Lady Chevy

John Woods crée une galerie de personnages tous plus sombres les uns que les autres, leurs contradictions les rendant oxymoriques et finalement peu sympathiques. Peut-être l'auteur maintient-il une certaine distance avec ses héros, distance qui apparaît comme du mépris à peine déguisé : le lecteur ne parvient pas à pénétrer les émotions de la narratrice, pas totalement. S'il est saisi par la poix et la noirceur du tableau dépeint, il observe en plongée, avec condescendance et effroi (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/02/06/lady-chevy-john-woods/)
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J'ai beaucoup de mal à écrire une critique sur le livre de John Woods : Lady Chevy.
Beaucoup de très bons commentaires m'ont donné envie de le découvrir mais je n'ai pas adhéré à l'histoire, je me suis ennuyée. Ce n'est que mon avis personnel, on a chacun nos ressentis donc mon conseil est de vous faire votre propre avis en le lisant.

Amy Wirkner, lycéenne a pour surnom "Chevy", ça aurait pu être un petit nom sympathique de la part de ses copains et copines mais ce n'est pas le cas. Elle est raillée pour son surpoids, tout le monde le sait que dès qu'on a quelque chose qui dénote ou qu'on ne rentre pas les normes, on est mis à l'index et c'est une grosse souffrance pour ceux et celles qui subissent.
Elle a de très bonnes notes, son rêve est de devenir vétérinaire, ses proches l'encourage mais ce n'est pas évident quand on manque d'argent. Elle est intelligente, tenace, ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle prépare son dossier sérieusement.
Elle a deux amis qui la soutienne Paul et Sadie, leurs vies n'est pas simple non plus, sa famille l'aime mais ils ont tous un petit problème, l'atmosphère est sombre et dérangeante dans L'Ohio.
Plusieurs propriétaires ont vendu un bout de leur terrain à une société pour extraire du gaz de schiste, dont les parents d'Amy, cela leur permet de pouvoir terminer le mois, c'est un endroit pauvre et perdu. Les retombées sont terribles car tout est pollué, les habitants sont malades, l'eau est infect.
Stonewall, son petit frère souffre de malformations, elle est persuadée que cela vient de cet environnement empoisonné, aussi lorsqu'un soir son ami Paul qui a un peu bu lui propose de l'aider dans une action contre cette compagnie, après pas mal d'hésitations face à son avenir elle accepte quand même, mais ça tourne mal.
Si vous voulez connaitre la suite ....Bonne lecture.

J'aurais tant aimé vous dire que je me suis délectée des aventures de "Lady Chevy". Tant voulu avoir de l'affection pour cette lycéenne qui ne cherche qu'à s'extraire de son quotidien plein de crasse et de racisme. Il faut dire qu'Amy a de quoi haïr l'Ohio. Ses terres natales sont usées, polluées et épuisées par l'industrie du gaz de schiste et toutes les abjectes magouilles qui en découlent. Pour faire toujours plus de fric, il n'y a jamais de limites. D'ailleurs, Amy en est persuadée, si son frère a de telles malformations, c'est à cause de tout ça. Quant à sa famille, bien qu'ils ne veuillent que son bien, ils sont eux aussi rongés par leurs propres démons qu'ils n'arrivent à maîtriser. Entre sa mère qui quitte le nid tous les soirs, son père qui picole jusqu'à plus soif et son oncle aussi conservateur que raciste, elle est loin d'avoir toutes les chances de son côté pour enfin quitter ce trou à rats et aller à l'université. Pour y parvenir, une seule solution : travailler à l'école, s'assurer de bonnes notes et décrocher une bourse d'études symbole de liberté.

Obèse, elle est la risée du lycée et n'a que très peu d'amis. Peut-être est-ce pour ça qu'elle décide de suivre Paul dans son plan aussi foireux que dangereux. Sauf que rien ne se passe comme prévu et qu'Amy voit bientôt tous ses espoirs partir en fumée. Pourtant, pour cette gamine qui a la rage au ventre, hors de question d'abandonner. Elle est prête à tout pour parvenir à son but, même au pire.

Ce roman avait tout pour me plaire mais j'ai trouvé que le tout manquait de nuances, à mon grand désespoir. Entre grossophobie, racisme et rêve américain, je n'ai pas retrouvé toute la mesure qui fait de l'Ohio l'un des plus grands "swing state" des États-Unis, ici présenté (à mon sens) comme un état n'abritant que des citoyens désillusionnés et aigris.

Je finirai cependant par une note positive : j'ai apprécié l'écriture romanesque de John Woods et la fluidité de la traduction de Diniz Galhos.

Contrairement à beaucoup de critiques que j'ai pu lire ici, mon avis sera moins dithyrambique, la sauce n'a pas vraiment prise.

Ohio, dans ce coin charmant peuplé de rednecks et pollué par l'industrie du gaz de schistes, on suit Amy surnommée Chevy de par son surpoids, Sadie, sa meilleure amie, surnommée le garage à foutre de par...bon ça vous comprenez tout seuls, Paul son meilleur ami, un peu lunaire, décalé et toute une galerie d'autres personnages (parents et oncle de Chevy, flics...) dont pas un n'aura su susciter de sympathie chez moi.

Le décor est posé dès les premières pages, on va pas arroser l'eau des fleurs...

Le début est plaisant, on s'attache aux héros puis le roman devient très sombre, dérangeant, certains personnages sont détestables, monstrueux et je crois que c'est là que la sauce a tourné pour moi, au point que j'ai eu du mal à aller au bout, le sentiment de malaise grandissant au fur et à mesure des pages.

Un bon livre, bien écrit mais la rencontre n'aura pas eu lieu.....Je ne suis pas une oie blanche nourrie aux new romances et feel good books mais là c'était trop pour moi.