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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un roman jeunesse dont je me souviendrais toute ma vie. Je l'avais choisi au départ par rapport au challenge Babelio qui parle du l'univers angoissant du milieu carcérale. Et franchement je ne m'attendais pas à être mal à l'air et surtout malheureuse à la fin de ma lecture.
Au-delà du milieu carcéral, Magali Wiéner va d'abord nous parler de Rod et Aurélie les pauvres protagonistes où lors de la fête de la musique leur vie va basculer. Nous sommes dans la tête de Rodrigues et je peux vous dire qu'on est angoissé rien qu'à lire ses « mémoires ». Aucun filtre et du coup nous sommes en plein questionnement. Empathie ou pas ?
Je n'en dirais pas plus car ce roman ouvre à la réflexion. Comment gérer cette situation qui a échappé à nos deux jeunes ? Comment avancer quand notre vie a dérapé du jour au lendemain ? Comment se pardonner (Rodrigues et Aurélie inclue) ? Car là c'est vraiment compliqué de donner un avis objectif. Automatiquement on juge l'un ou l'autre. Beaucoup de non-dits qui ont terminé en désastre. Mais je ne parle pas que de ces jeunes dont la vie est détruite.
En dehors de cette histoire qui automatiquement nous pousse au jugement aussi. J'ai eu un avis mais pour ne pas spoiler. Mais de toute façon ce roman ne peut faire polémique dans une LC en face à face comme dans un passage on peut le découvrir.
Ce que je souhaite dire : ce roman doit être lu par tous les jeunes et être un sujet de discussion avec les parents. Un roman destiné parents/enfants voir soumis en cours lors d'une réunion lecture pour converser sans jugement. Ce roman peut changer une vie et surtout éviter de prendre des décisions qui nous briseront.
C'est un coup de coeur pour cette plume angoissante, pour le sujet traité qui nous laisse sans dessus dessous. C'est un descriptif parfait du monde carcéral vu par un jeune homme de 17 ans issu d'un milieu aisé. C'est le descriptif parfait de l'attente en enfer lorsque l'on a commis un « crime » et que l'on attend sa sentence. Et surtout c'est un roman parfait pour obliger les parents à ouvrir la communication relation homme/femme sur le sexe. C'est tabou je le conçois mais cela peut éviter les désastres. Et Magali Wiener nous le prouve avec brio avec sa plume addictive et fluide.
Auteure à suivre pour la littérature jeunesse et les messages qu'elle véhicule !
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Un roman choc. Un texte à l'écriture acérée. Une fois de plus les éditions Milan tiennent leurs promesses avec cette histoire publiée dans la collection Macadam. Une collection qui nous avait livré Une chaussette dans la tête (tentative de suicide), Récit d'une mort annoncée (violence en tout genre), L'affaire Jennifer Jones (policier)... Une collection que j'aime car elle ose aborder les sujets les plus controversés, mais pas seulement.

Dans ce roman, écrit du point de vue du "violeur", Rodrigues seize ans, le lecteur est malmené. Tout commence avec le déroulement des faits: c'est la fête de la musique, Rodrigues assiste au concert des Nuit Rouge un groupe dont la chanteuse n'est autre qu'Aurélie, la fille dont Rodrigues est amoureux. La soirée bat son plein, le nuit semble tenir ses promesses du moins pour le jeune homme car la réalité est toute autre pour Aurélie. le lecteur comprend assez vite ce qui se passe. Puis, vient l'arrestation de Rodrigues. Là commence toute la mise en marche du système judiciaire: interrogatoire, mise en garde à vue, rencontre avec l'avocate, décision du juge, incarcération, procès... le fait que Rodrigues soit un garçon sans histoire, qui s'intéresse plus à la natation qu'aux filles, qu'il est sincèrement épris d'Aurélie, qu'ils soit un non-violent, sont autant d'éléments qui gênent le lecteur car on doute des faits alors qu'ils sont avérés. C'est très déstabilisant.

Si vous décidez de lire ce roman assurez-vous d'avoir les "reins" solides car il n'y a pas de concession. L'auteure a une vraie belle plume. L'histoire m'a dérangée, tant mieux, elle est faite pour ça. J'ai été bouleversée, indignée, révoltée, dubitative, triste, partagée, bref, je suis passée par toutes les émotions possibles.
A vous de juger.
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Les Carcérales est vraiment un livre exceptionnel de mon point de vue. D'abord par l'extrême concentration du sujet et surtout la capacité de Magali Wiener à retranscrire avec précision toutes les étapes de l'avancée de l'enquête jusqu'au procès.
Divisé en cinq chapitres, Les Carcérales commence le jour où Rodrigues va à la fête de la musique, et s'achève sur la prononciation de son jugement en plus d'un petit épilogue qui revient sur le ressenti de Rodrigues sur toute cette affaire. Entre ces deux pôles du roman, la soirée, l'acte, la mise en examen, les interrogatoires durant la garde à vue de 48 heures, et enfin, son année en prison.
D'abord heure par heure, et ensuite d'un jour à l'autre durant la prison, Rodrigues nous confie les étapes de ce cataclysme qui lui est tombé dessus. Il se refuse à croire qu'il a violé Aurélie et pour lui, la jeune fille ment. Il se présente comme un adolescent sympathique, sensible et pacifiste. Passionné de natation, il attend le mois de juillet pour rejoindre son père sur une île. Mais tout est bouleversé par cette histoire.
Côté lecteur, le suspense est grand car même si Magali Wiener nous a raconté la manière dont l'acte avait été fait, on n'hésite entre culpabilité ou non de Rodrigues. Si on en sait plus que les policiers, les psychologues, les éducateurs, les juges, les jurés, on demeure dans un flou assez important. de cette manière, Magali Wiener passionne son lecteur et l'empêche de lâcher le livre avant de connaître le jugement, qui n'apportera pas forcément plus de réponse. A chacun de se forger son opinion et c'est ce qui fait d'ailleurs toute l'originalité et le piment de Les Carcérales. En effet, nous sommes à la fois en position de voyeur, puisque nous connaissons les événements et en position de juge vis à vis de ces événements. le fait de connaître les pensées intimes de Rodrigues ne nous renseigne pas plus car il clame son innocence tandis que la manière dont les faits sont racontés donnent plutôt à penser à l'inverse, mais là encore c'est contestable ! un vrai méli-mélo qui donne l'impression de faire partie de l'assemblée des jurés avec quelques informations en plus.
D'ailleurs, pour le chapitre du jugement, Magali Wiener adopte un point de vue omniscient et on a l'impression d'être une caméra qui filme et la salle d'audience et la salle de délibération. Avec justesse l'auteur retranscrit toutes les étapes du jugement. ça me faisait un peu penser à l'atmosphère du film Douze hommes en colère.
L'incarcération est aussi un autre moment capital du livre, il s'agit d'une incarcération provisoire, dans l'attente du jugement et qui s'éternise dans le temps. Tout sonne aussi très juste dans la manière dont Magali Wiener décrit le quotidien de Rodrigues. Il est question de la violence qui y règne, de l'ennui des détenus, de l'organisation de la vie en prison et la pratique du sport apparaît comme le seul recours à l'ennui des détenus... Au moment de la délibération, un court débat se fera sur le bien fondé ou non de la prison chez les adolescents.
En somme, Les Carcérales est un livre étonnant et captivant, qui nous entraîne du début à la fin dans la tête d'un coupable de viol, encore adolescent. le tout donne lieu à un roman fort, poignant et sensible sur le thème de l'amour mal exprimé.
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Mon dieu quel talent cette auteure pour tenir le lecteur en haleine, en transe et en pleine réflexion pendant toute cette lecture courte mais tellement intense. Car avec ses 230 pages, ce roman est un condensé d'émotions, de suspense, de révolte, bref ce que d'autres romans font en 500 pages, Magali Wiener l'a superbement bien fait en moitié moins.

Le style est hyper percutent, les phrases courtes, les chapitres également. Cette écriture est très rythmée et ultra captivante.

Le sujet du viol est un sujet hautement sensible et la manière dont l'auteure le traite est extrêmement originale. On ne suit que le personnage de Rodrigues, un jeune homme bien sous tous rapports, sportif, gentil et respectueux qui semble être amoureux d'Aurélie, une jeune fille très rock n roll. le soir de la fête de la musique, après qu'elle ait chanté lors d'un concert, habillée très court et sexy, Rodrigues et Aurélie passent la nuit ensemble et font l'amour, selon ce que nous raconte le narrateur, Rodrigues. Alors quand le lendemain il voit débarquer la police qui l'accuse d'avoir violé Aurélie et l'arrête pour ce motif, le lecteur se prend une première pichenette, se demandant s'il a bien lu les pages précédentes…

Et tout le récit tourne autour de cette fameuse question. Rodrigues a-t-il violé Aurélie? le lecteur est complètement immergé dans la tête de Rodrigues, ses émotions, ses questions, la manière dont il revit la soirée tout, le lecteur a l'impression de bien savoir. Sauf que les interrogatoires de police et les entrevues avec le juge d'instructions donnent des détails et des informations qui ne concordent pas avec cette histoire.

Du début à la fin, le lecteur est en apnée, en pleine réflexion sur cette situation. C'est une sensation très bizarre de vivre par procuration tout ce que vit Rodrigues à travers les pages de ce roman, d'autant plus que l'auteur nous livre un récit très réaliste et détaillé, on s'y voit très bien. L'univers carcéral est très bien décrit, on sent bien le travail de recherche de l'auteur qui a voulu faire de ce roman, limite un docu-fiction, un reportage genre Faites entrer l'accusé. C'est addictif et cela montre bien comment les détenus vivent en prison et le fait d'avoir un très jeune homme est encore plus troublant car fort de nos réflexions on imagine les conséquences de cette vie en prison sur son avenir s'il n'est pas coupable.

La fin en apothéose avec le jugement et plus encore les délibérations des jurés avec toutes les réflexions qu'on peut entendre au sujet des jeunes filles de nos jours et leur façon de s'habiller, sur les relations humaines entre les garçons et les filles, qui vous font monter le palpitant. Qu'est-ce qui va se passer pour Rodrigues? est-il coupable ou innocent?

L'auteur a su maîtriser son sujet d'une main de maître et offre un roman captivant qui fait réfléchir.

Un roman à lire impérativement!!!
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Encore un livre qui ne nous tombe pas des mains. On hésite à savoir qui a raison et qui a tort. Une réalité des choses incroyable.

La rencontre avec l'auteur a été toute aussi prenante que son livre.
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Réédité sous le titre : un garçcon si gentil en 2014
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