21 juin. Fête de la musique. Il fait chaud. Aurélie chante avec son groupe. Avec sa jupe courte et son débardeur, elle a le look de n'importe quelle chanteuse de rock. Rodrigues la regarde, l'admire. Il est fou amoureux d'elle. Aussi quand Aurélie l'invite à boire un verre avec elle et ses amis, Rodrigues se sent pousser des ailes. Aurélie boit trop, elle s'allonge. Rodrigues prend ça pour un signe, il s'allonge... sur elle... Tout à son amour et à son désir, le jeune homme ne se rend pas compte qu'Aurélie ne veut pas, a mal. La jeune fille porte plainte et la machine se met en place : judiciaire et carcérale / le lent chemin vers la reconstruction.
Dans
Nuit Rouge,
Magali Wiéner aborde, en ces temps de #metoo et de #balancetonporc, la problématique du consentement. Une fille peut-elle s'habiller comme elle veut sans passer pour provocatrice ? Un simple baiser est-il un signe qu'elle veut plus ? Rodrigues est confronté à ces questions quand il est interrogé en garde à vue et devant ses juges. Aurélie voit sa vie brisée, plus de goût à rien, colère permanente, peur, perte de confiance en elle-même et dans les garçons. Sa reconstruction sera lente... six ans. Rodrigues sera marqué à jamais par la prison.
Ce roman est très intéressant car les destins des deux personnages sont racontés séparément. La seule fois
où ils se retrouvent, c'est au moment du procès. Cependant, un point me chiffonne. Je n'ai quasiment pas éprouvé d'empathie pour le personnage d'Aurélie, que j'ai trouvé caricatural. Alors que j'ai eu plus de sympathie pour Rodrigues, complètement paumé devant ce qu'il a fait. Attention !! Loin de moi de minimiser les actes de violence dont a été victime Aurélie. Mais je trouve que l'autrice n'a pas suffisamment établi la frontière. Sinon, la lecture est très agréable.