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Milan (01/01/2010)
4.19/5   47 notes
Résumé :
La juge soupire. Me dit qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui. Me demande de me lever. Debout, face à elle, j'ai les yeux rivés sur mes pieds. Elle me parle de la peine que prévoit le Code pénal pour les faits qui me sont reprochés. Sept ans et demi de prison. Je voudrais dire encore une fois que je n'ai rien fait. Leur vérité n'est pas la mienne. Je reste muet.
Sa voix m'exile. Je suis mis en examen. Le juge des libertés décidera de mon placement en détenti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Roman extrêmement bien écrit dont l'intrigue nous met mal à l'aise.
Rodrigues (17 ans) est réveillé un matin par la police. Il est accusé de viol. C'est sa petite amie, Aurélie, qui l'a dénoncé. Mais qui dit vrai ? Qui ment ?

La construction du roman est telle qu'il est difficile de s'identifier à l'un ou à l'autre des personnages. On aimerait bien prendre position, mais pour qui ? Car le récit de la fatidique soirée nous est contée uniquement par Rodrigues. On ressent très vite de l'empathie pour celui-ci, mais ne serait-il pas dans le déni ? Par son procédé d'écriture, Magali Wiener sait capter et retenir son lecteur jusqu'à la fin.

De l'arrestation au procès, nous assistons à toutes les étapes de l'accusation jusqu'au verdict, dont je ne dirai rien. Nous sommes également spectateurs des émotions qui traversent le jeune adolescent. L'univers carcéral et ses dérives sont largement décrits et ce sans fard.

Un roman bouleversant qui nous oblige à regarder les faits en face, à analyser froidement les situations.
Un roman classé en littérature jeunesse, oui mais alors à présenter avec d'infinies précautions !
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Je les enchaine les romans de prison : Orange is the new black (prison de femmes), La ligne verte (prison de grands criminels) et Les carcérales (prison de jeunes délinquants). L'ambiance est plutôt pesante, désolante, décourageante…
Les carcérales est aussi intense que Orange is the new black ou La ligne verte : Rodrigues, 17 ans, est accusé de viol sur Aurélie. Pour lui, ils avaient passé une bonne soirée ensemble et après le concert, un petit moment rien que tous les deux… Il ne comprend pas l'accusation d'Aurélie.
C'est Rodrigues qui donne son point de vue, l'horreur lors de l'inculpation, des interrogatoires, les méthodes douteuses des policiers. Mais on a aussi la version d'Aurélie, de la mère du jeune homme, d'amis… Et la vie en prison est toujours décrite aussi durement : les violences, les manques de moyen, la solitude…
Difficile de tirer une conclusion, de donner un coupable ou de traiter l'autre de menteur. Une situation qui met chacun dans une mauvaise posture. La justice française est froide, implacable. L'impression de parler dans le vide, une situation sans solution... le chapitre sur l'avis des jurés sur le geste de Rodrigues est assez juste, il faut arriver à se mettre à la place des deux adolescents et comprendre ce qu'ils ressentent.
Un roman jeunesse percutant.


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Voici un roman jeunesse dont je me souviendrais toute ma vie. Je l'avais choisi au départ par rapport au challenge Babelio qui parle du l'univers angoissant du milieu carcérale. Et franchement je ne m'attendais pas à être mal à l'air et surtout malheureuse à la fin de ma lecture.
Au-delà du milieu carcéral, Magali Wiéner va d'abord nous parler de Rod et Aurélie les pauvres protagonistes où lors de la fête de la musique leur vie va basculer. Nous sommes dans la tête de Rodrigues et je peux vous dire qu'on est angoissé rien qu'à lire ses « mémoires ». Aucun filtre et du coup nous sommes en plein questionnement. Empathie ou pas ?
Je n'en dirais pas plus car ce roman ouvre à la réflexion. Comment gérer cette situation qui a échappé à nos deux jeunes ? Comment avancer quand notre vie a dérapé du jour au lendemain ? Comment se pardonner (Rodrigues et Aurélie inclue) ? Car là c'est vraiment compliqué de donner un avis objectif. Automatiquement on juge l'un ou l'autre. Beaucoup de non-dits qui ont terminé en désastre. Mais je ne parle pas que de ces jeunes dont la vie est détruite.
En dehors de cette histoire qui automatiquement nous pousse au jugement aussi. J'ai eu un avis mais pour ne pas spoiler. Mais de toute façon ce roman ne peut faire polémique dans une LC en face à face comme dans un passage on peut le découvrir.
Ce que je souhaite dire : ce roman doit être lu par tous les jeunes et être un sujet de discussion avec les parents. Un roman destiné parents/enfants voir soumis en cours lors d'une réunion lecture pour converser sans jugement. Ce roman peut changer une vie et surtout éviter de prendre des décisions qui nous briseront.
C'est un coup de coeur pour cette plume angoissante, pour le sujet traité qui nous laisse sans dessus dessous. C'est un descriptif parfait du monde carcéral vu par un jeune homme de 17 ans issu d'un milieu aisé. C'est le descriptif parfait de l'attente en enfer lorsque l'on a commis un « crime » et que l'on attend sa sentence. Et surtout c'est un roman parfait pour obliger les parents à ouvrir la communication relation homme/femme sur le sexe. C'est tabou je le conçois mais cela peut éviter les désastres. Et Magali Wiener nous le prouve avec brio avec sa plume addictive et fluide.
Auteure à suivre pour la littérature jeunesse et les messages qu'elle véhicule !
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Les Carcérales est un livre extrêmement bien écrit. du début à la fin on ressent une multitude de sentiments, compassion, pitié, impuissance... pour le jeune garçon qu'est Rodrigues Charpes.
Souffrance, solitude, impuissance, incompréhension. Quatre sentiments que va éprouver Rodrigues, jeune adolescent, durant plus d'un an. Après une soirée passée à la fête de la musique, à boire et à danser, en compagnie de la jeune Aurélie Natière dont il est amoureux, sa vie va basculer.
Accusé de viol avec violence , il est entraîné dans un combat perpétuel avec la justice. Il clame son innocence tandis que la justice, elle, n'en croit pas un mot, seule son avocat, Lucy Tarakiro, accepte de croire la vérité du jeune garçon.
De l'interrogatoire à la violence de la prison, jusqu'au procès, Rodrigues va vivre un enfer. Chaque juré, juge ou expert prétend détenir une vérité opposée à celle de Rodrigues.
En lisant ce livre, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi proche de la vérité. Il nous livre avec exactitude la justice française. Elle a mis plus d'un an à délibérer son jugement, cela prouve l'investissement de celle-ci dans les affaires judiciaires alors qu'elle est censée exister pour punir ceux qui transgressent la loi.
Pour moi Rodrigues Charpes n'est pas coupable. Tout ce que je vois c'est que la loi a préféré écouter Aurélie plutôt que de bien vouloir entendre le jeune homme. Je ne dis pas que je suis pour le viol, ni que les personnes coupables de ses crimes ne doivent pas être punis, je dis simplement que la justice doit faire enfermer les coupables et non les innocents.

« Combien d'hommes ou de femmes innocents ont été enfermés par la justice pour faute de preuves ou pour mauvais jugement ? » voilà la question que je me suis posée en lisant ce livre.
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Les Carcérales est vraiment un livre exceptionnel de mon point de vue. D'abord par l'extrême concentration du sujet et surtout la capacité de Magali Wiener à retranscrire avec précision toutes les étapes de l'avancée de l'enquête jusqu'au procès.
Divisé en cinq chapitres, Les Carcérales commence le jour où Rodrigues va à la fête de la musique, et s'achève sur la prononciation de son jugement en plus d'un petit épilogue qui revient sur le ressenti de Rodrigues sur toute cette affaire. Entre ces deux pôles du roman, la soirée, l'acte, la mise en examen, les interrogatoires durant la garde à vue de 48 heures, et enfin, son année en prison.
D'abord heure par heure, et ensuite d'un jour à l'autre durant la prison, Rodrigues nous confie les étapes de ce cataclysme qui lui est tombé dessus. Il se refuse à croire qu'il a violé Aurélie et pour lui, la jeune fille ment. Il se présente comme un adolescent sympathique, sensible et pacifiste. Passionné de natation, il attend le mois de juillet pour rejoindre son père sur une île. Mais tout est bouleversé par cette histoire.
Côté lecteur, le suspense est grand car même si Magali Wiener nous a raconté la manière dont l'acte avait été fait, on n'hésite entre culpabilité ou non de Rodrigues. Si on en sait plus que les policiers, les psychologues, les éducateurs, les juges, les jurés, on demeure dans un flou assez important. de cette manière, Magali Wiener passionne son lecteur et l'empêche de lâcher le livre avant de connaître le jugement, qui n'apportera pas forcément plus de réponse. A chacun de se forger son opinion et c'est ce qui fait d'ailleurs toute l'originalité et le piment de Les Carcérales. En effet, nous sommes à la fois en position de voyeur, puisque nous connaissons les événements et en position de juge vis à vis de ces événements. le fait de connaître les pensées intimes de Rodrigues ne nous renseigne pas plus car il clame son innocence tandis que la manière dont les faits sont racontés donnent plutôt à penser à l'inverse, mais là encore c'est contestable ! un vrai méli-mélo qui donne l'impression de faire partie de l'assemblée des jurés avec quelques informations en plus.
D'ailleurs, pour le chapitre du jugement, Magali Wiener adopte un point de vue omniscient et on a l'impression d'être une caméra qui filme et la salle d'audience et la salle de délibération. Avec justesse l'auteur retranscrit toutes les étapes du jugement. ça me faisait un peu penser à l'atmosphère du film Douze hommes en colère.
L'incarcération est aussi un autre moment capital du livre, il s'agit d'une incarcération provisoire, dans l'attente du jugement et qui s'éternise dans le temps. Tout sonne aussi très juste dans la manière dont Magali Wiener décrit le quotidien de Rodrigues. Il est question de la violence qui y règne, de l'ennui des détenus, de l'organisation de la vie en prison et la pratique du sport apparaît comme le seul recours à l'ennui des détenus... Au moment de la délibération, un court débat se fera sur le bien fondé ou non de la prison chez les adolescents.
En somme, Les Carcérales est un livre étonnant et captivant, qui nous entraîne du début à la fin dans la tête d'un coupable de viol, encore adolescent. le tout donne lieu à un roman fort, poignant et sensible sur le thème de l'amour mal exprimé.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Vous croyez qu'après cet évènement, il va savoir aimer une femme ? Comment fera-t-il pour savoir si elle veut ou pas ? Parce que ce soir-là, il était sûr qu'elle voulait et son erreur lui a coûté les assises. Moi, je pense qu'il faut qu'il se fasse aider par des professionnels."
"J'éprouve de la compassion pour ce jeune, et à l'opposé, je pense à Aurélie qu'il a fait souffrir, qui va conserver des séquelles... Pour qui doit-on avoir le plus de compassion ? Et comment fait-on si on en éprouve pour les deux ? Tous deux en appellent à notre mansuétude : elle, pour se refaire, aimer à nouveau et revenir au chant ; lui pour être un homme responsable et libre. Je voudrais satisfaire les deux. Aucun ne doit sortir du procès avec le sentiment d'une justice mal taillée. Faut-il punir sévèrement et rétablir la dignité de la victime mais prendre le risque de briser un homme jeune ? ou croire en la perfectiblité, en la rédemption des fautes, et ne pas envoyer le coupable en prison en laissant la victime isolée dans sa souffrance ?"
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La juge soupire. Me dit qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui. Me demande de me lever. Debout, face à elle, j'ai les yeux rivés sur mes pieds. Elle me parle de la peine que prévoit le Code pénal pour les faits qui me sont reprochés. Sept ans et demi de prison. Je voudrais dire encore une fois que je n'ai rien fait. Leur vérité n'est pas la mienne. Je reste muet. Sa voix m'exile. Je suis mis en examen. Le juge des libertés décidera de mon placement en détention provisoire. Mandat de dépôt. Ils m'envoient en prison. Ils disent que j'ai violé. Violé la loi.
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Grain de beauté sur la joue gauche vient me chercher. Extraction du bocal. Je respire un peu mieux. Il ouvre la porte d'un bureau un peu plus grand. Les murs sont peints en gris clair, les plinthes en bleu vif. Il me fait assoir. En face de lui.
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Le juge soupire. Me dit qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui. Me demande de me lever. Mes mains m'encombrent, je ne sais pas où les mettre. leur moiteur me dégoûte, je les essuie nerveusement sur mon jean.
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- Si tu laisses le désespoir s'installer, tu ne te donnes aucune chance.
- La prison, c'est une chance ? J'ai rien à saisir ici.
- Non, mais c'est ton quotidien. Aujourd'hui, tu y es. Trouve la force de la combattre.
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