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Pendant la première moitié de ce livre hors norme, j'ai cru que j'allais abandonner la partie:  un malaise diffus,  une appréhension injustifiée,  un vague dégoût même.

Et une pointe d'ennui devant les répétitions, l'apparente pauvreté de la syntaxe, l'absence de profondeur, le refus de perspective. Comme si je me trouvais enfermée dans un labyrinthe de carton pâte, un univers en trompe l'oeil. Ad nauseam.

Et puis brusquement ces masques font signe et le livre bascule.
La deuxième moitié ne se lâche plus.

On sort de la lecture totalement essoré.

Ne comptez  donc pas sur moi pour vous dire pourquoi tant de femmes solitaires gravitent autour du jeune Nathan Lucius. Ni pourquoi il ne faudrait pas qu'elles lui en demandent trop.

 Pour que la surprise reste totale, que la traversée du miroir soit sidérante, il faut  suivre Nathan Lucius mais surtout attendre qu'il vous parle ou alors lui poser seulement les questions qu'il attend.

Ne pénètrez pas par effraction derrière ses airs, dans ses rêves, dans ses souvenirs.
Ne décollez pas du mur de sa chambre  les étranges photos qu'il y punaise en arborescence...

L'effroi et l'horreur de ce récit étonnant  n'empêchent ni l'humour (noir) , ni la force incontestable d'une certaine logique.

La preuve: le malaise du début est devenu,  pour ma part, une fascination pétrifiéé. J'avais vraiment la langue sèche et la gorge serrée. 

La gorge serrée...enfin, façon de parler...
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Je m'appelle Nathan Lucius, j'ai 31 ans et je vis seul dans un petit appartement à Capetown. Ma vie est banale et ordinaire, j'ai un boulot pas terrible dans une agence qui vend des espaces publicitaires, mais ma chef est sympa, parfois on va boire des bières ensemble. Je collectionne les vieilles photos de gens que je ne connais pas et je m'en fais des arbres généalogiques pour me construire une famille. Je n'aime pas qu'on entre dans mon appartement mais j'aime faire du jogging, et j'aime quand les jours se suivent et se ressemblent. Ma voisine de palier s'intéresse à moi, mais ma seule vraie amie, c'est Madge. Elle est plus vieille que moi et vend des antiquités auxquelles elle ne connaît rien. Un jour, elle m'a dit qu'elle avait un cancer et m'a demandé de l'aider à mourir. C'était vraiment nul, cette idée.
PS : je vous raconte mon histoire dans "un roman en 67 265 mots".

A lire la première partie du roman, on pense que Nathan est un gars à l'image de sa vie, banal et ordinaire, plutôt sympathique. Même si quelques petits détails par-ci par-là laissent penser qu'il a un léger problème de socialisation. Mais après tout, qui n'a pas ses petites manies ? En lisant la seconde partie, on comprend peu à peu l'ampleur du "léger problème" et son origine.
Ce surprenant roman psychologique commence donc gentiment, avec humour et légèreté et un Nathan attachant malgré ses bizarreries vaguement inquiétantes. Et puis on glisse dans du lourd et du sombre, mais on ne peut s'empêcher de trouver Nathan toujours aussi attachant. Étrange... Serait-ce pour cette raison que cette histoire odieuse et douloureuse – et drôlement bien construite – nous laisse avec un sentiment diffus de malaise et d'inconfort ?
Lien : https://voyagesaufildespages..
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De Coetzee à Schoeman, de Brink à Galgut, sans oublier Deon Meyer, la majeure partie de le littérature sud-africaine est dominée par les questions raciales (si l'on se base sur les traductions disponibles en français), de la période de l'apartheid à la société d'aujourd'hui, dont les couleurs de l'arc-en-ciel sont loin d'être éclatantes vu les inégalités qui subsistent, du point de vue économique, en particulier. Ce préambule pour souligner que le deuxième roman de Mark Winkler s'éloigne lui de ces thématiques. Son premier livre (pas encore traduit) également, semble t-il, puisqu'il est décrit comme étant "Un conte absorbant, intense et décomplexé."Le terme de "conte" convient peu, lui, à Je m'appelle Nathan Lucius, ou alors horrifique, tout du moins dans sa deuxième partie, laquelle ne peut pas être évoquée tant elle redistribue les cartes après une centaine de pages où le lecteur s'était familiarisé avec le quotidien dudit Nathan Lucius, homme à la vie plutôt ordinaire, entre un travail qu'il déteste, quelques virées au pub du coin et une vie asociale si l'on excepte une amitié avec une antiquaire en phase terminale et une relation charnelle avec sa voisine plus âgée que lui. Dès les premières lignes, nous sommes dans la tête du narrateur et nous n'aurons que sa version des faits, exclusivement. Tout n'est pas très net dans le déroulement de ses journées, certaines manies ou attitudes semblant plus proches d'un ours que d'un humain mais bon, rien de répréhensible, jusqu'à ce que son amie malade lui demande d'écourter son agonie. le roman basculera peu après mais d'ores et déjà l'on sent bien que le narrateur n'est pas totalement fiable et quelque chose se cache sous cette apparente normalité. Je m'appelle Nathan Lucius est un livre perturbant et parfois choquant (tout dépend de son degré d'acceptation de termes crus ou d'actes dérangeants) qui éloigne de sa zone de confort. le style n'est pas époustouflant mais il est efficace, à base de phrases courtes et cinglantes. C'est un roman singulier en tous cas qui donne envie de lire le précédent livre et le suivant de ce Mark Winkler jusqu'alors inconnu au bataillon et qui n'a pas l'air d'avoir peu de quoi que ce soit.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Nathan est un jeune homme moderne, il vend, sans enthousiasme, des espaces publicitaires pour un grand quotidien, parfois après le travail il boit un coup avec ses collègues. Il loue un petit studio dans un quartier résidentiel du Cap, sa voisine une femme mure célibataire lui fait de l'oeil. Il dort la lumière allumée et n'aime rien tant qu'une journée ressemble à une autre. Il a pour seule amie Madge une antiquaire avec qui il chine les weekends.

Seulement voilà, Madge est malade, un cancer l'emporte inexorablement, alors Madge demande à Nathan de l'aider à en finir. Mais Nathan était la dernière personne à qui demander une chose pareille, mais ça Madge ne pouvait pas le savoir.

Un jeune homme velléitaire, un peu branleur, gentiment sociopathe, « Je m'appelle Nathan Lucius » démarre comme une petite comédie sociale, Nathan rencontrera-t-il l'amour, rencontrera-t-il l'amitié ?

Quel élément perturbateur fera que Nathan donnera un sens à sa vie ? Et puis PAF, ce sera tout autre chose, à ce moment le chroniqueur sait qu'il ne doit plus rien écrire sans risquer de gâcher le plaisir des futurs lecteurs. Surprenant, dérangeant, inconfortable, Mark Winckler vient d'écrire un grand roman sur l'enfance brisée.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Nathan Lucius, trentenaire, semble être un homme comme les autres, avec ses petites habitudes banales : aller boire des bières au pub avec sa chef et ses collègues après une journée de travail, avoir une collection de photographies, aller régulièrement courir, aller rendre visite à Madge, son amie antiquaire… Mais cet homme qui travaille dans le milieu de la pub au Cap a, d'emblée, des comportements étranges, plus proches de la manie que de l'habitude, exacerbés un jour par une demande de Madge, jusqu'au basculement, à la fois inattendu et prévisible…

Roman à la première personne qui nous conduit à travers l'esprit tortueux de Nathan, ce dès les premières lignes, Je m'appelle Nathan Lucius est une excellente surprise estivale : à travers une construction narrative remarquable, au plus proche de la confusion du protagoniste, nous découvrons progressivement, avec un certain effroi, la réalité de celui-ci, réalité troublante que nous n'imaginions pas le moins du monde au début de son récit. Nathan, tout comme celui qui lui donne vie à travers sa plume, non dénuée de mordant d'ailleurs, nous mène à la baguette avec une facilité déconcertante, emprisonnés que nous sommes de ses pensées, de ses comportements – tout le charme de la première personne est ici parfaitement mis en lumière – jusqu'aux diverses révélations, d'abord au compte-gouttes, qui préparent finalement le terrain du dénouement. En somme, une narration parfaitement menée par Mark Winkler qui met en scène toute la complexité et les failles de l'esprit humain, avec beaucoup de justesse.
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Si je peux dire une chose c'est que je sors bouleversée de ma lecture...
Je reconnais que la première partie peut paraître longue, on y suit la vie de Nathan jeune trentenaire, et qui tourne autour de son appartement, son travail, ses amis.
Mais l'histoire n'est pas si simple qu'elle n'en a l'air et l'on devine par moments que tout ne tourne pas rond.
L'écriture est fine et dévoile les éléments importants par petites touches.
Je ne peux pas en dire plus mais c'est au final un beau roman très humaniste.
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Opération Masse Critique.

Je remercie les éditions Métailié et Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre.

Je vais être franche, je n'ai jamais eu autant hâte de passer à autre chose tellement la lecture de ce roman m'a pesé.

Rien à dire sur le procédé narratif et la façon dont l'auteur a abordé la psychologie de son personnage. C'est plutôt bien vu.

Dans ce roman écrit à la première personne, le lecteur suit les pensées de Nathan Lucius, un homme apparemment banal et solitaire.

Lire ce livre c'est entrer dans le processus mental du personnage éponyme. Autant dire que j'ai eu l'impression d'en être prisonnière et que cela a été psychologiquement éprouvant.

Voilà, je pensais lire une autre histoire. Erreur d'interprétation de la 4ème de couverture. Bon, je ne déteste pas les surprises mais j'avoue que je suis tombée de haut. le mot qui me vient à l'esprit pour exprimer mon ressenti au sujet de ce livre : malaise.








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Ce livre est très étrange, car il est à la fois drôle et triste, léger et lourd, le lecteur ne sait plus où il en est au niveau émotion. On suit les pensées de Nathan Lucius, le lecteur est dans sa tête, il le suit dans sa vie de tout les jours, sa vie de trentenaire, ses habitudes, ses amis. Ce qui pourrait être banal est en fait très recherché très fouillé et il y a pas mal de rebondissements. Petit à petit le lecteur se rend compte qu'il est bizarre, qu'il y a quelques choses de bizarre avec lui, qu'il est psychologiquement pas si stable qu'il ne laisse paraître. Je ne veux pas dévoiler l'histoire mais c'est un livre humaniste, Lucius va être confronté à un choix difficile quand son amie va lui demander de l'aider à mourir, va t-il accéder à sa demande ?

J'ai beaucoup aimé l'écriture et l'histoire qui est assez originale, l'auteur nous donne à réfléchir, on s'interroge. Une belle réussite et une bonne surprise.

VERDICT

Pour les lecteurs qui aiment être surpris, qui aiment les rebondissements.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Il est difficile d'en dire beaucoup plus sur ce roman et pourtant, si la première moitié ne manque pas d'intérêt, c'est surtout la deuxième qui nous surprend. On comprend dès le début que Nathan est un être à part, pas totalement socialisé. Ses relations sont toutes féminines et il a peur que l'on empiète sur son espace vital et qu'on pénètre dans son appartement. Plus étrange, il se procure des albums phots entiers et se recompose des arbres généalogiques. C'est un être complexe, dont on sent bien qu'il nous échappe mais aussi attachant, ne serait-ce que par sa relation avec Madge. Je vous conseille ce roman sud-africain réussi (même si j'ai un petit bémol dont je ne peux absolument pas vous parler sans déflorer le roman) écrit en 67 265 mots (c'est précisé sous le titre et cette précision cadre bien avec le personnage). Je crois que c'est la première fois que je lis un roman sud-africain dans lequel il n'est pas question de race et il me semble important de ne pas réduire la littérature de ce pays à ce thème.
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Livre reçu dans le cadre de la masse critique.

Voici un roman à lire en entier pour le comprendre.
Il mérite d'être lu intégralement pour comprendre sa signification car c'est un roman d'une certaine profondeur.

C'est donc l'histoire de Nathan Lucius qu'on nous présente comme une personne ordinaire avec une vie banale qui d'un coup va se retrouver devant une situation extraordinaire : son amie demande de l'aider à mourir...
Quelles vont être les conséquences pour Nathan, va t-il accéder à la demande de son amie ?
Je vous laisse le découvrir.

Ce que je peux vous dire c'est que ce livre est bien écrit, on entre dans la tête de Nathan avec une grande pertinence et surtout ça sonne juste : émotions, réflexions...
Mark Winkler nous donne à réfléchir et nous entraîne dans cette histoire qui cache bien des rebondissements.

Il ne reste plus qu'à préciser que le ton du livre oscille entre l'humour grinçant et une grande émotion pour vous convaincre de lire ce roman.
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