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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quoi de plus terrible que d'être accusé de la mort de sa petite soeur violentée et assassinée et de devoir s'enfuir par un soir d'orage sachant qu'il est impossible de prouver son innocence ? C'est ce qui est arrivé à Quinn Walker qui revient en Australie en 1919, après une absence de dix longues années, meurtri profondément physiquement et moralement par les horreurs dont il a été témoin et victime durant la guerre de 1914. Il a été gazé, est devenu sourd et sa mâchoire fracassée laisse une vilaine cicatrice. Hanté par le souvenir de sa soeur morte qu'il n'a pu sauver, de sa mère et de son père toujours persuadés de sa culpabilité et qui le croient mort, il retrouve sa petite ville natale en Nouvelle galle du sud où sévit la grippe espagnole, où il va vivre dissimulé dans les collines qui bordent la ville.
«A présent, quand il se reposait dans une ravine ou sous un arbre, Quinn était comme en suspens dans l'ambre figé de ses souvenirs, parfois pendant plusieurs minutes d'affilée. Un concentré écoeurant de nostalgie et de regrets. Etonnant comme peu de choses avaient changé en dix ans. le monde semblait identique, à ceci près qu'il avait dévié de son axe pour toujours depuis l'assassinat de Sarah.»
Et pourtant malgré toute ces tragédies, ce roman est magnifique et sa tonalité générale est bien celle de la couverture, menaçante et lumineuse. Parfois on se trouve plongé dans une atmosphère fantastique, tragique et poétique, parfois des images cruelles viennent s'interposer qui naissent des blessures dont souffrent tous les protagonistes. L'ensemble est prenant et s'y mêlent les rites magiques de Sadie Fox mélange de fée et de sorcière, d'innocence et de rouerie, inquiétante et attachante qui accompagne les pas de Quinn réfugiée dans les bois comme lui et qui le guidera et l'aidera à survivre car «Elle connaissait les secrets de tous les villageois, engrangeait leurs vies, pouvait voir la moindre chambre de leurs coeurs.» Une drôle de petite bonne femme qui souffre elle-aussi et sera pour Quinn comme une passerelle lancée entre le monde des morts et celui des vivants.
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Ce roman s'échelonne entre deux dates charnières : 1909 et 1919. Entre les deux il y a eu la Grande Guerre et une épidémie de grippe espagnole qui a dévasté tout le pays. Nous sommes en Australie et le narrateur, Quinn Walker, est un jeune soldat qui vient d'être démobilisé et qui rentre au pays. Il a vécu en France et en Angleterre mais l'histoire le rattrape et c'est à Flint, en Nouvelles-Galles du Sud, qu'il décide de reprendre le cours de sa vie. Une sombre tragédie qui n'a jamais été véritablement éclaircie l'implique directement. Lorsqu'il avait 16 ans, un meurtre a eu lieu, celui de sa jeune soeur, Sarah, âgée de 12 ans, auquel il a assisté et pour lequel il est reconnu coupable. En effet, il tenait l'arme du crime, un couteau, au moment de la découverte du corps. Quelle est son implication? Pourquoi se trouvait-il là? Est-ce bien lui le meurtrier ou n'est-ce pas plutôt une terrible machination?
Quoi qu'il en soit, Quinn décide de se confronter à la réalité, d'assumer ses responsabilités et d'enfin faire le jour sur les étranges manigances qui auréolent cette triste affaire. Bien que se cachant aux alentours de la maison familiale, il fait tout de même la connaissance de Sadie, une fillette de douze ans débrouillarde et vivant curieusement seule. Que sait-elle des histoires de famille, elle qui semble avoir le troisième oeil? Elle lui sera d'une aide précieuse pour reprendre contact avec le réel et pour croire de nouveau en l'humanité.

Attention pépite ! Ce livre, je l'ai dévoré en un temps record car l'histoire est palpitante, haletante ! On se prend au jeu de l'énigme qui se dresse comme un mur infranchissable avec cet impossible retour d'un homme que la population a appris à haïr avec les années (et tout concorde pour qu'il soit haïssable, lui le traitre, le lâche qui a fui devant l'épreuve). Car, qu'il ait soit parti tout de suite après le meurtre constitue une preuve irréfutable de son association à la macabre affaire et, qui plus est, cette assertion est renforcée par la rumeur d'une liaison incestueuse avec cette jeune soeur. Il tend donc le bâton pour se faire battre en revenant dans sa famille, où les hommes rêvent de le pendre et de faire justice à la pauvre innocente assassinée. C'est lui qui a entrainé sa soeur à l'extérieur, c'est avec elle qu'il fomentait les 400 coups, il est donc quasi assuré que le grand frère a bel et bien abusé de la situation. Même si les circonstances méritent un éclaircissement, l'assassin est tout trouvé et il a entaché la réputation de la famille. La fratrie des trois enfants (l'aîné William, Quinn puis Sarah) n'est plus, la mère est au plus mal et le père, alcoolique et influençable, n'est plus que l'ombre de lui-même. Est-ce que le retour du fils honni pourrait redonner une aura d'harmonie dans la commune et parmi les siens?
Dois-je dire que c'est très bien écrit? Car ça l'est, indubitablement et c'est une des grandes forces de ce roman.
La narration est portée par ce "prétexte" terrible, par les mystères, par les rencontres et bien sûr par la vérité. Et elle n'épargnera personne, même ceux qui ont cherché à la dissimuler.

De plus la trame tient en haleine car jusqu'au bout on se demande comment la situation a pu dégénérer à ce point? J'ai trouvé les personnages formidablement bien campés entre une Sadie mystérieuse mais qui tient vraisemblablement les clés de l'histoire, ou encore Quinn qui n'a pas été épargné par la vie (il est d'ailleurs méconnaissable car mutilé de guerre). Et les parents sont-ils manipulés ou acteurs de cette vie d'infamie?
C'est un récit génial ! Il va sans dire que je lirai coûte que coûte les autres livres de ce jeune auteur prometteur.
Et en plus, c'est accessoire, mais la couverture est à la hauteur de la menace sur le point de jaillir.
Lien : http://shereads.canalblog.co..
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Je disais dans un billet précédent que j'avais un souci avec la littérature australienne. Eh bien, en un seul livre, me voici réconcilié avec elle ! Quel roman, mes amis ! Encensé par la presse australienne, à juste titre. le contexte est fort, très fort : retour de la guerre qui s'est déroulée sur un continent quasiment inconnu des Australiens au début du siècle dernier, les conséquences de cette guerre sur les hommes qui y ont participé et sur les femmes restées seules et pour beaucoup veuves, la grippe espagnole, un meurtre horrible et une vengeance prévisible. Voilà pour les ingrédients. Mélanger le tout et vous obtenez ce roman qui une fois commencé ne se lâche plus jusqu'au bout.
L'écriture est très accessible, qui dit les choses directement, ne tourne pas autour du pot pour raconter les horreurs de la guerre
Elle dit aussi le difficile retour à la vie quotidienne, à la terre et à l'amour des siens restés loin du conflit. La guerre, ses stigmates, visibles ou non hantent les survivants
Il est toujours difficile de dire dans une traduction ce qui tient de l'oeuvre originale ou du traducteur (en l'occurence, une traductrice, Valérie Malfoy) en ce qui concerne le style : disons que c'est un travail -et ici très beau travail- en commun.

C'est évidemment un roman sombre qui parle de tout ce que j'ai déjà dit plus haut : de la vengeance, de la misère et de la difficulté de vivre dans ce pays. En plus, Quinn ne peut véritablement renouer avec ses parents qui le croient coupable du crime : il réussit néanmoins à voir sa mère alitée, victime de l'épidémie, mais de manière frustrante, puisqu'elle est en fin de vie. Mais ce bouquin a aussi de grandes parts lumineuses, parlant d'espoir, d'amour, de rédemption. Sadie représente la part d'espoir de Quinn une sorte de soeur de "rattrapage", celle qui comme Sarah aurait pu le faire, le sortira peut-être de sa colère, de sa torpeur et de ses souvenirs terribles.
Il y a beaucoup de littérature sur cette guerre et ces effets dévastateurs. Ce roman en parle, sans éviter ce qu'on pourrait appeler les passages obligés, les stéréotypes, mais en y apportant une touche d'exotisme propre au pays, liée aussi à l'esprit de vengeance et de rétablissement de la vérité qui anime Quinn. Et il ajoute une énorme touche d'humanité et d'espoir qui ne rend pas sa lecture pesante, au contraire.
Précipitez-vous sur ce roman, invité par le Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo qui fête cette année la littérature australienne (du 26 au 28 mai).
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Gros coup de coeur pour ce roman de l'australien Chris Womersley; Un écriture sensible, émouvante, des personnages superbement campés, une histoire extraordinaire de résilience et de justice, il y a tout dans ce roman. Qu'il traite de l'histoire : l'épidémie de grippe espagnole, le retour au pays des soldats de la grande guerre, de la vengeance, ou de l'amour l'auteur nous entraîne avec brio à sa suite et on ne peut plus refermer le livre avant la fin. Un très très bon et beau roman.
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Je ne connais pas l'auteur australien: Chris Womersley. J'ai acheté cet ouvrage, attirée par la beauté et l'ambiguïté de la première de couverture.
Le livre commence par une scène violente, macabre,une petite fille, Sarah Walker, âgée de 12 ans,est violée puis poignardée dans une remise. Nous sommes en 1909, dans un petit village perdu en Australie. La date est importante.
Quinn, son frère,âgé de 16 ans ,aperçu dans les parages,est " injustement" accusé de ce crime odieux. le ton est donné. L'enfer commence. le jeune homme erre à travers le Bush après s 'être enfui de son village. Celui- ci se nourrit alors de fruits sauvages et d'herbe.
Au détour de ses pérégrinations, il va échouer en Europe et plonger dans l'enfer et le chaos de la première guerre mondiale, sur les champs de bataille du Nord est de la France. Il va affronter les tranchées sinistres, les gaz destructeurs, les hurlements des blessés, la mitraille.....
Blessé lui - même il est recueilli dans un hôpital:"il croisait des amputés et des muets, des gueules cassées, des malheureux enveloppés de bandelettes ".Quinn
sentait leurs regards suppliants quand il passait"........
Lorsqu'il rentre en Australie,pays dévasté par la grippe espagnole, il n'est plus qu'une ombre. Affublé d' une monstrueuse cicatrice à la mâchoire, il se cache, rôde autour de sa maison, la ferme familiale, il veut venger la mort de Sarah et rassurer sa mère mourante à propos de son innocence...La fin du livre me paraît un peu surréaliste.
C'est un roman extraordinaire, superbement écrit,magistral,envoûtant, à la fois sombre et lumineux,fort, hanté par le mal, les noirceurs, les horreurs de la première guerre mondiale.
Le héros de ce très grand livre , Quinn est meurtri par l'errance, la guerre, le deuil,guidé par l'esprit de vengeance et l'injustice qui le poursuivront pendant plus de Dix ans .C'est un ouvrage où l'on peut penser que l'esprit de rédemption est possible......
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, qui alterne souvenirs, rêves de guerre, magie, fièvres et réalités. Dans un style à la fois poétique et abrupt, Womersley nous conte la rencontre de deux solitudes. le livre est découpé en deux parties. La première évoque le retour de Quinn à Flint, ses rencontres avec ceux qu'il a connu mais qui ne le reconnaissent pas, et surtout son retour auprès de sa mère, mourante, errant dans les brumes de la fièvre. La seconde partie est celle du retour de la justice, de la réparation, en tout cas, pour certains des personnages, afin d'empêcher que quelqu'un ne nuise à nouveau. Et pour y parvenir, qu'importe s'il faut parler aux fourmis, conserver des gris-gris sur sa peau, ou si les souvenirs de Sarah se superposent parfois sur la jeune et étrange Sadie.
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1919. Quinn Walker revient au pays, l'Australie. Il a survécu à l'effroyable boucherie de la première guerre mondiale. Mais il en porte les stigmates, certains visibles, comme sa gueule cassée ou ses poumons meurtris, d'autres plus enfouis : ses souvenirs de guerre n'en finissent pas de le tarauder. Mais c'est surtout un passé plus lointain qui le hante : il y a dix ans, on a retrouvé sa jeune soeur, Sarah, assassinée. Quinn se tenait juste à côté du cadavre, un couteau ensanglanté dans la main. Il a pris la fuite, laissant derrière lui un passé trouble, empli de confusion… Il revient aujourd'hui alors que le conflit mondial s'est apaisé pour tenter d'affronter d'autres démons.

« Les affligés » est une oeuvre magnifique dans laquelle l'auteur narre par petites touches l'enfance de Quinn, sa relation singulière avec sa soeur, jusqu'au point de non-retour. Une oeuvre qui résonne du côté d'une forme de rédemption, que permet une orpheline, Sadie. Elle vient révéler Quinn et lui offrir une seconde chance : « Mystérieusement, et il valait sans doute mieux ne pas savoir comment, ils s'étaient mutuellement fait surgir du néant. Il en ressentit un étrange frisson de plaisir » (p. 226). Mais cette rédemption ne va pas sans une certaine désillusion, le sentiment accru d'une solitude radicale : « Quinn était épuisé. Sous ses pieds il croyait entendre les grincements de la planète, tournoyant sur elle-même dans l'espace, machine solitaire décrivant son éternelle orbite » (p. 314). L'Australie jaillit sous la plume de Chris Womersley, contrée lointaine, énigmatique, où résonne au plus profond du bush la voix des morts, en une complainte lancinante. Des zones ténébreuses des territoires humains, peut surgir une conquête au goût doux amer.
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Si comme moi vous fuyez les livres dont la quatrième de couverture parle de "GUERRE" surtout ne fuyez pas celui-là. En effet, l'auteur s'appuie sur la première guerre mondiale pour donner à son histoire d'une part un repère temporel et de la profondeur au personnage de Quinn Walker soldat marqué autant par un fait passé que part ladite guerre mais l'histoire ne parle pas de cela, elle évoque un drame vécu par un adolescent devenu homme rongé par la culpabilité et la haine, blessé par la guerre qui ne l'a pas laissé indemne... c'est en revenant "au pays" 17 ans après son départ précipité que Quinn Walker rencontre une fillette grâce à qui il va trouver le courage d'affronter ses vieux démons et essayer de rétablir la vérité sur le crime dont tout le monde le croit coupable. Leur

De peur de trop en dire je m'arrete là pour le fond et vous parle maintenant de la forme à laquelle j'accorde beaucoup d'importance.

Dans ce roman les personnages sont attachants, troublants, mystiques sans trop en faire ce qui les rend très réalistes. Il y a beaucoup de sensibilité dans l'écriture (et/ou la traduction), la construction est parfaite, tout en douceur et subtilité. le lecteur devine facilement le déroulement de l'histoire mais le style et les émotions provoqués par l'auteur font que l'on est tenu en haleine, le souffle court jusqu'à la fin sans aucun temps mort.

Lien : http://edea75.canalblog.com/
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Des tranchées françaises aux bush australiens, un voyage tout en délicatesse dans l'âme humaine.

Quinn a assisté au viol et au meurtre de sa soeur. Accusé à tort et par peur des représailles du véritable assassin, il s'enfuit. Dix ans et une guerre plus tard, il revient. Mais quels sont ses intentions ? Et qui est Sadie, cette orpheline sauvageonne, aussi inquiétante qu'attendrissante ? Qu'attend-t-elle de Quinn ? Progressivement, l'intrigue se noue, distillant des indices comme un roman policier. Mais en beaucoup plus fort…

Véritable coup de coeur pour ce livre. Il s'agit du deuxième roman ? j'ai peine à le croire. L'auteur s'efface complètement devant ses personnages. Eux seuls deviennent consistants, comme la campagne australienne ou les tranchées glacées de la Somme. Tout le reste disparaît. Une maitrise totale de son texte !
C'est un livre en deux teintes : ombre et lumière, froid des tranchées de la Somme, chaleur australienne, amour et haine, bravoure et lâcheté, rêve et réalité, mystère et matérialisme… Tour à tour, nous explorons ces deux faces qui représentent, en fin de compte, tout être humain.
A savourer les conversations entre Quinn et sa mère, touchants mais pas si innocents. Si elle veut croire en lui, elle veut avant tout connaître l'assassin de sa fille. Quinn refuse de lui révéler. Ainsi, nous passons de moments attendrissants à des non-dits lourds de sens. Parallèlement, la relation qu'il entretien avec Sadie est plus brutale, plus franche mais reste compliquée : Sadie est tour à tour une enfant à protéger, un petit animal à apprivoiser, un maître dans l'art de la survie. C'est aussi la part de fantaisie où il se sent obligé d'être l'adulte raisonneur, le héros de guère courageux. Alors qu'avec sa famille, il se sent redevenir le petit garçon effrayé et lâche qui n'a pas su aider sa soeur. Deux relations opposées qui est aussi la double vision d'une vie qui commence et d'une qui s'achève. Ces deux relations sont aussi pour Quinn, un moyen d'y voir plus clair sur les raisons de son retour et sur son deuil inachevé.
Ce retour à la vie civile est l'autre grand sujet du roman. Pour l'Australie, c'est une guerre lointaine Elle ne devient réalité qu'avec le retour des soldats. Les villages comptent leurs morts, leurs gueules cassées, les gazés, les traumatisés. C'est aussi à ce moment que se crée un frontière entre ceux qui sont partis et ceux qui ont décidé de rester au pays. Ces derniers ont tous une bonne raison de n'être pas parti. Mais surtout pas la lâcheté. Quant aux engagés volontaires, qu'a été leur motivation ? le courage ? Encore cette dualité qui est le moteur de ce livre, sans jamais tomber dans la mièvrerie.
Un énième livre sur la Grande guerre ? Non, il est beaucoup plus. Il est un Grand livre. A découvrir absolument.
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A Flint (Nouvelles-Galles du Sud) en 1909. Quinn Walker est accusé du meurtre de sa petite soeur Sarah. La ville est en émoi, son père veut le tuer. Terrorisé, Quinn prend la fuite et s'engage comme soldat. Dix ans plus tard, c'est un homme défait par la guerre des tranchées qui revient chez lui, en clandestin. Tourmenté par l'accusation dont il fait l'objet, hanté par la disparition tragique de sa petite soeur, traumatisé par la Grande Guerre, c'est un véritable chemin de croix qui l'attend. L'Australie est de plus en proie à l'épidémie de grippe espagnole qui décime la population. Tout le monde pense d'ailleurs qu'il s'agit de la peste noire. Un jour Quinn se réveille avec à ses côtés une petite fille : Sadie. Ses parents sont morts et elle ne veut pas qu'on l'attrape pour la mettre dans un orphelinat ou chose du même genre. Il se trouve qu'elle fuit l'oncle de Quinn, celui-là même qui a mit la tête de celui-ci à prix. Ben oui, en plus c'est "l'homme de loi" du coin ! Les deux vagabonds vont faire un bout de route de vie ensemble.

Un chemin de croix pour Quinn disais-je. Mais aussi le chemin de la rédemption, de la paix avec lui-même mais aussi de la vengeance. L'atmosphère de ce roman est tout de mystère et d'affliction. Mais aussi, par instants, Chris Womersley frôle le fantastique à travers le personnage de Sadie, qui apparaît comme par magie, sait tout de tout le monde, parle comme un adulte et s'emporte parfois comme un diable. Je me suis demandé pendant une bonne partie de la lecture si elle n'était pas le fantôme de Sarah. C'est par elle qu'arrivera la vengeance.

En tout cas, une atmosphère pleine de fantômes : Sarah qui hante Quinn autant que les tranchées de la Grande Guerre ; la mère de Quinn sur son lit de mort qui se demande si elle ne rêve pas en voyant son fils lui rendre visite en cachette (puisque son père veut toujours le tuer) car elle le croyait décédé, c'est la nouvelle qu'on lui avait portée : votre fils est mort à la guerre.

J'ai vraiment apprécié ce roman qui est tout en mystères. Chris Womersley n'en dit pas trop et laisse le lecteur écrire un peu de l'histoire : de Sadie on ne sait presque rien. le rêve le plus fou de la gamine est de fuir en Angleterre avec Quinn car là-bas, "c'est plein d'arbres. Il y a des fées vêtues de fleurs. Elles sont partout, même si on ne peut pas les voir. Elles vivent sous les racines des arbres (...). Il y a des oiseaux qui se transforment en garçon ou en fille. Des cygnes, un corbeau appelé Salomon. La nuit ils font des fêtes. Toutes les fées viennent y danser et leur reine exauce les voeux". Un Paradis perdu. Je vous laisse le soin de découvrir le livre pour savoir si Quinn et Sarah l'atteindront après tant de malheurs dans une Australie accablée par la mort.

Un écrivain australien à découvrir.
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