AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ewylyn


Ce recueil de dix nouvelles m'a interpellée par la variété des sujets choisis. En plus, les nouvelles se lisent très vite, les explications en début de chaque nouvelle sont très riches et captivantes. C'est un bon recueil de science-fiction, d'anticipation, de dystopie, il nous fait réfléchir, il est bien écrit, la pluralité des styles me donne envie de découvrir certains auteurs.

Le petit lapin tondu (Danielle Martinigol) : une nouvelle très touchante et effrayante autour du thème de la glaciation. Denilo est un petit garçon très touchant à qui il arrive quelque chose d'effroyable, l'on compatit sur son sort et celui du lapin qu'il avait trouvé un jour et alimenté depuis. Il prend le signe de la radioactivité pour une fleur étrange, je vous laisse imaginer ce qui va lui arriver. C'est une belle nouvelle écrite avec une plume fluide et soignée.

Aquella (Donald A. Wollheim) : sur le thème des inondations, l'auteur nous présente le futur de la planète Terre, une île bien étrange, où les phénomènes météorologiques liés à l'eau sont omniprésents et la rend quasi hostile. Même si je l'ai moins apprécié que la première, elle a tout de même le don de nous faire réfléchir sur l'eau et son usage, les conséquences également de notre consommation d'eau.

Les Oiseaux (Thomas Disch) : sur le thème de la pollution, l'auteur nous livre une nouvelle très dure et pourtant très jolie dans son écriture. J'ai beaucoup aimé ces deux canards qui tentent de s'en sortir malgré tout le mal qui leur arrive. Elle est très triste et se termine fort mal pour nos deux protagonistes, mais elle reflète la réalité, les oiseaux sont les premières victimes de la pollution.

Dans le silence du soir (Lee Hoffman) : une nouvelle grinçante et dérangeante. La régulation de la population est traitée de façon à nous faire réfléchir. La surpopulation est ainsi le thème majeur et l'on ne peut qu'être effrayé devant la manière dont elle est réglée. La fin est terriblement triste, on espère ne jamais en arriver là. La plume est fluide et simple à lire.

Le jour se lève (Robert Bloch) : une fois de plus, nous voici confronter à un thème grave aux lourdes conséquences, la guerre atomique. le texte est très dur, c'est certainement le plus sombre et le plus dur à lire, à cause de ce que le personnage principal voit sous ses yeux. La bombe atomique tombe non loin de chez lui, les descriptions nous plongent dans un chaos sans nom. Une belle leçon à retenir.

Homo jardinus (Christophe Lambert) : une nouvelle vraiment drôle, très surprenante après toutes ces petites histoires sombres. Néanmoins, le sujet demeure grave, la disparition totale de la faune et de la flore occupe toutes les pensées de l'auteur. Ce dernier aura choisi le trait de l'humour, mais parvient tout de même à nous faire réfléchir. J'ai adoré cette nouvelle, une de mes préférées, parce que ce pauvre vieil homme voit un bout de son gazon disparaître ainsi que son nain de jardin en céramique et c'est tellement drôle quand on voit arriver l'explication.

Dans le regard des miens (Pierre Bordage) : une nouvelle qui nous rend irrémédiablement triste tant elle est effrayante et tant le personnage principal nous est sympathique. Elle est très bien écrite, dès le début nous plongeons dans cette Terre méconnaissable infestée de manipulations génétiques et de pandémies. le fait que la nouvelle soit écrite à la première personne nous rend plus facilement proches de cette histoire et de cet homme, on se sent touché. Et la fin nous rend encore plus maussades. Une nouvelle poignante qui est à lire, une autre dont je me souviendrais longtemps.

Que la lumière soit (Horace B. Fyfe) : une nouvelle bien sympathique nous conduisant au coeur d'une guerre contre les machines. Un sujet souvent traité en science-fiction, mais j'ai quand même bien aimé cette nouvelle, notamment les personnages présentés. L'histoire est bien écrite et l'on se prend de compassion pour ces hommes qui tentent de subsister devant des machines qui ont pris leur place dans le monde du travail.

Le sacrifié (Philip K. Dick) : cette fois-ci, nous avons une nouvelle sur la guerre contre les insectes. Ils étaient là avant nous et nous prennent pour des envahisseurs. J'ai eu beaucoup d'affection pour le personnage principal qui est pris malgré lui pour cible, la fin est touchante. de l'autre côté, nous avons le point de vue des insectes, certains sont sympathiques et d'autres moins, en tout cas, ce fut une immersion intéressante.

La grande décharge (Rita Kraus) : une courte nouvelle, courte, mais dont la fin aussi tragique soit-elle reste belle. Une bonne leçon autour du thème de la Terre comme décharge publique. La montée grandissant des ordures dont on ne peut plus se débarrasser, cet homme qui tente n'importe quoi pour retrouver la femme qu'il veut. La fin nous glace le sang.

En somme, les nouvelles nous interpellent toutes ! Elles sont drôles, touchantes, effrayantes, mais elles ont le don de nous faire réfléchir sur notre avenir et celui de la planète. Les différents styles sont agréables à lire, le recueil est fluide, soigné dans sa présentation et l'on prend plaisir à découvrir ce que nous ont concocté les auteurs selon les sujets donnés. L'ouvrage se lit rapidement et avec plaisir, je le recommande volontiers, il ne vous laissera pas indifférent !
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}