Elles la dévorèrent.
Elles grignotèrent sa tige jusqu'à ce que la chose en train de se tortiller s'effondre, puis se jetèrent dessus comme des piranhas sur un cadavre, et quand l'agitation frénétique de leur dévoration cessa, elles disparurent, ou redevinrent inertes, camouflées dans la couche de cendres sur le sol.
Il ne restait plus rien. Pas la moindre trace.
"Voilà pourquoi, conclut le Dr Dvali, nous n'avons pas très envie de quitter la chambre."
Comme les humains semblent immortels quand ils peuvent marcher, courir et sauter, se dit Sulean. Et comme ils ont l'air fragiles quand ils ne le peuvent pas.
La plante était froide, charnue... et donna presque l'impression de se recroqueviller. La tige se pencha dans l'autre direction, la fleur, si c'en était bien une, baissa la tête.
Était-ce normal ?
Il détestait cette fichue planète et sa bizarrerie perpétuelle. C'est un cauchemar, songea-t-il, se faisant passer pour la normalité.
Le traitement des Quatrièmes guérissait peut-être beaucoup de choses, mais pas le ronflement.
Nous sommes comme un patient qui sort d'un coma aussi long que la vie d'une étoile. Ce dont nous ne pouvons nous souvenir, nous devons le redécouvrir.
On peut en apprendre beaucoup sur une personne à la manière dont elle regarde les étoiles.
Il est obsédé par les Hypothétiques. Par les forces transcendantes de l'Univers. Certaines personnes s'irritent de leur humanité. Elles veulent être rachetées par plus vastes qu'elles-mêmes, ratifier leur sentiment d'avoir une valeur unique. Elles veulent toucher Dieu.
C'est une machine, se dit-il en observant le grand engin se hisser hors de la nuit du désert à plus de deux cents kilomètres à l'ouest. Une machine, oui, mais vivante... C'était les deux à la fois. Les mots ne s'excluaient pas l'un l'autre. [...] Une cellule vivante est une machine faite de protéines. Ce qui tombe du ciel et ce qui monte de la terre n'est que de la vie par d'autres moyens.
On peut en apprendre beaucoup sur une personne à sa manière de regarder les étoiles.
Après Spin, dont les 200 premières pages furent pour moi très difficiles à lire car trop arides à mon sens, et si peu SF, je suis demandé si j'allais subir le même calvaire (bien que ne vous méprenez ps j'ai aimé spin malgré tout).
Ouf, mille ouf de soulagement, cette nécessaire suite de spin à mes yeux est une belle réussite. Pas de difficulté pour aborder ce second volet, très certainement parce qu'il est enfin à mes yeux un véritable livre de SF. On passe de l'autre côté de l'arc et depuis Port Magellan on suit avec grand intérêt le développement de l'univers des hypothétiques. C'est enfin le dépaysement, et toujours la quête de l'être humain. J'y vois même, ce qui n'était absolument pas présent dans spin, une ébauche de réflexion plus spirituelle, voir métaphysique. J'attends avec curiosité de lire Vortex.