ici une fresque familiale empoignante, celle de la tribu Toimi, singulière à plus d'un titre, tant par l'histoire de sa famille que la diversité des caractères qui la composent.

Parlons d'abord de la forme. Elle se démarque du roman fleuve par la présentation de son récit - avec ses didascalies remarquables au tout début du récit et qui chapeautent chacun des chapitres - qui fait de lui un hybride entre une fiction narrative et un drame en trois actes. Il n'y a pas qu'au niveau de la forme que l'auteur a décidé de pratiquer un mélange des genres tout à fait personnel, elle a également décidé de mêler Suède et Finlande, les deux pays voisins ont toujours eu une histoire liée, et quelques expressions anglaises, qui marquent vraiment un décalage entre la voix narratrice, très présente, et ses protagonistes. Ce mélange de codes, que je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer ailleurs que chez Nina Wähä précédemment, est à mon sens une façon inédite (ou peu expérimentée, je n'ai pas la prétention d'avoir tout lu) d'explorer le destin d'une famille sommes toutes semblable à tant d'autres familles finlandaises, exception faite du nombre d'enfants qui est de quatorze enfants, rappelons-le, en comptant les deux aînés disparus. Une façon de souligner, cette tragédie intime, qui s'est joué dans le cadre utérin de la fratrie, par les parents. Tragédie qui reste l'un de ces innombrables accidents de vie qui a frappé d'innombrables familles recluses dans une époque, un lieu de vie et une situation sociale difficiles.

Le fil de l'histoire, je ne l'ai pas lâché d'un bout à l'autre du roman ou plutôt, c'est le fil qui ne m'a pas lâché. Car une fois qu'on a surgi dans la vie des Toimi, bien difficile d'en trouver une voie de sortie. La focalisation interne nous fait passer d'intériorité en intériorité, découvrir chacun des Toimi sous divers angles, tellement différents qu'ils constituent à eux seuls un bel échantillon d'une société finlandaise divisée, fragmentée. Chaque personnage apporte sa vision de ce prisme qu'est cette grande famille. le point de vue des uns, des autres qui défilent dans un récit dense, sans fin, m'a permis d'appréhender les mécanismes de fonctionnement de ce clan, sous le signe d'un père taiseux, d'une sauvagerie qui confine la bestialité, qui domine les siens avec son aura de chef de famille despotique, d'une mère dominée, mais aimante. Il vous faut absolument lire ce texte jusqu'à la fin pour tenter de comprendre ces stigmates qui ont crucifié le père de famille dans le rôle de l'impie, qui ont sanctifié la mère au point d'en faire une sainte, quasiment. C'est bouleversant, terriblement déchirant, encore plus, lorsque ce terrible patriarche incapable de parler, de montrer, d'exprimer, écrit une lettre, une ultime adresse, pour évoquer un passé, celui du couple, oublié, méconnu, différent de celui que le silence des années passées a pu composer dans la tête des rejetons Toimi.


C'est un dénouement à la mesure du reste du texte, qui rééquilibre le couple, brisé, des Toimi : rien n'est parfait, rien n'est beau, rien n'est lisse, encore moins le patriarche Toimi, qui au-delà de tous ses penchants douteux, décédé d'une mort affreuse, parvient à se défaire outre-tombe de ces habits inconfortables et étroits de presque monstre que la fatalité lui a fait endosser. À chaque famille ses drames son membre qui porte en lui une certaine noirceur d'âme, ici, c'est le père et l'un des enfants. J'ai été un peu déçu par le rôle de ce dernier. L'auteure repousse sa description jusqu'à la fin, ce qui m'a laissé penser qu'il aurait une fonction plus décisive, j'en attendais plus de ce personnage, un rôle plus actif, en tout cas, dans la dynamique familiale en marche.

Pleine d'une écriture concrète et précise, aussi solide que les membres de la famille Toimi, parfois volontaire elliptique -car certaines évidences se devinent toutes seules, l'action de l'auteur s'arrête là où commence l'imagination du lecteur qui n'a plus qu'à relier les fils- Nina Wähä a concocté une drôle de tragédie septentrionale, avec ses personnages finement façonnés, qui fait de ces lieux improbables, reclus dans une solitude qui a gelé le passé, les lieux de ces tragédies, qui entachent les familles frappées d'un drame, qui frappe comme une malédiction, qui se perpétue sous le signe du parricide, jusqu'aux générations à venir.
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La famille Toimi c'est la famille dysfonctionnelle par excellence. Rien ne va, rien n'est dit et chez eux c'est encore pire vu le nombre d'enfants... le ton délicieusement caustique de Nina Wähä souligne avec finesse tous les petits détails de leur médiocrité et donne à ce récit toute sa saveur.
Alors si les fêtes familiales de fin d'année vous hérissent le poil, plongez dans ce récit qui vous fera relativiser vos problèmes...
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Au nom des miens de Nina Wâhä
Voilà une famille fascinante qu'on rencontre, tout d'abord avec l'aînée des quatorze enfants, dont deux sont décédés. Annie est enceinte et habite Stockholm. Sa famille, les Toimi ont une ferme en Tornedalie, en Suède.
C'est une famille marquée par la violence que ce soit celle du père envers sa femme et ses enfants ou celle dans laquelle les parents ont grandi.
Au moment où on commence le roman, un événement qui aurait pu tourner au drame mais qui indiffère le père amène la mère, Siri, à demander le divorce. Les choses s'organisent avec les enfants bien heureux de cette séparation. D'ailleurs les frères et soeurs sont soudés et leurs relations contrastent avec le milieu dans lequel ils ont grandi.
Ce sont des années de non-dit, de silence qui se dévoilent peu à peu. C'est très émouvant. Malgré la rudesse du milieu et de l'histoire familiale, le ton n'est pas dans le pathos, l'émotion gagne progressivement le lecteur à qui cette famille se dévoile.
Le style est fluide et juste pour cette histoire déjà captivante que j'ai dévorée.
J'aime ce genre de livre ou tout se dévoile progressivement.
Mais attention il faut avoir le coeur bien accroché c'est parfois glaçant, angoissant.
A un moment, ma lecture a failli basculer, comme avec le livre Betty. Je me suis dit ça va trop loin mais tout prend sens.
On est complètement immergé au sein de cette famille dont chaque membre nous est présenté avec son positionnement dans la fratrie mais aussi individuellement. Pour cela, l'auteure nous fait faire des bonds dans le temps régulièrement mais la construction est tout à fait maîtrisée.
La galerie de personnages est très intéressante et l'auteure réussit à tous nous les dessiner parfaitement. Il ne faut pas être impressionnée par la liste de personnages du début car tous sont bien identifiables rapidement.
J'ai un faible pour Annie et Siri qui sont plus particulièrement mises en avant pour leur combativité, leur courage.
Je sors secouée mais ravie de ma lecture.

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Le titre original " testament" colle parfaitement à cette fresque familiale. C'est celui du sang, bon ou mauvais, transmis aux enfants
et qui coulera dans les veines des générations suivantes. C 'est ce devoir de témoigner, de ne pas oublier ses origines et son histoire.
Imaginez une famille de 12 enfants vivant dans la campagne Finlandaise ! Un nid de guêpes sous les terres boréales !
Un père, Pentti, rustre, taiseux, ne sachant ni aimer ni se faire aimer (il y a si longtemps qu'il ne sait plus !)
Une mère aimante, Siri, mariée à 15 ans, partie de sa Carélie natale où elle aimait rire et chanter pour vivre dans le grand nord plus austère. Quatorze maternités !
Les enfants ont un ennemi commun : le père, contre lequel se rallier, s'arc-bouter. Ils peuvent se détester tout en étant capables de se soutenir.
L'auteur dès la première page nous prévient " Ce qui suit n'est autre qu'une histoire de meurtre. Que dis-je c'est bien plus que cela "
Mais est-ce vraiment un meurtre ou un règlement de compte ? Certainement une fissure irréparable.
Le style de l'auteur est original. En début de chapitre elle nous annonce la couleur, nous met en garde, nous fait patienter en retournant dans le passé. Elle veut nous imprégner de la complexité de chacun.
Avec finesse, elle a l'art de nous embrouiller, elle distille quelques codes, nous signale que quelque chose va se passer.
Douze enfants : chacun bien différent. Annie et Lauri ont quitté leur campagne reculée pour la Suède toute proche, plus attrayante. Hirvo,lui, n'aime que la forêt et son silence. Helmi un optimisme inné. Tarmo, l'intellectuel de la fratrie, étudie à Helsinki. Tatu, toujours en mouvement. L'énigmatique Voitto, un personnage peu fréquentable, déjà enfant il était cruel : le schéma du père ? Et tous les autres avec leurs secrets, leur chagrin, leur folie.
Pourront-ils échapper au joug du passé ?
Voici un ouvrage remarquable ! À travers les 500 pages de cette fresque nous découvrons une partie de la l'Histoire de la Finlande du début de siècle aux années 80 ( famine, guerre civile, annexion par l'URSS de la province de la Carélie )
Afin de connaître la vérité, aussi troublante soit-elle, mettez vous au chaud et partez pour le nord de la Finlande, là où la nuit hivernale n'en finit pas et où le soleil ne s'endort jamais l'été.
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J'ai découvert ce livre grâce à Masse critique et j'ai été très agréablement surprise. Je ne m'attendais à rien de particulier, mais ce roman a su me happer. Tout d'abord, sa forme est originale, on trouve des didascalies à chaque début de chapitre. Ensuite, le récit est lui aussi assez original, je n'avais jamais rien lu de tel ; tout s'enchaîne parfaitement, c'est très bien construit et on a envie de continuer notre lecture pour connaître la suite de l'histoire de cette famille nombreuse. Niveau famille justement, il m'est arrivé de me perdre dans tous les prénoms et j'ai eu plusieurs fois besoin de retourner à la liste des prénoms au début pour savoir de qui il s'agissait ! Mais la présence de cette liste fait que tous les membres de cette famille ne rendent pas la lecture difficile. Une fois le livre commencé, on s'attache très vite aux personnages. Cela est également dû au fait qu'on passe tour à tour auprès d'eux, ce qui nous permet d'apprendre à les connaître. Ce livre n'est pas un coup de coeur mais une très bonne lecture, qui change vraiment ! Je vous le conseille
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Ce roman retrace la vie d'une femme depuis sa naissance dans une famille de paysans miséreux de la Carélie frontalière du nord de la Suède. Dès sa naissance les difficultés commencent pour elle, première fille après 4 garçons, elle fût mal accueillie par sa mère qui ne lui montra jamais d'affection. Elle se marie à 14 ans avec Pentti un soldat âgé de 19 ans, en poste dans ces confins durant la guerre il l'emmène dans sa région natale, la Tornédalie. Quand nous la rencontrons, elle arrive gentiment à la cinquantaine, est la mère de 14 enfants vivants, le couple a eu 2 premiers enfants, morts en bas âge et chacun des parents en est resté profondément traumatisé sans jamais évoquer leur souffrance, ce qui a beaucoup affecté leur entente et muré chacun dans la tristesse et le ressentiment. La mère, Siri, vit une vie harassante de l'aube au coucher, s'occupant des animaux des enfants et des travaux ménager tout au long de l'année sans aucun autre plaisir que la vue de ses enfants vivant leur vie autour d'elle. le père s'isole dans l'étable, ne réapparaissant qu'au moment des repas durant lesquels il distille des remarques provocatrices et nauséabondes espérant provoquer chez Siri ou un des enfants une réaction violente, mais avec le temps Siri, a appris à ne plus réagir et les enfants ont formé une carapace protectrice et silencieuse pour se prémunir de ses attaques. Plusieurs des membres de la famille ont assisté aux pratiques zoophiles du père. Dans la famille Toimi, l'aînée des filles, Annie, joue un grand rôle auprès des enfants, le père n'est pas agressif envers elle et elle jouit d'un grand charisme pacificateur auprès de ses frères et soeurs. Tout le roman détricote les relations entre les uns et autres, les liens qui les unissent ou pas… et pourquoi, mais surtout en quoi la personnalité du père impacte leur vie à tous, devenus adultes ou sur le point de l'être. La mère, sous l'impulsion de ses enfants s'autorise à vivre pleinement en arrivant à la cinquantaine et c'est en s'éloignant qu'elle prend conscience que le bonheur existe et qu'elle peut en avoir une part…
Un très beau livre dont la construction très dense permet au lecteur de comprendre tous les rouages du fonctionnement compliqué de ce groupe humain à travers chacune des pages du roman. J'ai vraiment apprécié que le nombres de pages ne soit pas dû au remplissage cosmétique des gros bouquins que l'on rencontre maintenant dans les bestsellers d'aujourd'hui.
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Coup de coeur. Je recommande chaudement à tous ceux qui ont envie/besoin de s'évader en cette période de fêtes de fin d'année.
Histoire de famille dysfonnctionnelle, un coin perdu aux confins de la Finlande et de la Suède au fond du golfe de Botnie, les années 1980 : ce roman avait tous les ingrédients pour me plaire… J'ai mis du temps pour le lire, parce que la fin d'année fut chargée mais aussi parce que je crois que je n'avais pas envie de quitter cette galerie de personnages et la Tornédalie.
Le livre est structuré en trois parties, un peu sur le principe d'un polar : the cast, the scenary / the murder / who dunnit. Situation initiale : une famille de 12 (14) enfants vit dans une ferme isolée de Tornédalie dans la peur d'un patriarche (Pentti) qui les terrifie tous. Noël 1981 : les enfants adultes rentrent à Aapajärvi, la ferme familiale. Les enfants adultes décident d'ouvrir les yeux de leur mère : la situation avec Pentti n'est plus supportable, il faut qu'elle parte et divorce. A cause de cette décision, un personnage va mourir, et c'est ce qui va se mettre en place au fur et mesure de la lecture.
Mais ce livre n'est pas vraiment un polar, pas seulement une enquête, c'est la dissection des relations qui font cette famille, des histoires de chacun de ses membres. Chaque chapitre est l'occasion de se focaliser sur l'un des membres de la fratrie, sur ses difficultés à vivre, sur l'empreinte que cette ambiance familiale a laissé sur eux. Tous les personnages ont de la consistance, sont crédibles, et j'ai trouvé ça très convaincant.
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture simple qui met en valeur la narration originale, où le narrateur omniscient fait de temps en temps irruption pour ménager le suspense, où il raconte des faits qui paraissent anodins à la première lecture, mais sur lesquels il revient, des dizaines de pages plus loin pour éclairer des angles morts initialement passés sous silence sous un nouveau jour en passant, comme ça, sans qu'on s'y attende… et qui donnent un éclairage tout autre à la situation. J'ai aussi adoré découvrir la Tornédalie (dans la présentation de l'ouvrage sur le site Babelio, l'auteur explique pourquoi elle a choisi une région périphérique dans les années 1980 : un lieu encore en marge du monde, avant Internet etc.) et ses particularités culturelles (le culte laestadien dont je n'avais jamais entendu parler, par exemple). Enfin, j'ai trouvé que la construction de l'intrigue avait vraiment un caractère cinématographique, j'aimerais vraiment voir ce que ça donnerait en images !
Petit bémol : peut-être qu'il faudrait une deuxième lecture, mais je termine la lecture avec l'impression qu'il reste quelques loose ends (par exemple la raison du retour de Lauri, j'aurais aussi aimé une fin plus claire sur l'identification du/des coupable(s)).
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