Elle se souvenait d’une chose qu’elle avait dit un jour, devait toute l’équipe, au début : « Les hommes donnent aux femmes le pouvoir dont ils ne veulent pas. »
Si vous vouliez une image précise de qui vous étiez, pensa Greer des années plus tard, il vous suffisait de regarder tout ce que vous aviez cherché sur Google au cours des dernières vingt-quatre heures.
Tout le monde connaissait ces cris, symboles de la joie des femmes qui passaient un moment ensemble.
Quand vous étiez une femme et que vous manquiez d’assurance, vous releviez la fin de vos phrases, apparemment ; il vous arrivait même de relever un vêtement imaginaire.
Si vous vouliez avoir une image précise de qui vous étiez, pensa Greer des années plus tard, il vous suffisait de regarder tout ce que vous aviez cherché sur Google au cours des dernières vingt quatre heures. La plupart des gens seraient effrayés de se voir avec une telle lucidité.
Elle n’était ni une agitatrice ni une visionnaire ; son talent résidait ailleurs. Elle savait filtrer et distiller des idées, en les présentant de telle manière que les gens avaient envie de les écouter.
"Qu'est-ce qui fait de vous la personne que vous êtes aujourd'hui ? demandaient parfois les intervieweurs, d'un air pénétré, comme s'ils étaient les premiers à poser cette question. Est-ce un événement particulier ? Une illumination ?
- Non, rien de spécial " répondait Faith.
Mais peut-être y avait-il eu une succession d'instants, pensait-elle, comme pour la plupart des gens : de petites constatations vous conduisaient d'abord vers une prise de conscience importante, qui vous incitait à agir ensuite. Et puis, en chemin, vous rencontriez des gens qui vous influençaient et vous entraînaient dans des directions légèrement différentes. Soudain, vous saviez pour quoi vous travailliez, et vous n'aviez plus l'impression de perdre votre temps.
Les livres étaient un antidépresseur, un ISRS.
Parfois, il fallait abandonner ses convictions, ou les assouplir bien plus que vous ne pensiez le faire un jour.
Greer ne savait pas pourquoi Faith s’était intéressée à elle. Mais ce qu’elle sut plus tard, avec certitude, c’est que cette rencontre marqua le début palpitant de tout. Un long moment s’écoulerait avant l’inexprimable fin. »
Il y a des rencontres qui changent une vie. De celle qui va définitivement bouleverser la vie morne de Greer, jeune étudiante timide qui s’ennuie dans une faculté sans prétention du Connecticut. « Grâce » à ses parents « dépenaillés et incapables », qui ont négligé son dossier d’inscription, elle n’a pu intégrer la prestigieuse université de Yale, privée de l’aide financière auquel elle avait droit.
Un soir, au cours d’une fête sur le campus elle est victime d’attouchements de la part d’un autre étudiant, coutumier du fait, sous le regard habitué et blasé de l’assistance. Passé en conseil de discipline, ce dernier ne sera pas exclu du campus.
Un profond sentiment d’injustice et de révolte nait en Greer qui s’en confiera à l’icone du mouvement féminisme, la charismatique Faith Frank, fervente défenseuse du droit des femmes venue donner une conférence.
Le mentor prendra alors l’oiseau fragile sous son aile protectrice, l’aidera à s’envoler, jusqu’à lui portera le coup de grâce…Mais l’oiseau fragile ne l’était pas tant que ça… prêt à trahir une amitié pour rester l’élue » du mentor…
Trahison, complicité, sororité, féminisme sont les thèmes abordés dans ce roman qui aborde sur près de 50 ans l’évolution des droits des femmes. Premier roman que je lis de l’auteur, je n’ai pas été conquise, comme il en est de manière générale de tous les romans qui abordent les thèmes du féminisme. C’est ainsi, et ce roman ne fera pas exception…