p.136.
Sami à Sean : J'ai été faible, je sais... J'ai tellement honte. Mais ce n'est pas la première fois que je vis en captivité. Quand j'avais 9 ans, les communistes m'ont arrêté et m'ont mis en prison. Trois mois dans un cachot lugubre... ils m'en sortaient une fois par jour pour me torturer. Ils m'ont cassé les tibias... ils m'ont électrocuté. Mais ils n'ont jamais réussi à me briser. Je leur riais au visage, persuadé de vivre une grande aventure. Quand ils m'ont relâché, mon visage était tellement enflé que ma mère ne m'a pas reconnu.
Tu peux survivre à ce genre d'expérience, une fois. Mais pas deux...
- tu as encore une question à leur poser ?
- on pourrait leur demander s'il est vrai qu'aucun Patchoune n'a entendu un autre Patchiune péter.
p.57.
Tu sais, Sean, ici la plupart des gens détestent les talibans... Ils s'en prennent aux villageois, ils les battent, ils tuent ceux qui collaborent avec les O.N.G. Occidentales. Et ces mollahs qui envoient les enfants se faire exploser qu'ils y aillent eux-mêmes ! Ils n'ont pas la foi qu'ils imposent aux autres, ces lâches !
p.50.
Le 29 décembre, je décide de rentrer chez moi.
- Je veux faire le Check-out.
- Vous ne vouliez pas rester pour Noël ?
- Pardon ?
- Noël à Vilnius, c'est très joli, vous savez...
- Mais... Noël... c'était il y a cinq jours, non ?
- Какой дурак ! Ici, dans les pays orthodoxes, nous célébrons la naissance du Christ le 7 janvier !
p.128.
Sean : Eh bien, il faut savoir que nos troupes sont déployées dans le pays pour mener des opérations de "maintien de la paix"...
Josh : Que cache ce subtil élément de novlangue ?
Sean : C'est une façon de nier que l'on est en guerre là-bas. Car, voyez-vous, notre gouvernement a besoin de l'autorisation du parlement Britannique pour mener des opérations de guerre. Ce qu'il n'a pas.
p.122.
Tu es un aventurier, un oiseau voyageur. Personne ne devrait te mettre en cage. Je vais vivre ici, dans cette vallée, à moins que les talibans ne m'envoient combattre en Afghanistan. Moi aussi, je suis prisonnier.
p.65-7.
Ministre du vice et de la vertu : L'Islam est une religion de paix et de tolérance. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous ne torturons pas les gens sans raison.
Sean : Vos règles, quelles sont-elles ?
Ministre du Vice et de la vertu : Si vous ne portez pas la barbe, on vous amène ici et vous y restez le temps qu'elle repousse. Si vous avez les cheveux longs à l'européenne, on vous amène ici et on vous les coupe. Si l'on vous surprend en train d'écouter de la musique, vingt coups de fouet. S'il s'agit de musique monotone avec voix de femme, trente coups de fouet. Un couple non marié qui se tient la main en public ? Quarante coups de fouet !
Sean : Et pour les crimes plus graves ?
Ministre du vice et de la vertu : Vol : on coupe la main. Femme adultère : lapidation. Meurtre : la famille de la victime décide de la sentence. Elle peut gracier l'assassin ou demander son exécution.
Sean : Un apostat ?
Ministre du vice et de la vertu : On l'amène ici. Il a trois jours pour reconsidérer son choix, après on le tue.
Sean : Un homosexuel ?
Ministre du Vice et de la vertu : Il a le choix. Enterré vivant ou le test du mur.
Sean : Le test du mur ?
Ministre du vice et de la vertu : On fait s'écrouler un mur sur le coupable. S'il survit, c'est grâce à la volonté divine. Alors il est pardonné.
Sean : Et où appliquez-vous ces punitions ?
Ministre du vice et de la vertu : Au stade, tous les vendredis. C'est le juge de Qisas qui applique la loi.
Sean : Vendredi on va au stade. Je veux rencontrer le juge de Qisas.
Sami : Oh mon Dieu, Sean... Le... Le juge de Qisas !
Sean : Il y a un problème ?
Sami : Euh... Comment dire... De tous les leaders talibans, c'est le plus cruel. Il aurait fait exécuter pas moins de 10 000 personnes.