AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Trevor Hairsine (Illustrateur)Barry Kitson (Illustrateur)Dylan Teague (Illustrateur)Dan Cornwell (Illustrateur)PJ Holden (Illustrateur)Paul Davidson (Illustrateur)
EAN : 9781781086940
144 pages
2000 AD (05/03/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
The timely and critically acclaimed brand-new collection featuring Judge Dredd's latest thrilling adventures BEASTS IN THE EAST! After returning from a mission into Sov territory, Judge Dredd finds himself at odds with fellow veterans of another past conflict - The Apocalypse War. Under orders from the Justice Department, Dredd returns to the depths of Siberia where things start to go wrong... even his training and iron will might not be enough against the bitter co... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Judge Dredd : Cold WarsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La pression des morts sur l'inconscient
-
Ce tome regroupe 22 chapitres de Judge Dredd publiés dans le magazine hebdomadaire britannique 2000AD, dans les années 2016 à 2018. Ces histoires se déroulent après Judge Dredd: Days of Chaos et après Judge Dredd: Titan.

Get sin : progs (programmes) 2001 à 2003, écrits par Rob Williams, dessinés par Trevor Hairsine, Barry Kitson et Dylan Teague. Quelque part dans les montagnes de l'Oural, dans l'ancienne Sibérie, en territoire Sov, un groupe d'individus emmitouflés dans des capes avec capuchon avance à dos d'énormes élans. Des armes automatisées sortent de terre, mais sans tirer. le groupe poursuit son chemin et arrive en bordure d'une faille, de l'autre côté de laquelle se trouve un château fort, accessible uniquement par une plateforme suspendue à un câble. Les sept voyageurs armés descendent de leur monture et prennent place sur la plateforme qui commence à monter. Dans la salle de contrôle du château, les soldats Sov sont conscients de la montée des intrus qui possèdent donc le code d'activation de la plateforme, et ils constatent que leurs caméras de surveillance ne transmettent plus d'image. le responsable ordonne de couper le câble.

Bon, ce n'est pas John Wagner, le scénariste historique de la série, mais Rob Williams a déjà fait la preuve de sa capacité à avoir de bonnes idées, avec une sensibilité politique en phase avec le ton de la série. Ici, il propose une mission d'exfiltration à haut risque, dans un site imprenable dans un endroit reculé. le lecteur prend grand plaisir à suivre chaque phase, avec la manière dont les juges font face à leurs ennemis, aux défenses de la place, tout en essayant d'anticiper leur objectif réel. Même si la narration visuelle est répartie sur 3 artistes différents, elle présente une unité satisfaisante : des dessins réalistes et descriptifs, avec un bon niveau de détails, et une plausibilité suffisante pour ce qui est montré, que ce soient les éléments de science-fiction, ou les situations d'action. le lecteur s'implique donc dans cette mission à haut risque, en se demandant qui est le personnage qui reste encapuchonné pour que les Sovs ne puissent pas anticiper ses actions. Il retrouve les méthodes violentes des juges. L'objectif de la mission découle directement des événements survenus sur Titan et rappelle que les juges ne sont pas des gentils, qu'ils ne peuvent se satisfaire d'une autre issue que celle où ils imposent leur loi, et ils ne craignent pas de recourir à la force pour le faire. Judge Dredd fait preuve de son manque de compassion légendaire, heurtant l'empathie du lecteur comme à son habitude. Une mission rondement menée par des professionnels experts dans leur partie, pour un récit d'action, avec une composante morale pas si manichéenne que ça.

War Buds : progs 2045 à 2049, écrits par John Wagner et dessinés par Dan Cornwell. Judge Dredd rend visite au docteur Charlie Costa, interné dans un sanatorium privé. Il est entravé sur un fauteuil car il tente régulièrement d'attenter à sa vie. Il parle à Dredd, indiquant qu'il ne peut plus supporter le poids sur sa conscience que fait peser sa participation à la destruction de East-Meg One, lors de la guerre de l'Apocalypse. Après cet entretien, Dredd écoute le diagnostic du médecin qui préconise l'euthanasie. Il signe l'autorisation correspondante. Dans un bar, les autres vétérans ayant participé à cette mission discutent, l'un d'eux indiquant qu'il a rendu visite à Charles et a appris pour l'euthanasie. Ils décident de le faire évader.

Le lecteur familier de Mega-City One sait que le système social en place n'a que faire des citoyens non productifs, et que l'euthanasie est une solution facilement proposée. Un vétéran souffrant de syndrome de stress post traumatique, souhaitant se suicider : l'euthanasie est une solution évidente, rationnelle et efficace. le scénariste réalise une course-poursuite au cours de laquelle Joe Dredd essaye d'arrêter les fuyards emmenant avec eux le vétéran suicidaire, vers une autre ville Texas-City. le dessinateur effectue un très bon travail de narration visuelle, entièrement au service de l'histoire, gérant avec professionnalisme et compétence, les caractéristiques visuelles bien établies comme l'uniforme des juges, l'apparence des blocs d'immeubles, les motos et voitures, etc. le lecteur se laisse emporter par le mouvement et l'action, même si dans un premier temps il peut s'interroger sur le besoin de ressortir une histoire aussi vieille que la guerre de l'Apocalypse, parue en 1982. Mais c'est mal connaître John Wagner qui oppose deux visions : celle de Dredd encore en service, et celle des vétérans ayant pris leur retraite. Elles sont incompatibles, mais aussi valides l'une que l'autre, enclenchant une réflexion malaisée chez le lecteur.

Black Snow : progs 2055 à 2060, écrits par Michael Carroll, dessinés par PJ Holden. Dans le nord de la Sibérie, dans une usine d'extraction de minerai, un responsable explique au délégué Maksim le principe : ils récupèrent des météorites envoyées depuis l'espace, pour le minerai d'iridium. Ils assistent à l'arrivée d'une météorite, puis rentrent dans les installations, pour se présenter au gouverneur Naryshkin. Il apparaît rapidement qu'il ne s'agit pas d'une délégation officielle, mais de pilleurs.

PJ Holden réalise lui aussi une mise en images un peu sale comme celle de Carlos Ezquerra, totalement au service de la narration, permettant de croire à cette installation industrielle perdue au milieu de la Sibérie, au confort très rudimentaire. le lecteur peut donc se projeter dans cet environnement rude, croire dans la plausibilité de ces lieux, et l'agressivité des chiens quand ils sont lâchés. Il n'est pas dupe sur la manière dont le scénariste fait en sorte d'amener des juges de Mega-City One sur le sol Sov(iétique). Il sourit devant la mise en oeuvre de la lenteur de l'administration, expliquée par un intérêt personnel très particulier. Il sourit également à la dimension primaire de l'opposition entre États-Unis et Union des Républiques Socialistes Soviétiques dans leur incarnation du futur. L'action est spectaculaire et procure un bon niveau de divertissement. La résolution amène des nuances dans les actes des uns et des autres, que ce soit l'intérêt réels du gouvernement des juges de Mega-City One à être intervenu en répondant à cet appel à l'aide, ou le positionnement idéologique de la juge Sov Zima, beaucoup moins manichéen que supposé.

Progs 2061 à 2064, écrits par Michael Carroll, dessinés par Colin MacNeil. La situation dans l'usine pour traiter le minerai a été résolue, et les juges de Mega-City One sont repartis dans leur navette. Mais elle a été abattue en plein vol au-dessus du territoire Sov. Les juges Dredd et Salada se retrouvent à pied à progresser dans la neige, Dredd avec le bras droit immobilisé en écharpe. Ils sont attaqués par un robot particulièrement tenace, puis par des pillards.

Il s'agit de la suite directe de l'histoire précédente : Dredd et la juge Salada se retrouvent sans aucune ressource en plein territoire sauvage Sov. le scénariste établit un lien organique avec l'histoire de John Wagner présente dans ce tome, développant le thème de la culpabilité endossée par une personne responsable de la mort de 500 millions de citoyens soviétiques. Les dessins sont plus propres sur eux, avec des contours moins torturés, et des aplats de noir plus massifs. L'histoire se déroule suivant un schéma assez prévisible, tout en développant l'incroyable puissance psychique que peut occasionner la mort d'autant d'êtres humains. le récit la met en scène avec des images littérales qui incarnent cette force, mettant le lecteur face à cette réalité qui dans le monde réel est moins matérielle, mais tout aussi prégnante dans la vie quotidienne de tout à chacun.

The shroud : progs 2065 à 2068, écrits par Michael Carroll, dessinés par Paul Davidson. Judge Dredd a été capturé par un mutant appelé Maul, à la tête d'une bande de d'esclavagistes. Ils récupèrent des fuyards et les obligent à pratiquer la pêche aux squidipèdes qui doivent être capturés vivants, des gros vers mutants mâtinés avec un insecte, vivants sous la glace. Dredd se retrouve à travailler à ces captures très dangereuses, avec Nuala une jeune femme qui sert d'appât, et Luka Shirokov, un criminel que Dredd a arrêté par le passé.

Le séjour forcé de Joe Dredd en territoire Sov se poursuit et il se retrouve à côtoyer une jeune citoyenne sans illusion quant à ce qui va leur arriver, et un repris de justice qu'il a envoyé dans un cube d'isolation par le passé. le scénariste repasse en mode aventure, avec ces captures très impressionnantes de grosses bestioles répugnantes. Les dessins reviennent à des contours plus âpres, pour une narration claire et impressionnante, avec une bonne direction d'acteurs pour les scènes de dialogue, et une apparence massive et brutale pour le chef de gang. Comme dans les épisodes précédents, le scénariste sait entremêler discrètement une dimension sociale dans le récit montrant comment les individus sont le fruit de leur environnement social, et que leur liberté d'action est très relative, sans oublier Joe Dredd toujours aussi stoïque et pragmatique, sans oublier sa psychorigidité.

Ce tome apporte la preuve que les responsables éditoriaux du magazine 2000AD sont parvenus à trouver comment assurer la continuité de aventures de Judge Dredd, malgré le désengagement progressif de John Wagner prenant tout doucement sa retraite, et à également assurer la continuité visuelle de ses aventures. de prime abord, les histoires de ce recueil ne semblent avoir été mises ensemble que parce qu'elles se déroulent en territoire Sov. Petit à petit, il apparaît que l'histoire de John Wagner introduit le thème de ces récits : l'impact de la mort de cinq cents millions de citoyens.
Commenter  J’apprécie          110


autres livres classés : actionVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}