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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
“ Dans les ténèbres, je me sens à l'aise, je me sens puissante. Peut-être y a t-il vraiment de la cruauté en moi. Acquise ou innée, je n'en sais rien. Peut-être que je voulais simplement voir ce qui arriverait. Peut-être que je voulais sortir de l'ombre et prendre part à ce combat. Peut-être que personne ne sait pourquoi les gens agissent comme ils le font. ”

Lady Chevy, c'est le genre de récit qu'on se prend en pleine face, qui vous fore le cerveau jusqu'au tréfonds pour faire surgir des émotions oxymoriques obsédantes. Implacablement sombre, ce premier roman s'est choisi une anti-héroïne de la trempe des inoubliables, très loin des créatures fragiles qui suscitent une immédiate empathie.

Amy, 18 ans, est une endurcie, intelligente, déterminée, à accéder à ses rêves, les yeux vissés sur une bourse universitaire qui lui permettrait de devenir vétérinaire. Endurcie par les moqueries et le harcèlement scolaire subie à cause de son obésité. Endurcie par la pauvreté, vivant dans une roulotte avec ses parents, un père faible et alcoolique, une mère qui découche. Endurcie par la naissance d'un petit frère difforme, né lourdement handicapée après la cession des droits de leur sous-sol et l'installation au fond du jardin d'un puits de forage type fracturation hydraulique. Endurcie par le poids de sa famille maternelle entre un grand-père qui a été Grand dragon du Klan et un oncle aimant survivaliste néo-nazi vétéran de l'Irak. Endurcie et prête à tout pour préserver son avenir lorsque la tragédie survient d'un plan foireux mal organisé par son ami Paul auquel elle participe.

John Woods pousse très loin les curseurs du roman noir américain en cochant toutes les cases des dérives de l'Amérique rurale pré-Trump ( suprémacisme blanc, bunker sous la maison, misère sociale, désespoir profond ) puis en inscrivant son récit en Ohio désindustrialisé, dans un environnement ravagé par la rapacité des industries du gaz, par la fracturation hydraulique et la pollution des aquifères à cause du rejet de milliards de litres d'eaux empoisonnées par les forages. Il rajoute même une surcouche de noir en offrant l'enquête policière à un policier nihiliste adepte de Nietzsche, Darwin et Heidegger.

Cela pourrait faire beaucoup de noir, de glauque. Ça pèse lourd dans un récit saturé de violence, sans faille ni concession au moindre apaisement à procurer au lecteur. Et pourtant, Lady Chevy évite la caricature et propose un récit de survie passionnant sur le poids de l'hérédité et du déterminisme social.

« Je m'agenouille sous un orme et prie un dieu presbytérien de colère et de feu, j'y mets toute mon âme dévoyée, souillure prédestinée qui s'épanouit en une fleur ténébreuse »

Avec l'alternance de la voix à la première personne d'Amy et celle à la 3ème personnage du flic, le suspense s'organise subtilement, la tension monte, à coups de phrases courtes et de mots qui ont un oeil pour l'ambivalence morale. On est aux côtés d'Amy, on a envie qu'elle s'en sorte, on veut qu'elle survive à son milieu sordide malgré son arrogance, malgré le faible accès à son intériorité émotionnelle étouffée par le poids du malheur, malgré ses actes. Jusqu'à la confrontation entre les deux personnages principaux, troublante, dérangeante, jaillissant d'un formidable dialogue-confession quasi philosophique qui met en lumière l'ambiguë plasticité des repères moraux. Malgré un dénouement plutôt brouillon organisé autour d'un coup du sort un peu trop bienvenu, on sort chaos debout de cette lecture.

Un roman entier et tranchant qui sort nettement du lot, crûment violent, porté par un personnage principal marquant. Un roman en colère qui reste collé à vous, cruelle réflexion sur la zone grise entre Bien et Mal dans cette Amérique blanche qui se sent crever.
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Incipit : « Sans Dieu, tout est permis. » Fiodor Dostoïevski
Voilà qui donne le ton d'emblée, et autant vous le dire tout de suite, Amy Wirkner, ne croit pas en Dieu.
Qu'est-ce que le bien ? Qu'est-ce que le mal ? Dieu existe-t-il ? le Diable existe-t-il ?
John Woods signe un roman noir magistral, très maîtrisé pour un premier roman.
Amy, dite Lady Chevy « par ce qu'elle a le derrière très large, comme une Chevrolet » est une anti-héroïne que je ne suis pas prête d'oublier et qui n'a jamais aussi bien défini l'expression il faut se méfier de l'eau qui dort.
Amy, dix-huit ans, sort tout juste de l'adolescence, elle est le bouc émissaire de ses « camarades » de classe, moquée pour son obésité. Heureusement, elle peut compter sur ses deux amis d'enfance, Paul et Sadie.
Amy ronge son frein, et rêve de quitter ses parents paumés et leur mobil-home, son grand-père ex grand dragon du KKK, son oncle néo-nazi qui dispose d'un bunker et d'un arsenal de guerre chez lui, son bled paumé de Barnesville dans l'Ohio, pour prendre son envol et faire des études de vétérinaire.
Le jour où Paul, dont elle est amoureuse depuis de nombreuses années, lui propose de faire les 400 coups, elle prend le risque, mais bien sûr, le plan ne va pas du tout se passer comme prévu.
Jusqu'au Amy va-t-elle être prête à aller pour ne pas renoncer à ses rêves ?
L'auteur nous emmène dans les tréfonds de l'Ohio qui a vendu son âme à l'industrie de la fracturation hydraulique et dans celle d'Amy qui va se révéler à elle-même dans ce qu'elle a de plus sombre, son instinct de survie animal. Manger pour ne pas être mangé.
John Woods alterne dans son roman des chapitres avec une numérotation classique et ceux numérotés d'un simple H. H comme Hastings, l'autre anti-héros, le flic de Barnesville qui va mener l'enquête concernant Paul et Amy, et là aussi c'est du grand art.
J'ai été absolument estomaquée par la noirceur, la puissance et l'originalité de ce roman, qui, je pense, va rester gravé dans ma mémoire. Un de mes coups de coeur de 2022.
À découvrir absolument si ténèbres et cynisme ne vous font pas peur !
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Barnesville, petite ville dans l'Ohio, n'est plus que l'ombre d'elle-même. La fracturation hydraulique a aujourd'hui remplacé la scierie, notamment grâce aux terrains que les particuliers veulent bien louer. Même à contrecoeur. Les parents d'Amy sont de ceux-là. Au bout de leur propriété, à 400 mètres de leur mobil-home, se dresse la flèche du puits. Et il n'y a qu'un pas pour soupçonner cette nouvelle pollution d'être responsable de la difformité de son petit frère, Stonewall. Avec un père qui a baissé les bras, une mère volage, des camarades d'école qui se moquent d'elle depuis la maternelle à cause de son surpoids, Amy, surnommée Lady Chevy, n'a qu'une hâte : quitter ce trou perdu et obtenir une bourse d'études universitaires afin de devenir vétérinaire. Lorsque son meilleur ami, Paul, lui demande de l'aider pour un plan foireux, Amy peine à refuser. Malheureusement, la situation va déraper mais la jeune femme n'est, en aucun cas, prête a abandonner ses rêves...

Timide mais endurcie, résolue, acharnée, Lady Chevy est de ces personnages féminins inoubliables. de ceux que l'on apprend à aimer malgré leurs actes répréhensibles, parce qu'ils nous touchent de par leur force, leur ténacité, le sort qui semble s'acharner. Mal entourée entre des parents absents, un grand-père Grand Dragon du KKK, un oncle survivaliste et néo-nazi, Lady Chevy ne pourra compter que sur elle si elle veut se libérer du carcan de cette famille. Intelligente, elle n'aura d'autre choix que de se sortir du pétrin dans lequel son meilleur ami l'a mise et devra dompter cette boule de rage et de violence qui la consume. John Woods entremêle l'histoire d'Amy avec celle de Hastings, le policier de Barnesville, qui, s'il ne croit plus en la justice, dictera ses propres lois. Il nous plonge dans une Amérique désenchantée, brisée, perdue, un brin désoeuvrée, où la frontière entre le Bien et le Mal devient floue, où la Morale a laissé sa place à la haine, la violence, le racisme, où le culte du dollar a remplacé celui de l'écologie. Un tableau d'une noirceur absolue, plombant, voire terrifiant. Un premier roman d'une grande force et d'une rare virtuosité...
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Amy Wirkner habite à Barnesville dans l'Ohio.
Un petit village américain comme il peut en exister tant.
C'est aussi le terrain de jeux que choisit l'écrivain John Woods pour son premier roman, Lady Chevy, une histoire noire et suffocante sur l'Amérique d'aujourd'hui dans la lignée du prodigieux Ohio de Stephen Markley.
Mais à la différence de celui-ci, John Woods opère un choix encore plus radical qui va le rendre tout à fait unique et particulièrement mémorable.
Aujourd'hui traduit par Diniz Galhos dans la prestigieuse collection Terres D'Amérique chez Albin Michel, Lady Chevy est là pour bousculer vos conceptions morales.

Comme nous le disions en introduction, Amy Wirkner, une adolescente de dix-huit ans, vit dans un petite village de l'Ohio. du haut de ses cent vingt-deux kilos, Amy est bien sûr la cible des moqueries et des insultes au lycée où elle étudie. On pourrait d'abord croire à une énième histoire sur le harcèlement scolaire ou la difficulté à être différent dans un monde d'adolescents impitoyables mais…pas du tout. John Woods introduit Amy d'une façon différente car Amy ne se laisse pas faire, elle a appris à rendre coup pour coup. Cette philosophie de vie, elle le doit à son grand-père, ancien Grand Dragon du Ku Klux Klan et monstre dans l'ombre de la vallée.
Lady Chevy lui sert de surnom, un surnom dégueulasse qui compare son postérieur à la largeur imposante d'une Chevrolet. Mais à force de l'entendre, le surnom est resté et même Chevy n'en a plus rien à faire.
Amy vit avec ses parents, un couple raté avec un père minable et une mère qui découche, un amour flétri qui s'est perdu des années plus tôt. Ce qui les rassemble : leur affection pour Amy et leur espoir, un peu fou, qu'Amy s'en sortira, elle. Car Amy est une excellente élève, l'une des plus brillantes de son lycée et souhaite devenir vétérinaire. Pour cela, bien sûr, il faudra à la fois être acceptée dans une Université au niveau mais aussi obtenir une bourse pour financer des études que ses parents n'ont aucunement les moyens de lui offrir.
Amy est un espoir dans une étendue noire, celle de Barnesville, un village ravagé par l'industrie du gaz de schiste et sa fracturation hydraulique qui pollue ce coin reculé des États-Unis jusqu'à la moelle. le petit frère d'Amy, Stonewall, en a d'ailleurs fait les frais dès le ventre de sa mère et il ne subsiste aujourd'hui de lui qu'un enfant polyhandicapé et atteint d'épilepsie grave et incurable. Stonewall n'a strictement aucun espoir.
Amy, elle, peut compter au moins sur deux personnes : son oncle Tom, ancien militaire qui a jadis combattu à Falloujah, et Paul, son ami-amoureux avec qui elle rêve d'avoir une véritable histoire d'amour un jour. Un soir, quand Paul vient chercher Amy pour se venger de Demont, l'entreprise de fracturation hydraulique qui exploite la ville, elle ne se doute pas que cela fera d'elle une meurtrière. Mais Paul n'est pas la seule personne qui a décidé de se faire justice elle-même pour venger son père qui crève des suites de son travail dans les mines de charbon, un autre en ville a décidé de franchir la ligne rouge et ce n'est autre que Brett Hastings, un flic philosophe devenu vigilante aux méthodes expéditives.

Lady Chevy est un roman entier et courageux, le genre d'expérience littéraire qui remue les tripes et choppe le lecteur par les gonades. John Woods ne fait pas le choix du héros et de l'anti-héros, de trouver un gentil et un méchant, il nous largue au beau milieu d'une galerie de personnages en nuances de gris où la moralité devient une chose difficile à concilier avec les sentiments que l'on ressent à la lecture. Amy n'est pas une héroïne, c'est une adolescente élevée par des gens médiocres ou radicaux, parfois les deux et souvent même monstrueux en paroles et en actes. de cette éducation, que peut-il advenir d'autre qu'une jeune femme dure comme l'acier et emplie de rancoeur ?
John Woods va entremêler l'histoire d'Amy avec celle d'Hastings, un policier dont l'identité s'est construite sur les écrits de Platon, Rousseau et Nietzsche et qui a transformé son nihilisme absolu en racisme et en misogynie. Hastings hait le monde faible dans lequel il vit et ne conçoit plus l'humanité que par le prisme de la loi du plus fort. Sa moralité prévaut sur la Justice et sa justice prévaut sur la morale. Il entre en résonnance avec Amy et le terrible drame qui va se jouer devant les cuves de Demont. Tuer ou être tué, dévorer ou être dévoré.
L'écrivain américain nous présente l'Amérique blanche, celle qui se sent en train de crever, annihilée et asphyxiée par un monde extérieur qu'elle ne comprend plus, par un monde qui l'accule et l'humilie, un monde qu'elle ne perçoit plus qu'à travers la haine et la pauvreté.
Barnesville est un trou perdu avec une économie en ruines où l'on revend sa maigre parcelle de terre pour bénéficier des revenus d'une fracturation hydraulique qui finit par anéantir toute vie autour, qui fracture bien davantage que la terre. C'est l'histoire d'une catastrophe environnementale mais aussi humaine, une histoire où l'on crève.

Le choix le plus audacieux effectué par John Woods, c'est de mener un récit sur l'Amérique des rednecks en adoptant leur point de vue et en tentant de l'expliquer. le bien et le mal deviennent dès lors des notions fluctuantes, relatives, des constructions morales que l'on comprend comme ineptes dans un monde où Amy doit faire des choix pour sa survie même si cela passe par le meurtre et le mensonge. Lady Chevy explique la brutalité et la cruauté du monde dans lequel évolue Amy et sa famille. Explique mais n'excuse pas.
Le plus troublant reste cependant qu'ici, le lecteur en viendra à apprécier pas mal de personnages et notamment Amy, émouvante et éminemment humaine avec tout ce que cela présuppose comme failles et comme défauts dans la cuirasse. Et puis il y a Tom, cet oncle survivaliste et raciste qui croit en la fin prochaine de la race blanche dans une guerre civile qui fera passer la Guerre de Sécession pour un joyeux échauffement entre potes. Entre les lignes pourtant, Tom est un homme détruit qu'on a envoyé au front pour tuer des enfants et des innocents et qui n'en est jamais revenu. Que peut-il advenir d'un homme ayant commis de telles atrocités pour son pays et qui se retrouve piégé à son retour dans un trou perdu où règne misère et haine avec pour seul passe-temps la rumination sa propre haine ? John Woods s'essaye à l'exercice périlleux de sympathiser avec le démon, de montrer que le Mal absolu n'existe pas ou, au moins, bien plus rarement qu'on ne le pense. Même le grand-père Shoemaker qui a pendu des noirs et fait disparaitre des innocents, même cet homme haïssable est capable de venir un jour relever sa petite-fille humiliée à l'école et qui voudrait mourir loin des regards.
C'est ici qu'intervient toute la subtilité de la plume de John Woods qui évolue dans un monde de paranoïa, de racisme, de misogynie et de haine. C'est l'exposition d'un monde impitoyable qui ne laisse aucun libre-arbitre à Amy : il faut dévorer ou se faire dévorer.

Outre cette réflexion sur le bien et le mal, Lady Chevy est aussi un roman sur la survie du plus fort, sur ce qu'il reste une fois que les lois morales et artificielles de l'homme tombent et qu'il ne reste que les balles et les coups.
Hastings incarne à la perfection cette image monstrueuse, comme une forme suprême de l'évolution qui n'a plus rien d'humain mais qui survivra après la fin. Qu'est-on prêt à faire pour être le dernier sur le ring ? Qui est-on prêt à humilier, avilir ou bouffer ?
Le portrait dressé par John Woods de l'Amérique en devient affolant, terrifiant même. Un pays qui n'a plus de repères moraux autre que la violence et la haine, détruit par son culte du dollar mais qui ne remplacera jamais la catastrophe écologique à venir, qui a perdu la foi en Dieu, en l'Amour et en lui-même. C'est une Amérique où le rêve est mort et où, de facto, vivent des gens de haine et de cauchemar qui se souviennent de temps à autre de certains sentiments humains. Hastings ferait tout pour sa petite fille, Amy aime sincèrement son frère, Tom ferait tout pour aider sa nièce.
Il serait pourtant totalement faux de croire que Lady Chevy soutient ses personnages. Au bout, John Woods conclut sa plongée en apnée par une simple phrase qui offre le choix de l'ouverture.
Celui de quitter les ténèbres pour aller en pleine lumière, ce choix qu'il nous appartient à tous de faire.

C'est un grand premier roman que nous offre John Woods. Une histoire sombre où nos conceptions du bien et du mal s'effondrent, où l'Amérique se noie dans la violence et le racisme, où la terre se meure et où l'avenir devient mirage. Crûment réaliste, violemment amoral, Lady Chevy impressionne et interroge sur ce qu'il adviendra demain de toute cette haine et de ce désespoir qui grandissent en silence.
Lien : https://justaword.fr/lady-ch..
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A la différence de nombre de romans actuels, le premier livre de John Woods met en scène l'autre partie de l'Amérique profonde, celle des blancs qui ressentent le sentiment de perdre leur place. Qu'on leur vole leur pays.

Situé à l'ère pré-Trump, durant la période Obama. Ce qui donne pas mal de clés pour comprendre ce qu'il s'est passé ensuite.

On y rencontre une pauvreté endémique confrontée à la richesse de certains, des vétérans d'Afghanistan qui ne se sont jamais remis de ce qu'ils ont fait là-bas, un néo-nazi qui donne des leçons de choses et de vie, l'ombre d'un grand-père du KKK, un flic philosophe et nihiliste qui a pour bagage Rousseau et Platon et qui dépasse la ligne rouge.

Et la Lady Chevy. Une jeune femme de 18 ans qui a tout de l'anti-héroïne.

Le tout, avec comme toile de fond, l'expansion de la fracturation hydraulique, dure réalité mais aussi cruelle métaphore de la fracture sociale américaine.

L'extraction du gaz de schiste est présentée comme une manne pour les propriétaires terriens les plus modestes, mais se révèle être une catastrophe écologique, empoisonnant l'eau et l'air, et engendrant de multiples maux, jusqu'aux malformations de nouveau-nés.

Le premier chapitre se révèle d'ailleurs un choc en pleine face du lecteur, lui faisant poindre ce que sera l'ambiance de ce roman noir : dérangeante.

Amy Wirkner, surnommée Lady Chevy par ses camarades du fait de son surpoids, tente de s'extraire de sa condition, de bousculer son destin tracé afin d'aller à l'université.

Son seul vrai ami, Paul, va bouleverser ses plans. Mais, l'ancienne souffre-douleur sait montrer sa force mentale, jusqu'à filer vers des extrémités inattendues. Il faut dire qu'avoir une famille qui défend la race blanche – un oncle vétéran de guerre et néo-nazi affiché, un grand-père connu pour son passé de lynchage des noirs – ça laisse des traces dans l'esprit en développement d'une adolescente.

Au point de se dire qu'elle ne vit pas dans les ténèbres mais qu'elle est les ténèbres… Et ce ne sont pas ses deux parents qui vont l'aider à suivre une voie claire, eux qui sont totalement perdus dans ce monde. Lady Chevy a de la ressource, le lecteur en sera secoué.

Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un roman avec des personnages aussi ambivalents, complexes. Il faut dire que l'auteur va loin, avec une extraordinaire capacité à nous plonger dans la tête et dans la manière de penser des protagonistes.

Écouter l'oncle nazi parler de la déliquescence de son monde, avec force arguments, est vraiment dérangeant. Parce qu'il ne fait pas que se plaindre, il a une vision profonde, analytique et circonstanciée de la condition de son « peuple » blanc.

Dans cette région dans l'Ohio où la majorité des colons étaient allemands ou irlandais, les changements qui se déroulent dans le pays avec la crise économique industrielle, rendent les clivages encore plus prégnants.

John Woods a une capacité étonnante à engendrer l'empathie, faire entendre l'autre, même quand il a des idées monstrueusement inhumaines. Ces suprématistes blancs qui combattent bec et ongles le mantra de ceux qui, d'après eux, érigent « la faiblesse en vertu, la force en faiblesse ». Et qui savent argumenter leurs idées, capables de cracher leur haine des autres en parlant de solipsisme.

Rien de caricatural dans son développement, au contraire on est au plus près des ressentis et des émotions. Les personnages forts sont sublimés par une formidable écriture, à la fois brute et profonde. A leur image.

Les notions de communauté, d'appartenance, d'intégration et de rejet sont puissamment illustrés à travers ce roman aussi perturbant que piquant. Et qui ne sacrifie pas l'intrigue sur l'autel de l'ambiance.

Avec cette Lady Chevy, John Woods marque les esprits au point de laisser le lecteur groggy, tout en donnant une sacrée matière à réflexion. Un grand roman noir sur cette partie de l'Amérique qui a perdu ses repères.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Amy, dix-huit ans, est surnommée Chevy depuis le collège, « parce qu'elle a le derrière aussi large que celui d'une Chevrolet… Les garçons de la campagne sont très intelligents et très délicats », dit-elle.
Mal dans sa peau de grosse, méprisée par les ados de son âge à l'école, elle n'a que deux amis, Paul et Sadie. Qui, eux, l'appellent par son prénom. Et qui ont de gros soucis familiaux comme elle. Sadie est d'une famille fortunée, mais elle a perdu son père et son frère dans un accident il y a trois ans. Paul, lui, voit tous les jours son père à l'agonie, malade des poumons après avoir travaillé sa vie durant à la mine.

On est dans une petite ville de l'Ohio, un « trou perdu » au bord des Appalaches. Les usines métallurgiques rouillent sur place. Les mines fonctionnent encore. Mais le pire, ce sont les puits de fracturation hydraulique. Pour l'extraction du gaz de schiste. Les produits utilisés, rejetés dans l'eau, dans l'air, rendent tout le monde malade. Partout, l'eau est non potable. L'air pique les yeux et gratte la gorge. Stonewall, le petit frère d'Amy est né avec des malformations dont elle est sûre que l'environnement ultra pollué est responsable. Mais les propriétaires de tous ces puits sont riches, et savent faire taire les gens. Il y a des gardes et des barrières autour des lieux d'extraction. Les gens du coin ont vendu leurs terres aux grands dirigeants, un par un, sans se rendre compte que la petite somme qu'ils ont perçue disparaîtrait très vite, alors que le sous-sol continue a être exploité à leurs dépends..

Amy veut absolument s'en aller, et loin. Elle prépare ses documents et lettres de candidature à de grandes universités : elle veut devenir vétérinaire. D'ailleurs, elle aide bénévolement le vétérinaire de sa petite ville. Elle a d'excellentes notes au lycée, tout ce qu'elle peut pour s'en aller. Elle vit avec ses parents et son petit frère dans un mobil-home, à deux pas des ruines de la grande maison de famille : elle a pris feu il y a quelques années. Son grand-père était respecté : il était chef de la section régionale du Ku Klux Klan. Ses parents n'en parlent pas. Ils évitent : Amy est révoltée de la conduite de sa famille, des tueries. Un de ses oncles vétérinaire, renfermé, seul depuis son retour d'Afghanistan, est le seul à lui montrer de l'attention, l'aide pour ses dossiers, lui parle de la famille, de la guerre, des terroristes, et lui apprend à tirer. Lui offre une arme. Amy est gênée, et elle se pose beaucoup de questions à propos des opinions de toute sa famille, tout pour la suprématie blanche.

Autour d'elle, il y a des ados qui se droguent et boivent, enfermés eux-même dans le désespoir et la pauvreté. Des policiers, dont un qui est un universitaire accompli, qui est philosophe, cultivé, mais qui n'hésite pas à tuer en cachette les « mauvaises graines ».
Tous les parents sont au chômage. Les jeunes n'ont aucun avenir. Tout est très noir. Lorsque Paul, un soir, ayant trop bu, supplie Amy de l'aider dans une action retentissante qu'il veut faire, il a besoin d'un pick up et d'un chauffeur : Amy est absolument contre, mais elle finit par accepter. Elle est un peu amoureuse, en fait. Et tout ça se passe mal, un homme est tué dans l'histoire, Amy n'aurait pas dû emmener son arme qui était rangée dans son pick-up. Paniquée, elle dépose Paul et cache son pick-up. Si la police remonte jusqu'à eux, son avenir et ses chances de partir sont foutus.

Un grand roman sur la noirceur de l'Amérique profonde, sur les problèmes de société : l'avenir des enfants, l'environnement, la pauvreté, les haines sociales et raciales, certains policiers qui ont un code de conduite qu'ils croient supérieur à la loi, les grandes compagnies minières et chimiques, qui ne voient que profits alors que les habitants paient le prix fort, la pollution, les croyances, les suprématistes blancs, leur héritage sociétal et familial, les relations sociales. C'est un roman d'une grande force dans la noirceur même, documenté, intelligent, qui nous fait réfléchir. Un premier roman pour John Woods, et une pépite, déjà.

Un grand merci à Francis Geffard, directeur de la collection Albin Michel Terres d'Amérique, pour cette magnifique découverte
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Amy a dix huit ans, elle est surnommée à l'école lady Chevy, à cause de son postérieur aussi gros qu'une Chevrolet . Elle traîne un tas de casseroles derrière elle.On se moque d'elle et ses camarades de classe la mettent à l'écart car elle est grosse et mal habillée . Elle n'a que deux amis Samy et Paul . Son père est absent mentalement et sa mère court les autres hommes,son grand père est un ancien chef du KKK et son oncle ,un néo nazi suprématiste et survivaliste ,a construit un bunker sous sa maison,son petit frère est attardé et fait des crises d'épilepsie.Ses parents ont vendu le sous-sol de leur terrain à une compagnie qui extrait du gaz de schiste par fracturation hydraulique ce qui empoisonne l'eau ,la terre,les animaux et les humains. Elle vit dans l'Ohio ,dans un bled perdu, dans une région désindustrialisée où le taux de chômage atteint des records .
Amy veut s'extraire de son milieu, aller à l'université, obtenir une bourse et faire ses études pour devenir vétérinaire. C 'est une élève brillante et intelligente. Elle vit dans un monde qui baigne dans la violence, son grand père pendait des noirs dans les arbres ,son oncle lui parle de sa théorie sur la race blanche pure et adepte des armes à feu, lui offre une arme et lui apprend à tirer. Dans ce coin de l'Ohio il y a beaucoup d'Irlandais et d'allemands qui veulent préserver une homogénéité ethnique ,une culture et des valeurs communes.
Paul embarque Amy dans une attaque écoterroriste pour se venger de la société d' extraction de gaz. Mais leur aventure tourne mal et se transforme en tragédie.Amy est prête à tout pour se sortir de là. Elle refuse de voir ses rêves se briser pour l'erreur d'une nuit et pour cela ,elle est prête à vendre son âme au diable.
Avec ce premier roman percutant et puissant ,John Woods se hisse d 'emblée dans la cour des grands ,dans la veine d'un David Joy . C'est un auteur prometteur que l'on aura hâte de retrouver.
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John Woods est un écrivain sur qui il va falloir compter dans les prochaines années. Son regard sur l'Ohio est d'une précision chirurgicale, sans concession avec un style d'écriture envoûtant, une plume acérée qui appuie là où cela fait mal, dans la lignée d'un Stephen Markley et de son "Ohio." Crépusculaire, sombre et profondément mélancolique, on assiste au parcours d'une jeune fille obèse qui rêve d'être vétérinaire et qui est prête à tout pour réaliser son ambition. Amy Wirkner a dix-huit ans et elle vit dans un mobil-home avec ses parents. Ces derniers ont loués leurs terres contre une somme dérisoire pour installer sur leur propriété l'exploitation de gaz de schiste. C'est un drame écologique et humain pour les populations locales. le frère de Amy est handicapé, il a une malformation dû à une réaction à l'eau et à toute cette terre polluée. Amy veut fuir cette misère et réussir sa vie. Mais un jour sa vie bascule, Paul son meilleur ami l'entraîne dans une situation périlleuse dans laquelle Amy va perdre pieds. Sa famille est dérangeante avec ce grand père raciste qui à tué plusieurs personnes noirs, son oncle néo-nazi vivant dans un environnement complotiste et paranoïaque dans son bunker sous terrain. le malaise s'installe et il ne nous quitte plus car Amy est une anti héroïne fascinante dans un récit construit autour du basculement vers une autre vie loin de l'Ohio. La loi du destin, mais pas seulement puisque les choix de vie que nous faisons pèsent sur notre histoire personnelle. Un récit empli de noirceur, de colère et un monde décrit sans compromission avec la réalité. "Lady Chevy" de John Woods est un grand roman noir américain. Il est paru chez Albin Michel dans la très belle collection Terres d'Amérique que je remercie chaleureusement pour cette lecture.
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Lady Chevy c'est Amy Wirkner, lycéenne, appelée Chevy en raison de son poids (Chevy pour Chevrolet). Elle est obèse, drôle, plutôt solitaire, mais extrêmement intelligente et absolument déterminée à s'échapper de sa petite ville de la vallée de l'Ohio, un endroit empoisonné par la fracturation hydraulique. Les graves malformations de son petit frère sont d'ailleurs sans doute liées à cette activité économique. Malgré des parents démissionnaires et la cruauté de ses camarades, Amy réussit bien à l'école et reste les yeux rivés sur son objectif : obtenir une bourse universitaire puis devenir vétérinaire. Une nuit, voulant aider son ami Paul, elle va se retrouver mêler dans une histoire d'éco-terrorisme et de meurtre. Mais, rien, absolument rien ne la fera dévier de son chemin, rien ne viendra ruiner ses ambitions.

A ce résumé on pourrait penser qu'il s'agit d'une banale histoire d'ado mal dans sa peau et qui cherche à faire son trou. Il n'en est rien. John Woods a écrit l'un des romans les plus noirs que j'ai lu ces derniers mois. On y croise des personnages qui font froid dans le dos. Il y a son grand-père, grand dragon du  Ku Kux Klan, son oncle bien-aimé, ex-militaire, néo-nazi qui planifie la fin des temps et le flic de la ville qui à sa propre notion de la justice. Au coeur de l'Amérique suprémaciste blanche, on rencontre ces Hillbillies, ces Rednecks, ceux qui sans doute ont voté Trump et croit aujourd'hui encore en lui, qui dépendent financièrement d'une industrie qui les tue à petit feu.

Abordant des sujets aussi variés que la haine ethnique, la corruption policière, la pauvreté, la dégradation de l'environnement, la culture des armes à feu, le repli sur soi, Lady Chevy est l'histoire d'une jeune fille qui met en lumière les parties les plus sombres de l'Amérique moderne. Il n'y a pas grand-chose de doux dans ce roman et à sa lecture vous devriez comme moi être souvent déstabilisé - voire choqué - par cette héroïne immorale. Alors oui le malaise est quasi constant dans cette histoire mais c'est puissant et c'est un très grand premier roman.
 
▶ Si vous voulez en savoir plus sur les désastres environnementaux occasionnés par la fracturation hydraulique et l'extraction de gaz de schiste, je vous conseille de lire « Fracture » d'Eliza Griswold, Prix Pulitzer Non Fiction 2019, publié chez Globe.

Traduit par Diniz Galhos
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Après Stephen Marklay et son Ohio, on découvre John Woods, une nouvelle voix qui intègre la collection Terres d'Amérique avec un premier roman se situant également au coeur de l'Ohio, plus précisément du côté de Barnesville, petite localité où évolue une jeune femme, Amy Wirkner, surnommée Chevy qui donne son titre à l'ouvrage intitulé Lady Chevy. Hormis le fait qu'il a grandi en Ohio, dans les contreforts des Appalaches qui font d'ailleurs office de décor pour son récit, on ne sait pas grand chose de John Woods, diplômé de l'Ohio Université et qui a publié plusieurs nouvelles avant de se lancer dans l'écriture d'une intrigue sombre et dérangeante à plus d'un titre. Dans un environnement miné par l'exploitation du gaz de schiste dont il dénonce les méfaits, l'auteur nous convie au sein d'une communauté essentiellement composée de blancs dont un certain nombre sont pourvus de convictions racistes profondément ancrées à l'instar de la plupart des membres de la famille d'Amy Wirkner. Comme à l'accoutumée avec Terres d'Amérique, c'est donc du côté des laissez-pour-compte que l'on se retrouve dans cette vallée perdue de l'Ohio, où l'on ne peut s'empêcher de s'attacher à des personnages nuancés qui nous inspire parfois un certain rejet.

Au lycée de Barnesville, dans l'Ohio, Amy Wirkner tout le monde la surnomme Chevy en référence à son derrière très large comme les Chevrolets. Plutôt douée à l'école, elle se projette dans l'avenir en espérant obtenir une bourse afin d'intégrer l'université pour devenir vétérinaire et quitter cette région perdue, minée par l'exploitation du gaz de schiste qui devient une manne financière pour de nombreux habitants dont l'état de santé périclite à l'instar de son petit frère, victime à la naissance de lourds handicaps neurologiques. Les conséquences d'une exploitation débridée qui contamine l'eau et les sols. C'est sans doute pour cette raison qu'Amy accompagne Paul, son meilleur ami, qui a un plan afin de contrer cette industrie polluante et mettre à mal ses projets d'extraction. Toutefois, lorsqu'il s'agit faire face à la police qui enquête, la jeune fille voit son avenir menacé. Mais Amy Winkler est bien déterminée à faire en sorte que personne ne se mette sur son chemin pour détruire ses rêves.

Avec Lady Chevy, John Woods aborde bien évidemment le thème de la catastrophe environnementale dans le contexte d'une région minée par l'exploitation du gaz de schiste, mais également celui de la catastrophe sociale avec ce racisme ambiant et cette méfiance, voire même ce rejet des institutions gouvernementales apparaissant comme la cause de la précarité des habitants où l'on tarde d'ailleurs à afficher le portrait du président Obama dans certains bâtiments administratifs, illustrant ainsi, d'une certaine manière, le processus ayant permis à Trump d'accéder au pouvoir. La particularité du roman réside dans le fait que John Woods s'abstient de juger et propose d'ailleurs un récit certes très sombre, mais essentiellement composé de nuances lui permettant ainsi d'éviter l'aspect caricatural des thèmes évoqués. Pour ce qui a trait à l'environnement, on découvre ainsi que l'extraction du gaz permet à de nombreux habitants de survivre avec un apport financier substantiel, voir même de s'enrichir dans le domaine de l'acquisition de terrains exploitables, ceci dans un contexte où la désindustrialisation a mis à mal toute l'économie de la région en plongeant de nombreuses familles dans la précarité. C'est autour de l'une d'entre elles que John Woods se focalise en portant un regard incisif auprès d'Amy Wirkner, cette jeune lycéenne douée, au physique disgracieux qui lui vaut les moqueries de ses camarades. Mais loin d'être une victime, la jeune fille sait répliquer et parfois même rendre coup pour coup quand il s'agit d'agressions physiques. Il faut dire qu'Amy Wirkner a de qui tenir avec un grand-père maternel, Barton Shoemaker, qui fut grand dragon au sein du Ku Klux Klan et un oncle vétéran de la guerre d'Afghanistan, survivaliste néo nazi qui lui apprend le maniement des armes, domaine dans lequel elle excelle. Une mère volage qui va se jeter dans les bras de ses nombreux amants tandis que le père noie son chagrin dans l'alcool complète ce tableau familial sombre et pour lequel on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine empathie qui évolue vers un attachement assumé. Survivre dans un environnement hostile semble être le précepte que l'on a inculqué à Amy qui va l'appliquer à un degré le plus extrême lorsqu'elle accompagne son meilleurs ami Paul McCormick, dont elle est secrètement amoureuse, dans une expédition de sabotage qui vire au drame. C'est autour de cet événement que l'auteur met en scène cette intrigue noire où l'on espère, en dépit de tout, qu'Amy Wirkner va s'en sortir en projetant ainsi des attitudes ambivalentes qui troubleront le lecteur à plusieurs reprises. Adoptant le point de vue à la première personne d'Amy Wirkner, l'intrigue s'articule également autour de Brett Hasting, adjoint du shérif, qui se décline à la troisième personne en nous permettant de suivre l'évolution des investigations policières avec un personnage ambivalent, ancien étudiant en philosophie qui répercute dans son quotidien les thèses de Platon et Nietzsche avec une perception très nihiliste de la vie, lui permettant d'endosser des attitudes extrêmes et troublantes dont certaines d'entre elles vont avoir des répercussions sur le destin d'Amy Wirkner dont on ne pourra s'empêcher d'éprouver un certain attachement en dépit de ses postures pour le moins équivoques qui nous feront parfois frémir, ceci même en toute fin d'un récit marquant à plus d'un titre.


John Woods : Lady Chevy (Lady Chevy). Editions Albin Michel/Terres d'Amérique 2022. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Diniz Galhos.

A lire en écoutant : Mainstreet de Bob Seger & The Silver Bullet Band. Album : Night Moves. 1976 Hideout Records & Distributors, Inc.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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